Consultation publique
sur la fourniture de services de télécommunications utilisant
des fréquences non spécifiquement assignées à
leur utilisateur dans les bandes des 2,4 GHz et 5 GHz (R-LAN).
La consultation en téléchargement
Modalités de la consultation publique
Les réseaux locaux radioélectriques (RLAN) utilisent des fréquences non spécifiquement assignées à leur utilisateur, sans garantie de protection et sous réserve de non-brouillage. Ces RLAN offrent potentiellement des services d’accès point-à-point ou point-à-multipoint et permettent des communications sans-fil haut débit entre utilisateurs. Leur usage est majoritairement réservé, au sein de l’Union européenne, pour l’établissement de réseaux indépendants. La possibilité d’employer ces fréquences non spécifiquement assignées à leur utilisateur aux fins de fournir des services de télécommunications au public est aujourd’hui en cours d’étude et a déjà été envisagée dans d’autres pays. Plusieurs demandes d’information sur ce même sujet ont par ailleurs été formulées auprès de l’Autorité, par des industriels, des consultants et opérateurs au cours de ces derniers mois. Les applications de type RLAN peuvent ressortir des trois catégories suivantes :
Les décisions ERC/DEC/(96)03 et ERC/DEC/(99)23 susvisées prévoient deux types de réseaux : l’un comportant des dispositifs de sélection de fréquences et de contrôle de puissance et l’autre sans de tels dispositifs, pour lequel seule la bande 5150-5250 MHz est attribuée. Au niveau national, les attributions de fréquences et les conditions d’utilisation des RLAN sont définies par plusieurs décisions de l’Autorité (jointes en annexe) : - installations radioélectriques de faible puissance et de faible portée ; décisions de l’ART n°2001-442 et n°2001-443 du 2 mai 2001 - réseaux locaux radioélectriques dans la bande des 2,4 GHz ; décisions de l’ART n°2001-479 et n°2001-480 du 23 mai 2001 - réseaux locaux radioélectriques à haute performance dans la bande des 5 GHz ; décisions de l’ART n°2001-441 et n°2001-440 du 2 mai 2001 L’Autorité, soucieuse de prendre en compte l’intérêt des acteurs pour ce sujet, des enjeux à terme pour le secteur des télécommunications et des questions multiples posées par le développement de réseaux RLAN, a engagé une réflexion sur cette question et sur ses conséquences réglementaires. L’Autorité invite l’ensemble des acteurs du secteur et les utilisateurs à y contribuer en exprimant leur perception : - de l’évolution de la demande et de la portée de cette évolution ; - des problématiques techniques ; - des dispositions qui pourraient être prises par les pouvoirs publics sur ce sujet. Les perceptions différentes des enjeux à moyen et long termes justifient un large débat qui permettra de recueillir les réflexions et l’analyse de l’ensemble des acteurs des secteurs des télécommunications, de l’informatique, des services, du multimédia impliqués dans cette question ainsi que les utilisateurs. Organisation du document et formulation des réponses Pour faciliter le traitement des réponses, chacun des principaux thèmes abordés est suivi d’une liste de questions numérotées, liste non exhaustive et non limitative. Les réponses pourront se limiter à un ou plusieurs des thèmes et les acteurs qui souhaitent s’exprimer sur des points qui n’auraient pas été identifiés sont invités à le faire. Le caractère confidentiel de tout ou partie des documents transmis devra être explicitement indiqué. Les informations relevant du secret des affaires seront référencées, le cas échéant, par des annexes confidentielles. Les réponses devront être transmises avant le 15 février 2002 par voie postale, par télécopie ou courrier électronique au choix : - par voie postale : Autorité de régulation des télécommunications Service Opérateurs et Ressources 7, square Max Hymans 75730 Paris Cedex 15 - par télécopie : Autorité de régulation des télécommunications Service Opérateurs et Ressources Télécopie : 01 40 47 71 97 - via le courrier électronique, en précisant l’objet " Réponse à la consultation publique RLAN " et en l’adressant à michele.landes@art-telecom.fr Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès de : Michèle Landes Tél : 01 40 47 70 93 michele.landes@art-telecom.fr
Ce document est disponible en téléchargement sur le site : www.art-telecom.fr
1 Problématique de l’usage des RLAN en France 1.1 Les RLAN en France aujourd'hui 1.1.1 Cadre réglementaire actuelLa consultation publique porte sur les bandes de fréquences visées dans le tableau récapitulatif ci-dessous. - Cadre applicable pour l’utilisation des fréquences :
PIRE : Puissance isotrope rayonnée
équivalente Le détail des conditions d’utilisation figure dans les décisions de l’Autorité jointes en annexe. L’accord entre le ministère de la Défense, précédent et actuel utilisateur de la bande, et l’Autorité prévoit l’ouverture de la bande de fréquences 2400-2483,5 MHz pour des équipements avec une PIRE de 100 mW à l’intérieur des bâtiments et de 10 mW à l’extérieur des bâtiments à partir du 1er janvier 2004. Le cadre réglementaire actuellement applicable restreint l’usage de ces bandes de fréquences aux réseaux indépendants : réseaux privés de personnes morales (entreprises, association, université), réseaux internes de résidentiels, etc. 1.1.2 - Réseaux et services disponibles dans ce cadreLes conditions d’autorisation et d’utilisation des technologies RLAN ne sont pas identiques dans tous les pays. En particulier, le régime réglementaire national s’avère plus restrictif que celui de la plupart des autres pays européens. En conséquence, certains équipements peuvent s’avérer plus ou moins adaptés au cadre réglementaire français et en cela conditionner les usages et les services fournis.
1.1.3 Perspectives dans le cadre des réseaux radioélectriques indépendants Né à l’initiative de plusieurs personnes en juin 2000 à Seattle, le réseau Seattle Wireless compte aujourd'hui plusieurs centaines d'antennes relais disséminées dans la ville, avec pour objectif de fournir un réseau haut débit, sans fil, gratuit, libre d'accès et accessible de partout à toute personne dotée d'un ordinateur. Ce réseau de type MAN (Metropolitan Area Network) fonctionne avec la norme IEEE 802.11b (WI-FI) dans la bande de fréquence des 2,4 GHz, libre aux Etats-Unis. Même s'il n'est pas forcément connecté à l'Internet, ce réseau permet, dans sa zone de couverture, de jouer, d'échanger des images ou des vidéos avec des voisins, de la famille. Cette initiative a fait des émules, pour le moment au simple stade du projet, dans plusieurs pays européens.
1.2 Quels développements de services au publics ? 1.2.1 Potentialités d’utilisation des RLAN Plusieurs pays européens ont mené une réflexion sur ce sujet, comme l’Allemagne, le Luxembourg, l’Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l’Autriche. L’Irlande a par ailleurs clos une consultation sur ce sujet en septembre 2001. Le cadre français (cf. supra) dispose pour sa part de ses propres spécificités en matière de conditions d’utilisation.
En outre, plusieurs demandes d’information ont été formulées auprès de l’Autorité, par des industriels, des consultants et des opérateurs de réseaux ouverts au public au cours de ces derniers mois. Les applications envisagées visent le plus souvent à permettre des services d’accès à Internet sur des zones passantes et denses : aéroports, salles de congrès, hôtels, restaurants, etc.
En fonction des services qu’il est prévu d’offrir et de la clientèle visée, plusieurs axes de développement des réseaux RLAN peuvent être envisagés, tant d’un point de vue du déploiement géographique qu’en matière de coordination avec d’autres réseaux.
1.2.2 Expérience des RLAN à l’étranger Les expériences aux Etats-Unis de technologies RLAN utilisées pour fournir au grand public des services fixes à haut débit d’accès à Internet ont montré leur limites. Plusieurs fournisseurs d’accès à Internet ayant choisi cette solution technologique se sont vus en effet contraints d’abandonner le marché, faute de rentabilité.
Plusieurs sociétés ont développé des services aux Etats-Unis ou en Suède, centrés sur des usages en aéroports ou en gare et basés sur le principe d’une facturation forfaitaire du service à l’année.
1.3 Impacts d’un développement des services sur les autres réseaux 1.3.1 Impacts pour les réseaux indépendants Il s’agit de fréquences non spécifiquement assignées à leur utilisateur, ne bénéficiant pas d’une garantie de protection et sous réserve de non brouillage. Par conséquent, il peut être envisagé que, sur certaines zones géographiques, des phénomènes plus ou moins ponctuels de congestion ou de saturation pour l’accès au spectre soient constatés.
1.3.2 Impacts pour les réseaux non mobiles De nombreuses technologies sont actuellement à la fois concurrentes et complémentaires afin de permettre au consommateur final d’accéder à des services de télécommunications haut débit : il s’agit par exemple de la technologie des courants porteurs en ligne utilisée sur les réseaux électriques basse tension, encore à ses balbutiements en France, de la boucle locale radio (BLR) actuellement en phase de développement, du dégroupage de la boucle locale de France Télécom (services de type xDSL) qui se met en place et de technologies plus classiques, comme les réseaux câblés, et les antennes satellitaires par exemple.
1.3.3 Impacts pour les services mobiles Dès lors qu’un réseau utilisant des technologies RLAN est déployé de façon suffisamment large et couvre notamment un nombre important de zones stratégiques à fort potentiel de trafic telles que les aéroports, les gares ou les centres d’affaires, il représente une alternative partielle aux réseaux 3G pour acheminer le trafic des clients en situation de mobilité dans ces zones. Il convient de comprendre dans quelle mesure cette alternative constitue une opportunité pour le marché des services mobiles ou au contraire une menace pour le développement pérenne de ce marché.
1.3.4 Opportunité d’une évolution de l’usage autorisé des technologies RLAN Au vu des enjeux actuels et de l’intérêt croissant du secteur pour les technologies RLAN, il peut être intéressant de s’interroger sur une évolution du cadre actuel applicable, tout au moins sur la question des types d’usages. Il convient de rappeler que, au titre du tableau national de répartition des fréquences, l’utilisation de ces bandes de fréquences est déjà limitée aux services mobiles (au sens du règlement des radiocommunications), ce qui exclut l’usage, par exemple, de faisceaux hertziens dans ces bandes.
Pour prolonger la réflexion :
2 Difficultés liées à la technologie 2.1 Interopérabilité avec les réseaux existants Un laboratoire de recherche et développement a annoncé début octobre 2001 la mise au point d’un logiciel permettant à des produits 3G de communiquer entre eux, qu'ils utilisent les technologies CDMA2000, UMTS (Universal Mobile Telecommunications Services) ou des technologies haut débit RLAN comme la norme IEEE 802.11.
2.2 Sécurisation des RLAN La sécurité des technologies RLAN ne semble pas à ce stade assurée de manière certaine. Les outils de chiffrement qui sont utilisés pour sécuriser les réseaux exploités en technologie RLAN paraissent facilement surmontables. De nombreuses publications et revues spécialisées ont démontré depuis plusieurs mois la facilité avec laquelle il était possible de les contourner, voire ont pu donner des clés d’analyse.
Par ailleurs, certains points d'accès RLAN font preuves de failles structurelles et permettent potentiellement à des tiers de récupérer sans difficulté une adresse IP et d’accéder à tout ou partie du réseau. Ces failles ont été relevées également par plusieurs revues spécialisées détaillant la démarche à suivre.
Un exploitant de réseau de télécommunications ouvert au public est notamment tenu, au titre des obligations figurant dans le cahier des charges annexé à sa licence relevant de l’article L. 33-1 du code des postes et télécommunications, de prendre les dispositions propres à assurer la protection, l'intégrité et la confidentialité des informations qu'il détient et qu'il traite (article D. 98-1 du code des postes et télécommunications).
2.3 Qualité de service Selon les configurations et les normes employées, la qualité de service fournie et perçue par les utilisateurs peut être amenée à évoluer significativement.
Un exploitant de réseau de télécommunications ouvert au public est notamment tenu, au titre des obligations figurant dans le cahier des charges annexé à sa licence, de prendre les dispositions nécessaires pour : – assurer de manière permanente et continue l’exploitation du réseau ; – qu’il soit remédié aux effets de la défaillance du système dégradant la qualité du service pour l'ensemble ou une partie des clients dans les délais les plus brefs.
Le développement des services et des usages par les RLAN est susceptible de conduire à une situation d’engorgement rapide pour l’accès à ces bandes, sur certaines aires géographiques et dans certaines tranches horaires.
Dans l’hypothèse où les technologies RLAN seraient utilisés pour proposer des services mobiles aux consommateurs, la possibilité pour une communication en cours sur un réseau 2G ou 3G de basculer sans coupure sur un réseau exploité en technologie RLAN constituerait un élément important de qualité de service.
3. Dans l’hypothèse d’une extension de l’usage des technologies RLAN aux opérateurs de réseaux ouverts au publics En raison de l’utilisation actuelle des bandes de fréquences objet de la consultation et d’exigences de qualité de service, certaines limites peuvent finalement apparaître en vue de la fourniture au public de services de télécommunications. Selon les applications visées, le caractère contraignant de ces limites peut toutefois être relativisé ou s’avérer tout à fait discriminant.
Dans le cas de systèmes utilisant les bandes de fréquences visées par la consultation publique, il n’est pas techniquement nécessaire de déterminer a priori le nombre d’exploitants puisque la totalité des bandes disponibles peut être partagée par l’ensemble des exploitants. Dès lors que l’exploitation viserait la fourniture au public de services de télécommunications, dans le cadre d’une licence L. 33-1 imposant certaines obligations de qualité de service, les pouvoirs publics pourraient éventuellement considérer la question d’une limitation du nombre d’acteurs pour maintenir la qualité du service offert ; cette option ne va pas cependant de soi.
Le décret du 3 février 1993 modifié prévoit en particulier des redevances applicables aux fréquences employées par les opérateurs autorisés en application de l’article L. 33-1 du code des postes et télécommunications, pour l’usage, la gestion et le contrôle de ces fréquences radioélectriques. En revanche, à ce jour, les bandes de fréquences concernées en France par les technologies RLAN ne donnent pas lieu à un paiement de redevances.
|