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Synthése de la consultation publique
sur la technologie RLAN
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Sommaire
I Les contributeurs
II Les potentialités des technologies de
type RLAN évoquées dans la consultation
Services potentiellement offerts au moyen de
technologies de type RLAN, clientèle et fournisseurs attendus
- Services limités à des usages privés
- Services accessibles au public dans des "hot
spots"
- Réseaux ouverts au public constitués
par technologies de type RLAN en vue de la couverture d'une agglomération
ou d'une localité.
Modèles économiques envisagés
Architectures envisagées
- Interconnexion avec les réseaux fixes
- Les technologies de type RLAN et les réseaux
mobiles
III Intégration dans le marché existant
Les technologies de type RLAN et les technologies
de boucles locales fixes (fibre, câble, DSL, BLR, courants
porteurs, satellites,
)
Impact sur l'économie des réseaux mobiles
Le marché des équipements
- Disponibilité des équipements conformes
à la réglementation en vigueur
- Qualité de service sur les technologies de
type RLAN, débits et portée attendus
- Sécurisation
- Risques de congestion
- Risques de perturbation des applications actuelles
IV Les souhaits des acteurs : levée ou
maintien des restrictions, organisation du spectre
Fourniture de services au public au moyen des
fréquences de la bande 2,4 GHz
Utilisation en extérieur
Organisation du spectre
Cohabitation des réseaux
Redevances
Annexes
La normalisation RLAN
Comparaison des technologies RLAN
Tableaux comparatifs des technologies GSM/GPRS, UMTS
et RLAN selon deux contributions
Comparaison de couverture entre le 2,4GHz et le 5GHz
à 15dBm
Liste des contributeurs
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I. Les contributeurs
Le nombre des contributions reçues par l'Autorité,
en réponse à la consultation, est important : soixante-quatorze
contributions sont parvenues, dont un nombre significatif avec un contenu
particulièrement intéressant, témoignant de l'intérêt
du secteur pour le sujet.
Il apparaît que les contributions sont réparties
à parts sensiblement égales entre :
- des représentants du secteur non impliqué
directement dans le marché des technologies de type RLAN : individuels
utilisateurs amateurs ou professionnels, associations, collectivités
locales, administration, entreprises utilisant la technologie pour leurs
besoins propres ; ces contributions représentent 50 % des réponses,
- des représentants du secteur impliqué
dans le marché des technologies de type RLAN , ou susceptible
de l'être : opérateurs de télécommunications,
équipementiers, sociétés de conseil/intégrateurs.
La répartition est la suivante :
II. Les potentialités
des technologies de type RLAN évoquées dans la consultation
A l’heure actuelle, les trois technologies disponibles
pour des équipements sans fil dans la bande de fréquence 2,4
GHz sont Bluetooth, Home RF et Wi-Fi (Wireless Fidelity, norme IEEE 802.11b).
Bluetooth offre des débits de 1 Mbit/s sur un rayon limité
de l’ordre de 10 à 30 mètres avec une puissance des terminaux
faible de l’ordre de 10 mW et Wi-Fi offre un débit théorique
de 11 Mbit/s avec un rayon d’action de l’ordre de 50 à 100 mètres
et une puissance isotrope rayonnée équivalente (PIRE) de 100
mW. Cette dernière technologie est compatible avec Ethernet ce qui
permet des applications dans les réseaux locaux d’entreprises. Les
deux technologies sont déjà disponibles et des évolutions
de la 802.11b se font d’ores et déjà jour. La norme 802.11a
est également finalisée et porte le débit à
54 Mbit/s dans la bande de fréquence des 5 GHz bien qu'elle ne soit
utilisable que dans la bande 5150-5250 MHz. Les normes Hiperlan 2 et 802.11
h sont en cours de finalisation.
2.1
Services potentiellement offerts au moyen
de technologies de type RLAN, clientèle et fournisseurs attendus
Les services envisagés dans les contributions peuvent
être classés en trois grandes catégories :
- services offerts dans le cadre de réseaux privés
(entreprises, universités, bibliothèques ou particuliers) ;
- services offerts au public dans des lieux de passage
("hot spots") ;
- services de couverture d’une agglomération ou
d’une localité.
2.1.1
Services limités à des usages privés
Services de réseaux privés professionnels
Les contributions font valoir que les usages professionnels possibles pour
les technologies RLAN dans le cadre de réseaux privés permettent
de s'affranchir de câblage supplémentaire à l'intérieur
des bâtiments pour mutualiser des accès à Internet,
ou assurer la mise en relation d’appareils radioélectriques d’entreprises,
de constituer des réseaux locaux de transmission de données
d’entreprises sans fil et leur interconnexion ("Ethernet sans fil"), notamment
dans le cadre d’Intranet d’entreprises. Ces réseaux pourraient être
utilisés en outre pour interconnecter des bâtiments sur quelques
dizaines de mètres (interconnexion de réseau locaux de type
campus étendus) ou offrir une connexion à des visiteurs particuliers.
Les usages personnels
Les usages "domestiques" principaux recensés seraient
disponibles dans un cercle de quelques mètres autour de l’utilisateur
(PAN, Personnal Area Network). Ils permettraient de s’affranchir
du câblage à l’intérieur des maisons, notamment pour
la connexion de l’ordinateur (surtout l’ordinateur portable), de partager
les débits entre plusieurs utilisateurs pour l’accès à
Internet à partir d’une borne d’accès ADSL, du câble,
ou d'une antenne BLR, de faire communiquer tous les appareils radioélectriques
entre eux dans le cadre de la domotique (applications de Bluetooth
notamment).
Les avis sont plus mitigés quant à leurs capacités
à fournir de la voix sur IP, pour lesquelles elles n’ont pas été
conçues (les problèmes de qualité de service demeurant
pour le moment trop importants).
2.1.2
Services accessibles au public dans des "hot spots"
Les contributions ont mis en avant trois types de services (accès
à Internet, services d'information localisés, applications
multimédias) dont la spécificité serait d'être
offerts dans les lieux de passage de grande densité ouverts au public,
appelés " hot spots ", tels les aéroports,
gares, métros, centres commerciaux, hôtels, centres de conférence,
parcs de loisirs, cafés ou restaurants.
Les services s’appuieront sur la technologie 802.11b dans
un premier temps puis sur les technologies qui se développeront dans
la bande des 5 GHz, les technologies Hiperlan 1 et 2 (qui devraient se diffuser
dans 2 ou 3 années bien que, selon un constructeur, les équipements
utilisant la norme Hiperlan 1 ne verront jamais le jour).
Par ailleurs trois types de terminaux sont envisagés
pour des usages différents : les micro-ordinateurs portables,
les PDA et les téléphones portables.
Les services recensés sont ainsi :
En particulier applications du type messagerie, navigation
sur le web, potentiellement les jeux en réseau ; des services
de type " réseaux privés virtuels " donnant
accès à l'Intranet de l'entreprise pour la clientèle
d’affaires via un accès distant et une technique de tunelling
(ce qui nécessite des progrès dans la sécurité
et l’authentification de ces technologies). Les terminaux utilisés
sont les micro-ordinateurs portables et les PDA pour un accès à
Internet à haut débit partagé (lorsque le nombre d’utilisateurs
n’est pas trop élevé) ; il s’agit alors d’un accès
à Internet nomade et non mobile (on profite d’une faible mobilité
et d’un confort d’utilisation élevé pour se connecter à
Internet à haut débit).
- Les applications multimédia :
Ces applications de diffusion audio et vidéo par streaming
sont plus problématiques car la bande passante est partagée.
Le nombre d'utilisateurs par cellule serait dans ce cas limité à
20 ou 30, ce qui nécessiterait l'installation d'un grand nombre de
bornes d'accès dans des lieux très fréquentés.
- les services d’information localisés :
Il s'agit de la réception d’informations ou de messages
d’informations locaux (stratégie " push "
de la part des gestionnaires locaux), par exemple tout ce qui concerne
les horaires, les informations utilisateurs pour les infrastructures de
transport (aéroports, gares, métros) ou une information commerciale
(pour les aéroports, les galeries commerciales notamment).
L’accès à ces services se ferait via une borne
d’accès reliée à un serveur connecté à
Internet ou diffusant de l’information localisée. Les contributeurs
souhaitent que les services proposés dans les "hot spots"
offrent le roaming, c'est-à-dire un service d’itinérance
donnant la possibilité d’utiliser son ordinateur portable dans un
grand nombre de lieux, y compris à l'international, et assurant l’interopérabilité
avec les réseaux 2,5G et 3G pour l’accès à Internet
mobile.
Plusieurs contributeurs estiment que la clientèle
qui sera la plus touchée sera d’abord la clientèle d’affaires
(ce qui est déjà le cas dans les pays où ces services
ont pu être offerts) dans les hôtels ou les aéroports
(exemples en Scandinavie, aux Etats-Unis ou au Japon), avant de se diffuser
massivement en direction des particuliers (dans les cafés, les restaurants,
les stations services, le métro).
Les contributions font ressortir le fait que les opérateurs
mobiles semblent bien placés pour fournir ce type de services en
complément de leurs services GPRS puis UMTS dans les " hot
spots " où le trafic est important et la mobilité
faible, ce qui leur permettrait d’offrir des services de meilleure qualité
que celle fournie par leurs réseaux en ces lieux. Ils intègreraient
alors la fourniture de ces services RLAN dans leur bouquet. Les gestionnaires
d’infrastructures de ces " hot spots " souhaitent
pouvoir en retirer des revenus et envisagent d’exploiter eux-mêmes
les infrastructures mises en place, mais le modèle économique
ne semble pas viable au vu des premières expériences étrangères.
Des applications cumulant plusieurs " îlots "
sont envisagées :
- plusieurs réseaux domestiques dans le cadre
de " réseaux individuels fédérés "
(dans le cadre d’un immeuble collectif par exemple) ;
- l’utilisation de ces services dans plusieurs réseaux
d’entreprise dans le cadre de " réseaux professionnels
fédérés " (par exemple dans tous les
entrepôts d’une même société ou tous les hôtels
d’une même chaîne) ;
- liaisons entre plusieurs "hot spots"
(ce qui rejoint la nécessité du roaming).
2.1.3
Réseaux ouverts au public constitués par technologies
de type RLAN en vue de la couverture d’une agglomération ou d’une
localité.
L’usage de technologies de type RLAN dans le cadre de
réseaux ouverts au public en extérieur est le cas le plus
controversé.
Des opérateurs mobiles estiment que les technologies
de type RLAN sont de portée faible (quelques dizaines de mètres
uniquement), et qu’elles n’ont pas été conçues
pour établir des réseaux de télécommunications
ouverts au public. Ils insistent sur le fait que leur extension au domaine
public poserait un problème grave de garantie de qualité
de service, inséparable de la notion de réseau ouvert
au public, du fait de deux difficultés principales : brouillages
inévitables puisque les bandes de fréquence sont libres
et partage de la bande entre un nombre élevé d’utilisateurs.
D’autre part, ils estiment que le coût de déploiement risque
de s’avérer rapidement prohibitif avec des micro-cellules de
quelques dizaines de mètres qu’il faudra ensuite relier entre
elles, ce qui fera rapidement perdre l’avantage initial du coût
de déploiement faible des équipements radio. Aussi, ces
opérateurs ne conçoivent l’utilisation des technologies
de type RLAN que dans des zones circonscrites de forte fréquentation
("hot spots") ou dans le cadre de réseaux privés.
Des opérateurs de boucle locale radio sont intéressés
par l’utilisation des technologies de type RLAN afin d'établir
un réseau ouvert au public dans les villes
où ils ne déploieraient pas leur technologie (dans les
villes de moins de 50 000 habitants) . Ils estiment que les technologies
de type RLAN sont complémentaires à la BLR ; celle-ci
sera in fine la technologie idoine pour fédérer
l’accès à Internet de ces différents réseaux
RLAN isolés.
Des collectivités territoriales, au travers notamment
de contributions issues de collectivités rurales et de certains
particuliers, associatifs ou de consultants, voient dans les exemples
de déploiement de réseaux sur une ville entière
(MAN, Metropolitan Access Network) comme à Seattle le
remède à l’absence de réseaux déployés
par les opérateurs pour fournir l’accès à Internet
à haut débit ; ils s’inspirent notamment d’expériences
menées dans des petites communes en Europe pour promouvoir cette
idée. En l’absence de haut débit dans leurs agglomérations,
les collectivités sont prêtes à accepter une qualité
de service inférieure. Les services fournis seraient dès
lors constitués de l’accès à Internet partagé
à haut débit ainsi que des services d’informations
locaux ou de communautés.
Quelques contributions, issues principalement d’individuels
et associatifs ainsi que de deux consultants, estiment que les réseaux
coopératifs disposent d'atouts qui devraient permettre leur explosion :
modicité du prix des équipements, simplicité de
mise en œuvre, administration et gestion réalisée par
des bénévoles motivés (issus de la culture des
hackers), exigences de qualité de service et de sécurisation
beaucoup plus faible que pour le secteur marchand. A ce titre, ils considèrent
que le seul obstacle majeur est constitué par le cadre juridique
actuel, abusivement contraignant.
Toutefois plusieurs contributions relativisent l’importance
donnée aujourd’hui à l’essor des réseaux coopératifs.
Il est en particulier relevé que ce secteur ne concerne en réalité
qu’un petit nombre de cas, à chaque fois très limité
dans son ampleur : le réseau Seattle Wireless ne comporte que
130 points d’accès (dont seulement 30 nouveaux en 4 mois), le
réseau NYC Wireless pour sa part n’en comporte que 30 et le réseau
de San Francisco n’en comporte quant à lui qu’une vingtaine.
En France, deux groupes seulement sont recensés sur ce créneau.
Pour nombre de contributions, issues d’opérateurs,
de consultants ou de constructeurs, les réseaux coopératifs
demeureront relativement marginaux, limités à des zones
extrêmement réduites et ne pourront se développer
à l’échelle de villes entières en raison des contraintes
multiples qui s’imposent à eux : contraintes techniques,
en réalité plus prononcées que ce qu’annoncent
les constructeurs (diffusion limitée à quelques dizaines
de mètres au grand maximum), capacité trop faible à
investir dans des équipements nombreux, absence de modèle
économique permettant d’assurer la pérennité du
système, complexité de la gestion, de l’administration
et de la maintenance des équipements, manque volontaire
de mécanismes de sécurité et accès facilité
aux points d’accès… Ainsi, le secteur libre et militant ne serait
qu’un stade transitoire (vers la constitution de jeunes pousses), voué
à disparaître in fine ou à demeurer marginal,
à l’image du mouvement des radios libres. Pour ces contributions,
la professionnalisation et la contractualisation de services marchands
seraient par ailleurs inéluctables dans une deuxième étape
qui devrait apparaître assez rapidement.
D’autres contributeurs opérateurs ou associatifs sont
cependant moins catégoriques et n’excluent pas tout à fait
un rôle significatif de la part de ce type de réseaux, même
en restant sur des zones limitées. Des associations, individuels
et consultants envisagent même le foisonnement d’un grand nombre de
petits réseaux coopératifs, limités à des zones
très restreintes (entre deux bâtiments en zone rurale très
isolée, à l’intérieur d’immeubles en ville, entre voisins
de paliers) pour répondre à des usages ciblés de petites
communautés d’utilisateurs (quelques personnes au plus) : jeu
en réseau ; échange de données poste à
poste (musique, logiciels, films…), partage d’accès à Internet
(trois voisins sur un seul accès ADSL, par exemple), desserte de
zones isolées. Sur ce dernier point (desserte de zones rurales),
un cabinet de consultant relève que quelques expériences sont
menées à l’étranger à l’initiative de collectivités :
aux Etats-Unis en Caroline du Nord et dans le Maine ; au Canada, dans
l’Ontario (avec le LMDS) ; en Espagne, en Catalogne ; en Suède
à Stockholm.
2.2.
Modèles économiques envisagés
La fourniture des services s'appuyant sur les technologies
de type RLAN intéresse principalement les opérateurs
mobiles qui souhaitent que leur utilisation soit complémentaire
des services 3G et qu’elle ne les prive pas d’une partie de leurs revenus,
les gestionnaires d’infrastructures qui souhaiteraient offrir un service
rémunéré aux clients de passage, les opérateurs
de boucle locale radio qui ont une position proche de celle des opérateurs
mobiles et dans une moindre mesure les opérateurs de téléphonie
fixe.
Des opérateurs mobiles et des opérateurs de
BLR, ainsi que divers contributeurs, estiment que la fourniture de ces services
doit se faire en complément des leurs dans les lieux où le
trafic est important et la mobilité faible. Cette option permettrait
d’offrir des services de meilleure qualité que celle fournie par
leurs réseaux en ces lieux. Ils estiment que le seul modèle
économique viable de fourniture des services RLAN passe par une base
d’abonnés développée. Cela suppose que ces services
doivent être intégrés dans leur offre de services
traditionnelle (abonnement ou carte prépayée) avec des
mécanismes d’authentification (carte SIM), d’interopérabilité
(notamment de roaming avec les réseaux mobiles pour assurer
une couverture importante pour une clientèle internationale) avec
le GPRS et l’UMTS et une tarification compatible avec les services fournis
par les opérateurs mobiles. Ils conviennent que la fourniture de
ces services doit se faire en concertation avec le gestionnaire d’infrastructures
ou de site (hôtel, aéroport, gare, …).
- Le cas des " hot spots " a particulièrement
focalisé l'intérêt des contributeurs. Plusieurs
hypothèses sont évoquées principalement :
- le service d'accès à Internet serait intégré
dans l’offre de services du gestionnaire d’infrastructure sur le modèle
appelé "sponsored network", en fonction des retombées
commerciales sur son activité principale, gratuit ou payant.
Le gestionnaire du site peut faire appel à un fournisseur d’accès
à Internet, à un opérateur ou à un autre
prestataire de services pour assurer la gestion, notamment lorsqu’il
s’agit d’une chaîne hôtelière, sur le modèle
des réseaux Wayport aux Etats-Unis ; il pourrait
fournir des services d’information ciblés sur ses produits aux
clients en transit.
- le service d'accès à Internet serait une offre d'un
fournisseur d'accès à Internet ou d’un opérateur
sous sa propre marque, avec paiement à la clé (uniquement
pour des endroits particuliers comme certains hôtels ou des salles
de conférences) par forfait journalier ou annuel pour une clientèle
régulière ou bien avec un paiement à l’acte. Certains
contributeurs pensent que les accès à Internet peuvent
fonctionner comme des cabines téléphoniques (paiements
par carte bleue, carte prépayées, micro paiements électroniques).
Le modèle de l’opérateur dont le seul marché
serait celui des clients fréquentant les "hot spots"
est jugé fragile au regard notamment de l'échec de Mobilestar
aux Etats-Unis, du fait d’absence d’économies d’échelle
(lieux séparés entre eux, chacun étant de taille
limitée), de l’absence d’une base d’abonnés, de coûts
élevés (bien que les coûts unitaires des bornes soient
faibles, la taille réduite des cellules oblige à déployer
un nombre très élevé de bornes). Le service n'est
envisagé que comme un complément d’activités d’un
opérateur présent sur d’autres marchés, et bénéficiant
d'une base d’abonnés.
Le système Radius est le plus souvent cité notamment pour
assurer gérer l'authentification, l'autorisation et la taxation -
c’est le modèle classique des fournisseurs d'accès à
Internet. Les opérateurs mobiles gèreraient ces fonctions
au moyen de la carte SIM et de leur système de gestion existant.
2.3 Architectures envisagées
2.3.1 Interconnexion
avec les réseaux fixes
La majorité des contributeurs (opérateurs,
associations, utilisateurs, entreprises) considèrent que les réseaux
et raccordements établis en technologie RLAN sont assimilables à
des réseaux Ethernet en matière d’interopérabilité.
Ils considèrent ainsi que l'interopérabilité avec les
réseaux fixes et les réseaux câblés ne soulève
pas de problème particulier. Des acteurs évoquent cependant
en complément la nécessité d'introduire des passerelles
d'interconnexion dans certaines configurations (cas des réseaux établis
en BLR ou des réseaux de signalisation).
Pour les applications dans les réseaux privés,
il s’agira principalement d’une intégration des fonctionnalités
des technologies RLAN dans les équipements. Les intégrateurs
auront un rôle important à jouer dans la diffusion des technologies
sans fil dans les entreprises pour les réseaux étendus sans
fil.
2.3.2 Les
technologies de type RLAN et les réseaux mobiles
- Interopérabilité des réseaux
Même si les premières solutions
existent déjà, l’interconnexion des RLAN (les interfaces
802.11 et Hiperlan2 sont les plus citées) avec les réseaux
mobiles de seconde et troisième génération apparaît
plus délicate que dans le cas des réseaux fixes. Au stade
actuel, seules des solutions propriétaires semblent
pouvoir garantir un handover sans coupure entre RLAN et GPRS. Plusieurs
acteurs du mobile notent qu'une solution est disponible sur le marché,
consistant à utiliser la chaîne de gestion des abonnés
mobiles via l’insertion d’une carte SIM dans le terminal RLAN,.
Les résultats des travaux de normalisation de l’UMTS sur le sujet
sont attendus pour 2005 même si les constructeurs peuvent proposer
des solutions propriétaires dès 2003. Les interfaces 802.11
et Hiperlan 2 sont les plus citées avec un atout pour cette dernière,
souligné par plusieurs acteurs, en raison de travaux initiés
de plus plusieurs années au sein de l’ETSI.
Une contribution estime que l’on peut s’attendre à ce que le développement
des technologies de type RLAN amène une évolution des normes
et des équipements 3G, à la fois sur les aspects terminaux
et sur les aspects réseaux et stations de base. Une organisation
professionnelle considère par ailleurs que les opérateurs
mobiles devront développer des applications dans un contexte de mobilité
et fonctionnant sur des terminaux de poche type téléphone
ou PDA, et cela afin de se différencier des services rendus par les
réseaux d’accès RLAN.
Architecture d'un réseau RLAN
- de terminaux bi-mode
La majorité des acteurs mettent en avant le marché
des terminaux du type PC et PDA. Des cartes au format "PC card" ou "PC
MCIA" couplant plusieurs modes d’accès radio (802.11 et GPRS) sont
déjà disponibles ou sont attendues courant 2002.
Plusieurs acteurs relèvent que la consommation trop
élevée de l’interface 802.11 interdit à court terme
toute perspective de terminal mobile intégrant cette interface
en complément de l’interface cellulaire (GPRS, UMTS). Au contraire,
plusieurs acteurs précisent que l’interface Bluetooth est
d’ores et déjà intégrée dans certains terminaux
GSM/GPRS, et un acteur en souligne le potentiel important dans le cas
d’un accès à un PABX entreprises.
A l’exception d’une réponse, les acteurs rappellent
que l’itinérance sans coupure de la communication entre un réseau
GSM/GPRS et RLAN n’est pas disponible actuellement et que des travaux
de normalisation sont en cours. Le protocole Mobile IP (ainsi
que mobile IPV6 cité par un acteur) est la solution qui
se dégage de plusieurs contributions. Même si quelques acteurs,
en minorité, précisent qu’il n’y a pas de demandes pour
ce type de marché, la majorité des contributions confirment
les travaux de normalisation en cours. Les premières
solutions ne sont pas envisagées avant 2003/2004.
Enfin, quelques acteurs précisent qu’il n’y a pas
de demande pour ce type de marché.
III. Intégration dans le marché
existant
3.1 Les
technologies de type RLAN et les technologies de boucles locales fixes
(fibre, câble, DSL, BLR, courants porteurs, satellites, …)
Les contributions mettent toutes en avant la complémentarité
des technologies de type RLAN avec les technologies fixes existantes de
boucles locales fixes, dans la mesure où elles apportent la capillarité
du "dernier mètre" en complément au "dernier kilomètre"
des réseaux d'accès qui collecteront le trafic.
Dans les zones à forte densité, les technologies
de type RLAN apparaissent peu coûteuses et rapides dans leur mise
en œuvre, pour des services de transmission de données sans débit
garanti en prolongement du réseau d'accès, DSL et BLR notamment.
Les technologies de type RLAN sont présentées surtout comme
une alternative à un câblage difficile ou temporaire, un
réseau "Ethernet sans fil" qui ne modifierait pas l'architecture
des réseaux.
(schéma extrait de la contribution de la société
Devoteam)
Dans les zones rurales ou isolées,
dans lesquelles les opérateurs ne sont pas présents, les
technologies de type RLAN sont perçues comme un moyen de développer
l'accès à Internet à faible coût (intéressant
pour les collectivités concernées) sous la condition que
la connectivité avec un réseau backbone soit assurée.
Un bon nombre de contributions, émanant y compris des opérateurs
de BLR, soulignent que les technologies de type RLAN constitueront une
offre plus complémentaire que concurrentielle à la BLR.
Les débits (en général inférieurs à
3 Mb/s contre 1 à 10 Mb/s pour la BLR), la qualité de service
et les coûts ne sont en effet pas comparables. Deux opérateurs
BLR notent que l'antenne client peut faire office de tête de réseau
RLAN pour collecter le trafic d'utilisateurs isolés ou d'un réseau
privé établi en technologie RLAN, pour collecter le trafic
d'une entreprise dispersée sur plusieurs sites.
Exemple de raccordement par BLR présenté dans la contribution
de la société Firstmark :
Il convient cependant de noter que, de l’avis de quelques acteurs, les
technologies de type RLAN sont susceptibles de devenir potentiellement
concurrentes de la BLR, si elles sont employées au moyen de puissances
plus fortes comme technologie de transport en usage MAN (Metropolitain
Area Network).
Un câblo-opérateur souligne par ailleurs que,
si les technologies de type RLAN peuvent permettre de mutualiser utilement
l'accès haut débit à l'intérieur d'une maison,
il convient de prendre en compte les risques de brouillage induits par
un développement incontrôlé de ces technologies avec
des puissances assez fortes pour constituer des MAN (Metropolitain
Area Networks).
Ainsi, dans la quasi-totalité des contributions,
des effets stimulants voire "boule de neige" sont attendus sur le marché
de la boucle locale fixe, du fait de l'accroissement de la demande dû
au développement de nouveaux usages et à la commercialisation
de nouveaux produits à coûts bon marché.
3.2 Impact
sur l'économie des réseaux mobiles
Un certain nombre de contributions mettent en évidence
l’ambivalence de l’articulation entre ces deux technologies qui sont décrites
à la fois comme complémentaires et concurrentes. Toutefois,
peu de contributeurs perçoivent les deux technologies comme strictement
concurrentes ; une association estime pour sa part que les
facteurs de concurrence ou de complémentarité entre les
deux technologies s’équilibrent à ce stade.
La complémentarité des deux technologies est mentionnée
par un certain nombre d’acteurs. Un argument très souvent avancé
par ces contributeurs est que les technologies de type RLAN permettent
d’offrir des débits très élevés sur des zones
localisées et donc sur une zone de couverture restreinte et qu’à
l’inverse, les réseaux mobiles sont conçus pour une mobilité
importante et dans le cadre d’un déploiement national. Cependant,
un contributeur note qu’une partie du trafic de données moyen et
haut débit qui devait être écoulé via IMT-2000
pourrait être détourné par les réseaux exploités
par des opérateurs concurrents en technologie RLAN. Un autre fait
remarquer que les technologies de type RLAN pourraient être concurrentes
du TDD UMTS, technique permettant d’atteindre des hauts débits
(2 Mbits/s) avec une mobilité très limitée.
Un constructeur note qu’il est probable que les services
RLAN seront concurrents des services de téléphonie mobile,
dès lors que les réseaux exploités en technologies
RLAN sont opérés par des sociétés concurrentes
des opérateurs mobiles. L’attention de l’Autorité est attirée
par des acteurs du secteur mobile sur le fait que le cadre réglementaire
relatif aux RLAN doit préserver une équité concurrentielle
et ne pas créer de distorsion de concurrence au détriment
de la 3G. L'un d'entre eux estime que si les technologies RLAN étaient
reconnues comme des réseaux L. 33-1, elles auraient alors
un impact sur le démarrage des réseaux mobiles de troisième
génération et le développement futur du marché
mobile et, ce faisant, représenteraient un risque de déstabilisation
de la 3G.
Un opérateur mobile cite ainsi une étude
selon laquelle l’offre de service RLAN sur le seul marché des " hot
spots " pourrait capter en 2006 jusqu’à 10% du marché
Grand Public et 35% du marché professionnel en matière de
services de données 2.5G/3G. Un autre note également que
le développement de services voix dans le cadre des technologies
RLAN pourrait également affecter les revenus voix des opérateurs
mobiles 3G. Un opérateur mobile estime que le risque de concurrence
des réseaux 3G par les RLAN serait en particulier accru si le déploiement
massif des technologies RLAN en Europe s’imposait comme une solution intermédiaire
avant l’arrivée de l’UMTS. Cette société estime cependant
que l’impact des technologies RLAN sur les réseaux mobiles devrait
être faible à plus long terme et au fur et à mesure
que l’UMTS deviendra un succès.
Un nombre important de contributeurs mentionne l’impact
potentiellement positif des technologies de type RLAN sur la demande en
services mobiles de données.
Cette idée est reprise par un certain nombre d’acteurs qui estiment
que les technologies RLAN pourraient ainsi dynamiser la demande en matière
de services mobiles. Certaines contributions indiquent que le couplage
de services RLAN et 3G pourraient enrichir l’offre des opérateurs
et renforcer ainsi la croissance des services 3G. Un opérateur
mobile investissant dans les technologies RLAN le ferait en complémentarité
de sa stratégie de couverture dans les zones denses. Cette complémentarité
pourrait trouver sa pleine expression dans l’itinérance entre ces
deux technologies .
font size="3">Un certain nombre de contributeurs minimisent en fait le
risque de déstabilisation, notamment au motif que les technologies
de type RLAN resteront confinés dans des " hot spots " et
que les utilisateurs de cette technologie ne pourront pas se passer de
leurs abonnements GSM/GPRS/UMTS s’ils veulent conserver une mobilité
complète sur l’ensemble du territoire. Un opérateur estime
que le terme de déstabilisation est un peu excessif et que le risque
est plutôt celui d'un " écrémage "
du marché du système mobile de 3ème génération
par les technologies RLAN.
3.3 Le
marché des équipements
Une société de conseil et d'intégration
estime que le développement de l’offre de service devrait faire
baisser le coût des terminaux disponibles, sous la condition que
l'offre de services destinés au public soit disponible, afin de
franchir le seuil requis pour un marché de masse.
Un équipementier et une société de conseil / intégration
constatent que le coût des équipements des points d’accès
et des terminaux est relativement peu élevé par comparaison
avec les autres technologies disponibles sur le marché. Un opérateur
estime que le marché privé de l’ensemble des terminaux de
type RLAN devrait atteindre 2 milliards de dollars en 2002.
Un équipementier signale que les équipements offrant des
services au public comporteront des fonctionnalités qui ne seront
pas présentes ou pas mises en œuvre dans les réseaux privés
(contrôle d’accès, gestion et facturation). Deux opérateurs
pensent qu’il est indispensable que l’utilisateur puisse utiliser un même
portable sans distinction en réseau d’entreprise et en poste nomade
dans les lieux publics. Une société de conseil / intégration
indique que les cartes d’accès en 2,4 ou 5 GHz seront adaptées
en fonction de l’usage autorisé.
Certains contributeurs (constructeur, individuels, consultants) considèrent
que les restrictions réglementaires françaises brident le
marché.
3.4
Disponibilité des équipements conformes à
la réglementation en vigueur
Pour la bande 2,4 GHz, la plupart des équipements
disponibles sur le marché peuvent être utilisés conformément
à la réglementation française en vigueur. Certains
sont spécifiques à la France et d’autres sont universels
et donc paramétrables par l’utilisateur. D’une façon générale,
les contributeurs soulignent que le respect de la réglementation
dépend de la bonne volonté des utilisateurs. Certains constructeurs
proposent dans leur catalogue des adaptations pour une utilisation en
extérieur d’équipements prévus pour une utilisation
à l’intérieur des bâtiments ; ils permettent ainsi
à des utilisateurs peu informés, une utilisation en dehors
du cadre réglementaire, notamment en terme de puissance.
Pour la bande 5 GHz, les seuls équipements disponibles sont conformes
à la norme IEEE 802.11a. Ils ne peuvent pas être utilisés
car ils ne respectent pas les conditions d’utilisation en vigueur pour
ce type d’équipement (-implémentation de la sélection
dynamique de fréquences et contrôle de puissance-). Un constructeur
considère cependant que les équipements répondant
à la norme IEEE 802.11a peuvent être utilisés conformément
à la réglementation en vigueur à condition de limiter
l’utilisation à la bande 5150 – 5250 MHz.
3.5 Qualité
de service sur les technologies de type RLAN, débits et portée
attendus
L'ensemble des contributions s'accorde sur le
fait que la qualité de service prévue dans les normes existantes
dans la bande 2,4 GHz est celle du "best effort" ; la fiabilité
ainsi que les performances dépendent du nombre d'utilisateurs et
des risques d'interférences par recouvrement de cellules lorsque
plusieurs réseaux cohabitent. Certaines contributions pointent
de surcroît les difficultés potentielles liées à
l'existence de normes hétérogènes.
Les réponses n'avancent pas de chiffres définitifs en l'absence
d'expériences à grande échelle. Des contributions
font remarquer que la qualité de service des installations établies
en technologie RLAN dans la bande 2,4 GHz dépendra de la capacité
du gestionnaire du lieu d'implantation des bornes de limiter l'accès
à ses locaux pour de telles installations. Dans ce cas la qualité
de service sera celle des réseaux fonctionnant avec le protocole
TCP/IP, suffisante pour des services comme la navigation sur le web, l'e-mail,
le téléchargement de fichiers, mais non pour des services
à forte exigence en débit garanti et temps de réponse
comme la voix et la vidéo.
Il faudra attendre la disponibilité d'équipements conformes
aux normes Hiperlan 2 et 802.11h pour obtenir la permanence de service
car ces normes intègrent des mécanismes garantissant qualité
de service et fiabilité, notamment les mécanismes de réservation
de ressource et de contrôle de débit (DCF et TCF).
Les contributeurs s'accordent pour constater qu'il n'est pas possible
de garantir la permanence de service, sinon à limiter le nombre
d'utilisateurs et à restreindre l'usage des RLAN à l'intérieur
des bâtiments, dans la mesure où il n'y a pas attribution
individuelle de ressources en fréquences. Des contributions proposent
d'informer en temps réel l'utilisateur sur la ressource disponible
en débit.
3.6 Sécurisation
Les contributions soulignent unanimement les carences en
matière de sécurisation dues au protocole employé
(WEP). En effet, comme le soulignent constructeurs et opérateurs,
la sécurité de base est assurée par le WEP, dont
la clé de chiffrement est trop courte et dont l’augmentation récente
(de 40 à 128 bits) n’empêche pas le système d’être
d’ores et déjà cassé ou en passe de l’être
sous peu. Les constructeurs font état de nouvelles normes pour
améliorer la sécurité : 802.11i, qui permettra
l’usage de WEP2 ou AES, et 802.1x qui permet d’améliorer l’authentification.
Enfin, Hiperlan2 permettra de renforcer la sécurisation de l’authentification
au niveau du serveur et le chiffrement des données par le protocole
DES ou 3DES. Un opérateur regrette cependant que les solutions
proposées par les constructeurs et visant à renforcer la
sécurisation (WEP+, WEP2) ne sont pas inter opérables et
donc ne conviennent pas pour le raccordement de lieux publics.
Plusieurs sociétés de conseils et individuels, tout en reconnaissant
les faiblesses du protocole WEP, rappellent que la sécurisation
ainsi offerte est du même niveau que celle qui est observable par
exemple sur Internet et qu’elle est comparable à ce qui se pratique
avec d’autres technologies radioélectriques (comme le GSM). Plusieurs
contributions rappellent d’ailleurs que le nom du protocole WEP (Wired
Equivalent Privacy) signifie qu’à l’origine l’objectif était
de donner une sécurisation tout juste équivalente à
celle des câbles filaires.
En dépit des évolutions attendues des normes,
l’ensemble des contributeurs – constructeurs, opérateurs, société
de conseils / intégrateurs ou individuels – s’accordent sur le
fait que les progrès de la sécurisation ne pourront être
apportés par la technologie RLAN elle-même, mais que l’avenir
réside dans des solutions de sécurisation complémentaires
mises en place par les utilisateurs (de bout en bout, à des niveaux
plus élevés de la couche OSI). Les opérateurs en
particulier relèvent que les utilisateurs devront implémenter
eux-mêmes leurs propres protocoles de chiffrage pour assurer la
sécurité dans des cas sensibles (à l’image de ce
que font par exemple aujourd’hui les banques sur leurs réseaux
virtuels en technologie classique).
3.7 Risques
de congestion
Les contributions dans leur ensemble rappellent qu’aucun
mécanisme ne permet d’éviter les problèmes de congestion
dans les normes de la bande 2,4 GHz, et que la multiplicité des
équipements et normes existants dans cette bande de fréquence
risque de conduire à terme à des problèmes de congestion
en certains points denses. Une société de conseil souligne
que dans un contexte de déploiement en zones de peuplement peu
denses, le risque de congestion est relativement faible. Deux contributions
font valoir en complément que le respect des limitations de puissance
actuelles permet de limiter suffisamment la portée des équipements
et, par voie de conséquence, les problèmes de cohabitation.
Certaines contributions mettent en revanche en avant les
avantages de la bande 5 GHz dans la mesure où les deux normes en
présence (802.11a et Hiperlan2) permettent de disposer d’un plus
grand nombre de canaux et également de mécanismes d’allocation
de canaux plus efficaces. Plus précisément, il apparaît
à la majorité des contributeurs que seule la norme Hiperlan
2 permettra vraiment de limiter ce problème, grâce au mécanisme
de sélection dynamique de fréquence (DFS). Un consultant
évoque également l’arrivée des technologies Ultra
Wide Band (UWB), à l’horizon 2003-2004, qui devraient permettre
d’apporter les meilleures réponses (faible puissance, débit
très élevés) aux risques d’encombrement et de congestion
du spectre.
Pour quelques acteurs, cette question trouvera sa réponse dans
l’architecture choisie – par exemple par une densification très
importante des cellules, ce qui suppose un investissement relativement
important – plutôt que dans les évolutions technologiques
proprement dites.
Enfin, plusieurs contributions appellent à l’utilisation de nouvelles
bandes de fréquences ou à des partages en fonction des usages.
En particulier, les opérateurs suggèrent de réserver
tout ou partie de la bande 5 GHz pour la fourniture au public de services
de télécommunications.
3.8 Risques
de perturbation des applications actuelles
Les applications actuellement autorisées seraient
peu affectées, selon des équipementiers et la majorité
des utilisateurs individuels, si la fourniture de service au public était
autorisée dans les conditions actuelles de limitation de puissance,
avec une utilisation à l’intérieur des bâtiments ou
sur les propriétés privées. Un utilisateur individuel
d’un institut de recherche n’a pas constaté de problèmes
d’interférences dans un bâtiment à forte de densité
de terminaux à la norme 802.11b.
La plupart des opérateurs craignent cependant que les zones à
forte densité de RLAN fournissant des services de télécommunications
au public ne saturent la ressource spectrale et nuisent à l’équilibre
des nombreuses applications qui coexistent dans la bande (appareils de
faible portée de type Bluetooth, équipements de détection
de mouvement et d’alerte, étiquettes radio RFID).
Des études ont permis de constater que les équipements Bluetooth
et 802.11b se brouillent mutuellement dans des situations de proximité.
En général, les appareils à saut rapide (Bluetooth)
ont moins de chance d’être pollués par les appareils à
sauts lents (type 802.11b) que l’inverse. La perturbation des réseaux
802.11b est très importante s’ils fonctionnent sur des canaux voisins.
L’étude d’une entreprise utilisatrice relève
que la garantie d’une bonne coexistence n’est pas assurée car les
solutions retenues pour supprimer les brouillages diffèrent d’un
fournisseur à l’autre et certains équipements ne disposent
que de mécanismes rudimentaires pour limiter les risques d’interférence.
Certaines dispositions comme la sélection dynamique de fréquence
(fonction DFS), le contrôle de puissance (fonction TPC) ou le codage
d’information en séquences orthogonale (CDMA) permettraient cependant
de les réduire.
Trois entreprises utilisatrices craignent qu'un développement
incontrôlé d'une offre de service au public n'affecte les
applications actuellement en service dans les réseaux autorisés
où un certain niveau de sécurité est recherché.
IV. Les souhaits des acteurs : levée
ou maintien des restrictions, Organisation du spectre
4.1 Fourniture
de services au public au moyen des fréquences de la bande 2,4 GHz
Les contributions sont, dans leur très large
majorité, favorables à la fourniture au public de services
de télécommunications utilisant des fréquences non
assignées spécifiquement à un utilisateur.
De manière générale de nombreuses
contributions souhaitent limiter les contraintes réglementaires
pour l'usage des technologies RLAN et n'envisagent donc pas la nécessité
d'une attribution de licence.
Les grandes entreprises souhaitent pouvoir continuer à
exploiter avec cette technologie des réseaux indépendants
pour leur propre compte, dans des conditions techniques non dégradées.
Les opérateurs sont partagés sur l'attribution de licence
L. 33-1 pour exploiter les RLAN et suggèrent divers possibilités
: limiter l'usage de la bande 2,4 GHz aux applications privées
et réserver la bande 5 GHz à la fourniture des services
au public dans un cadre réglementaire d'autorisation L. 33-1,
aménager dans les licences la partie relative à la qualité
de service, assouplir la notion de GFU pour l'étendre aux voyageurs
d'une gare ou d'un aéroport, l'exploitation de RLAN ne justifiant
pas à elle seule une autorisation L. 33-1. Une contribution
considère que des autorisations par opérateur de type L. 33-1
devraient s'appliquer à ces réseaux compte tenu de l'importance
qu'ils pourraient prendre et des possibilités de concurrence avec
les réseaux existants.
4.2 Utilisation
en extérieur
Les réponses diffèrent grandement sur la
pertinence de limiter en intérieur les utilisations ou de les autoriser
en extérieur. Un constructeur note que plus de 80% des appels de
données pour les mobiles de 3ième génération
seront passés à l'intérieur des bâtiments,
ainsi une limitation en intérieur des technologies de type RLAN
n'invaliderait pas nécessairement le plan d'affaires de ce type
de réseau.
Les radio-amateurs, ainsi que les grands utilisateurs partagent ce souhait,
qui aurait pour avantage de limiter de facto les
risques de brouillage.
Cependant de nombreuses contributions considèrent
qu'il faut autoriser un usage en extérieur, au moins autour des
bâtiments, pour ne pas faire obstacle au développement
de nouveaux services (point de vue de sociétés de conseil,
d'intégrateurs de plate-forme WISP) et à l'aménagement
des zones rurales (réponses dans la mouvance des collectivités
locales). En outre ces contributeurs considèrent qu'il ne serait
pas réaliste de vouloir confiner les usages et constatent que des
utilisations en extérieur se multiplient d'ores et déjà.
4.3 Organisation
du spectre
Un bon nombre de contributions, provenant notamment d’industriels,
considèrent que la quantité de spectre est insuffisante
dans la bande 2,4 GHz pour le déploiement des technologies RLAN
en raison du nombre restreint de canaux pouvant être utilisés
avec une puissance maximale de 100 mW. Ces restrictions actuelles
seraient trop fortes pour offrir au public un service de qualité
et constituent une exception européenne.
Toutefois une majorité d’utilisateurs individuels ainsi que certains
équipementiers ne souhaitent pas limiter les usages. Les différentes
applications pourraient selon eux cohabiter dans ces bandes. Les systèmes
Wi-Fi se développant dans une logique de banalisation, il serait
vain de vouloir mettre en place des barrières trop rigides et il
semble difficile de faire migrer vers d’autres bandes les réseaux
RLAN déjà installés.
La plupart des opérateurs et équipementiers souhaitent que
les réseaux RLAN qui seraient autorisés au titre de l'article
L. 33-1 ne cohabitent pas dans la bande 2,4 GHz avec des réseaux
existants. Ces contributeurs proposent de faire migrer les réseaux
de type L. 33-1 dans la bande des 5 GHz.
Une contribution fait valoir que les contraintes ne peuvent
pas être relâchées sur la bande 5150 – 5350 MHz, compte
tenu du partage avec les autres services de radiocommunications, notamment
en matière de puissances autorisées. Une association d'utilisateurs
estime que les restrictions actuellement en vigueur pour ce qui concerne
la puissance et les lieux d’utilisation n'empêcheraient pas la compatibilité
avec la fourniture de services au public. Il est noté que les mécanismes
de sélection dynamique de fréquences et de contrôle
de puissance permettent d’optimiser l’utilisation du spectre radioélectrique.
Néanmoins, un grand nombre de contributions estime que la quantité
de spectre disponible dans la bande de fréquences 5 GHz n’est pas
suffisante pour offrir au public un service de qualité dans les
zones à forte concentration d’utilisateurs.
Aussi une large majorité des contributions est favorable à
l'ouverture de la bande 5470 – 5725 MHz au déploiement des RLAN
. Un opérateur indique que l'utilisation de la bande 5 GHz
en France n'est pas conforme aux décisions de la CEPT.
Quelques suggestions sont faites également pour segmenter cette
bande 5 GHz par type d’usage (coopératif, privé, public,..)
et réserver des sous-bandes de fréquences pour optimiser
l’utilisation de la ressource radio. En particulier, les opérateurs
estiment que la qualité de service offerte serait difficilement
maîtrisable dans le cas d’un déploiement non coordonné
et suggèrent l’attribution d'une partie au moins de la bande 5
GHz aux opérateurs de réseaux ouverts au public L. 33-1.
Un opérateur rappelle que le rapport ERC DSI phase 3 propose que
les technologies de type RLAN utilisent la bande des 5 GHz et que la bande
2,4 GHz soit réservée à des applications "domestiques"
PAN (appareils à faible portée et faible puissance de type
Bluetooth). Deux opérateurs préconisent d’exclure
les liaisons fixes point à point pour satisfaire les besoins des
utilisations actuelles et futures.
Un contributeur souhaite cependant attirer l’attention sur le fait qu’un
dépassement des niveaux de puissance rayonnée spécifiés
dans la décision ERC/DEC/(99)23 afin de faciliter l’utilisation
d’antennes fortement directionnelles dans les bandes 5150-5350 MHz et
5470-5725 MHz pourrait remettre en question les bases du partage avec
les autres services. Elle indique que des études sur ce point sont
en cours dans le cadre de la préparation de la CMR-03.
4.4 Cohabitation
des réseaux
- Faut-il limiter le nombre d'exploitants commerciaux
de RLAN ?
- Bande 2,4 GHz
Compte tenu des usages actuels dans la bande 2,4 GHz,
et en l'absence de critère technique ou économique pertinent
à ce stade de développement, les contributeurs ne trouveraient
pas réaliste de restreindre globalement aujourd'hui le nombre d'opérateurs
dans cette bande.
Certains insistent pour que l'usage des fréquences
reste complètement libre.
Cependant les contributions constatent qu'une couverture multi-opérateurs
d'un site n'est pas possible pour des raisons techniques dans la bande
2,4 GHz, et il est rarement envisagé la présence de plus
d'un exploitant (à la rigueur deux) de RLAN sur un même
site. Les gestionnaires des lieux de déploiement seront ainsi amenés
à limiter le nombre d'installations utilisant les technologies
RLAN pour éviter les brouillages. Une contribution pointe à
ce propos le risque de préemption du canal disponible par un seul
acteur en l'absence de toute régulation.
Bien que l'ensemble des contributions s'accorde sur le fait
que l'usage de technologies de type RLAN ne doit pas nécessairement
nécessiter d'autorisation relevant de l'article L. 33-1, les
réponses sont assez variables sur le nombre de sociétés
exploitant de tels réseaux.
Un certain nombre de contributions, émanant notamment d'opérateurs,
souhaitent un partage explicite du spectre entre quelques opérateurs
pour la bande 5 GHz ou au moins une réservation d'une partie de la
bande à des opérateurs de réseaux publics ou indépendants.
D'autres contributions, en nombre équilibré, sont absolument
opposées à cette position, considérant que la quantité
de spectre disponible dans cette bande, ainsi que les mécanismes
disponibles pour gérer l'accès aux canaux ne justifient pas
de limiter l'accès à la bande, et que les problèmes
de congestion sont surtout dus au nombre d'utilisateurs plutôt qu'au
nombre d'opérateurs.
- Cohabitation des réseaux coopératifs
et des réseaux commerciaux
Sur le plan technique, la majorité des contributions,
issues aussi bien de constructeurs, de consultants ou de particuliers,
constate que les réseaux coopératifs ont vocation à
se développer dans les zones résidentielles et non dans
les zones commerciales ou industrielles, ni même dans les "hot
spots" tels que aéroports, gares, etc. où
se déploient les réseaux privés d’entreprises ou
d’administration. Le risque de brouillage est donc faible, sous réserve
du respect des conditions actuelles de puissance. D’autres contributions
soulignent la faible puissance des équipements RLAN et considèrent
que la cohabitation est un faux problème.
A contrario, quelques contributions soulignent la nécessité
de conserver les limitations actuelles en puissance en fonction des usages
(intérieur, extérieur) et certaines s’inquiètent
de la saturation du spectre dans la bande des 2,4 GHz, à terme,
sur certaines zones particulières.
Sur le plan économique, la plupart des contributions des experts
et consultants considère faible voire nul le risque que le secteur
non marchand empiète sur le secteur marchand. Ces acteurs soulignent
au contraire une complémentarité stimulante. Toutefois,
certains opérateurs font valoir qu’il n’est pas souhaitable que
les réseaux coopératifs soient autorisés à
s’établir dans les zones concurrentielles, dans la mesure où
rien ne garantit que les réseaux dits "non marchands" le demeurent
à terme (exemple des radios libres) ou bien le soient réellement
(rémunération indirecte ou cachée, cas de sponsors…).
En outre, l’un d’eux fait remarquer qu’indirectement les réseaux
coopératifs peuvent avoir un impact négatif sur les autres
services fournis en technologie RLAN, en véhiculant l’image de
réseaux à qualité et sécurité très
dégradée.
4.5 Redevances
La majorité des contributions est
favorable au maintien de la gratuité du spectre dans ces bandes
de fréquences.
Quelques points de vue divergents apparaissent cependant :
– une contribution fait valoir que si l’usage de ces fréquences
donne lieu à une commercialisation de services, il ne paraît
pas choquant dans ce cas d’espèce que l’Etat puisse tirer une rétribution
de la mise à disposition d’une partie de son domaine public hertzien,
même sans assignation de fréquence ;
– les opérateurs considèrent que si le 2,4 GHz doit
rester gratuit, en revanche, une redevance pourrait être instituée
en 5 GHz, par exemple sur le modèle des redevances GSM, si une
partie de la bande est finalement réservée à des
fréquences assignées à des L. 33-1.
ANNEXES
La normalisation RLAN
(Extrait de la contribution de Bouygues Telecom)
Comparaison des
technologies RLAN
Tableaux comparatifs
des technologies GSM/GPRS, UMTS et RLAN selon deux contributions
Comparaison de couverture entre
le 2,4GHz et le 5GHz à 15dBm
Liste des contributeurs
ADP Telecom
|
AFUTT
|
Agence Nationale des Fréquences
|
Agere Systems Response
|
Air France
|
Airbus
|
All Comm
|
Altitude
|
Alvarion
|
Amara/Bursztejn
|
APC SA Fingermind
|
Association de radio amateurs REF-Union
|
Association Fondation Internet Nouvelle Génération
(FING)
|
Association France Wireless
|
Association radio amateur
|
Association Radiophare
|
Bouygues Telecom
|
CED Entreprises
|
Cegetel
|
Cervoni conseil
|
Cisco
|
Colubris Networks/Equipements scientifiques
|
CRI -Conseil Gal Hte Savoie
|
D.A. Systemes
|
Devoteam
|
Digital Airways
|
étudiant CNAM
|
étudiant Compiègne
|
étudiant Ecole Centrale Paris
|
étudiant ENST
|
Firstmark
Forum Hiperlan 2 (Telia)
|
France Telecom
|
GITEP
|
Hypranet (rep. individuelle)
|
ICO
|
individuel
|
individuel
|
individuel
|
individuel
|
ingénieur cnrs
|
INRIA (rép individuelle)
|
IS Production
|
ISOman ORBIman
|
ITEMS International
|
Lagardère Active Broadband
|
Louis Dreyfus Communications
|
Lucent
|
Mairie de Paris
|
MyStream
|
Netin@ry |
Netmobile-Mobilys
|
Nokia
|
Noos
|
Observatoire des télécoms dans la ville
|
Orange France
|
PSA
|
Quartier-rural (rep. Individuelle)
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
Radio amateur
|
RATP
|
SPM web
|
Stepmind
|
TLC
|
T-Systems (Siris)
|
Ubiqwi
|
Unplugged world
|
Wificom
|
XRING
|
|