Introduction de l’UMTS en France : synthèse des contributions à la consultation publique / Septembre 1999 PARTIE I : QUELS SONT LES ENJEUX DE L’UMTS ? I.1 Composante terrestre et composante satellitaire
Synthèse :
Six contributeurs estiment que la composante satellite de l’UMTS permettra avant tout de compléter la couverture des réseaux terrestres UMTS. Un même nombre d’acteurs considère que, dans notre pays, ces services ne viseront qu’un marché de niche, pour des débits relativement faibles. D’autres, moins nombreux (2), anticipent au contraire un développement plus important de la composante satellite, seule capable, à leurs yeux, de permettre à un opérateur UMTS de proposer rapidement un service de troisième génération sur l’ensemble du territoire.
Certains acteurs (4) souhaitent que les pouvoirs publics veillent à l’application des décisions communautaires ou de la CEPT et prennent en compte les recommandations du Forum UMTS. La libération des fréquences est une préoccupation importante des acteurs impliqués dans des projets de systèmes par satellite (4). Pour certains d'entre eux, les fréquences doivent être réservées jusqu’à l’introduction de ces systèmes, alors que pour d'autres, le calendrier de leur libération doit d’ores et déjà être défini afin de permettre une ouverture de ces systèmes dans les meilleurs délais. Deux contributeurs évoquent la question des bandes d’extension pour les services par satellites. L’un estime que les ressources en fréquences identifiées à ce jour sont suffisantes, alors que l’autre considère qu’il y a lieu de rechercher des bandes complémentaires. Par ailleurs, il convient de noter que deux acteurs souhaitent que soit étudiée la possibilité de partage des fréquences identifiées pour les services mobiles par satellites UMTS avec des applications terrestres (notamment pour les applications à l’intérieur des bâtiments).
La plupart des acteurs qui se sont exprimés sur ce sujet (4) estime qu’il n’y a pas lieu de coordonner la délivrance des autorisations pour les systèmes terrestres avec celles des systèmes par satellites. Un seul demande toutefois que les calendriers de délivrance des autorisations des différents systèmes soient synchronisés. Un contributeur souhaite que le cadre réglementaire des licences soit le plus léger possible et ne fasse pas peser sur les opérateurs des contraintes financières trop importantes. Un autre considère que la question de l’itinérance et de la libre circulation des terminaux doit être prise en compte dans la réflexion des pouvoirs publics. Par ailleurs, l’un des acteurs recommande de n’attribuer des autorisations dans la bande UMTS qu’à des candidats souhaitant exploiter un "vrai" système de troisième génération, capable de s’intégrer dans l’environnement UMTS.
Il convient de noter qu’un contributeur évoque la question des plates-formes de haute altitude (HAPS). Il estime que l’utilisation de cette technologie pourrait être envisagée si leur faisabilité technique et économique est démontrée. I.2 Nature des services
Synthèse :
De l’avis d’un grand nombre de contributeurs, l’émergence des services multimédia provoquera une discontinuité importante dans l’évolution des réseaux de télécommunications. Parallèlement, le développement des services mobiles se poursuivra. L’UMTS est considéré par la plupart comme la résultante de ces deux tendances. Il s’agira donc d’un système capable d’acheminer des services multimédia dans un contexte de mobilité. Plusieurs acteurs ont souhaité souligner l’importance que représente à leurs yeux le développement des systèmes UMTS. Deux d’entre eux considèrent qu’il s’agira pour l’essentiel de constituer des réseaux "dans le prolongement" à la fois des réseaux mobiles actuels et du réseau multimédia en cours de constitution, répondant ainsi au croisement des besoins de mobilité et d’accès aux services multimédia. D’autres (3) considèrent que l’UMTS constituera un enjeu bien plus important, puisque, selon eux, il est appelé à jouer un rôle central dans la révolution du multimédia. · Les services UMTS : il semble difficile aujourd’hui de définir ceux qui assureront le succès de l’UMTS ... Beaucoup d’acteurs considèrent qu’il est aujourd’hui difficile de définir précisément les services qui permettront d’assurer le succès de l’UMTS. Certains acteurs (4) proposent de répartir les services en trois catégories :
Un grand nombre prévoit que les services d’échanges entre individus, et notamment les services de voix, seront prépondérants au démarrage des réseaux UMTS. Par la suite, les services d’accès à un serveur, et notamment l’accès à Internet, devraient progressivement monter en puissance sur les réseaux UMTS. Les potentialités de ce nouveau marché sont soulignées dans nombre de contributions (8). Enfin, les services d’échanges entre équipements (télécommandes, etc..) pourraient connaître un développement à plus longue échéance. Par ailleurs, certains acteurs considèrent que les services audiovisuels ne seront pas au cœur de la demande des consommateurs. Selon eux, d’autres technologies sont techniquement mieux adaptées et moins coûteuses pour fournir ce type de services. Les incertitudes sur la nature précise des services rendent difficile l’évaluation de l’asymétrie du trafic de l’UMTS. Si la totalité des contributeurs qui se sont exprimés sur ce sujet anticipent un trafic plus important dans le sens "réseau vers terminal", l’évaluation du niveau d’asymétrie est très disparate. Certains prédisent des ratios allant de 1 à 2, d'autres de 1 à 5, d'autres encore de 1 à 10. Les avis sont également partagés sur l’évolution de cette asymétrie avec le temps. Certains prédisent qu’elle ira en s’amenuisant, à mesure que des services de type visiophonie se développeront, alors que d’autres, au contraire, pensent qu’elle est appelée à s’amplifier, avec l’essor des services de données. · ... toutefois, plusieurs facteurs permettent de prédire le succès de l’UMTS La plupart des contributeurs ont indiqué quels étaient, à leurs yeux, les principaux facteurs de succès de l’UMTS. Ceux-ci s’articulent autour des points suivants : Certains contributeurs (3) estiment que, d’une manière générale, l’UMTS capitalisera sur le succès du GSM. Un acteur souligne toutefois que le GSM est perfectible et qu’il conviendra de tirer les leçons de certaines erreurs commises. Pour un grand nombre de contributeurs (10), l’UMTS ne rencontrera le succès que si les tarifs sont accessibles au grand public. De l’avis d’un acteur, il est aujourd’hui difficile d’évaluer précisément le niveau de prix des services UMTS. Pour de nombreux contributeurs (9), l’UMTS rencontrera le succès s’il permet de fournir des services innovants et à valeur ajoutée, différents de ceux fournis sur les réseaux GSM. Certains (3) considèrent que la norme devra être conçue de manière suffisamment souple pour permettre le développement d’une grande variété de services, répondant à la fois aux besoins d’une clientèle grand public et professionnelle. La grande majorité des contributions souligne que les systèmes UMTS seront mieux adaptés à la transmission de données et à l’accès à Internet que les systèmes GSM, y compris après évolution vers le GPRS. Deux acteurs pensent même que le GSM/GPRS ne permettra pas de répondre durablement aux besoins liés à l’émergence des services de données. Deux autres voient dans les capacités de gestion du temps réel et de réception des informations sans connexion, des facteurs de différenciation importants, apportant un grand confort d’utilisation à l’abonné. Plusieurs acteurs (5) s’accordent à penser que l’UMTS deviendra un produit grand public, s’il est d’un usage simple. Par ailleurs, le concept du "VHE", qui permet à l’abonné d’avoir accès aux services d’une manière transparente quel que soit le terminal utilisé, qu’il soit mobile ou fixe, est plusieurs fois cité comme étant l’un des atouts majeurs de l’UMTS. Trois contributeurs prédisent que la personnalisation des services constituera également un enjeu important de l’UMTS. Plusieurs autres (7) estiment que les services prenant en compte la position de l’utilisateur (par exemple, des services d’informations touristiques) sont appelés à se développer de manière significative. La qualité de service est, aux yeux de deux contributeurs, un aspect important sur lequel l’UMTS devra également se différencier. Plusieurs acteurs soulignent l’importance de la sécurisation des transmissions, notamment, lors des transactions financières. La quasi totalité des contributeurs s’accordent à penser que les premiers utilisateurs des services UMTS seront principalement des professionnels et des entreprises, intéressés notamment par les gains d’efficacité personnelle. De l’avis du plus grand nombre, l’UMTS devra devenir très vite un marché grand public. Certains considèrent que le développement de l’UMTS connaîtra une évolution semblable à celle du GSM et prédisent une diffusion massive de ces systèmes à partir de 2006. D’autres (3) se montrent plus optimistes et tablent plutôt sur les années 2004-2005. Deux contributeurs considèrent que, comme pour le GSM, la couverture et les tarifs constitueront des "facteurs déclenchants". Plus prudents, d’autres acteurs (2) estiment que les contours du marché sont encore incertains, même si les conditions semblent réunies pour que les services UMTS connaissent une large diffusion. Comme le soulignent certains contributeurs (5), l’introduction du GPRS dans les réseaux GSM pourra être mise à profit pour réduire ces incertitudes. Par ailleurs, selon certains acteurs (3), le niveau de prix des terminaux UMTS pourrait, à terme, être compatible avec le développement d’un marché grand public.1
Synthèse :
De nombreux contributeurs (9) estiment que l’UMTS contribuera à estomper la frontière entre le fixe et le mobile. Deux acteurs pensent que le besoin pour des services convergents est aujourd’hui important et que les premières applications développées sur la base du GSM et du DECT permettront d’y répondre avant l’avènement de l’UMTS. De l’avis de plusieurs acteurs, l’UMTS est appelé à concurrencer les technologies d’accès fixe. Deux d’entre eux estiment qu'il pourra constituer une véritable technologie de boucle locale radio. Certaines contributions (5) vont même jusqu’à prédire, à terme, la prépondérance des réseaux mobiles vis à vis des réseaux fixes, considérant que l’avènement de l’UMTS donnera aux réseaux mobiles une avance significative en matière de fourniture de services multimédia.2 Un nombre plus faible de contributeurs (2) se montre plus prudent et considère que l’évolution de la convergence fixe-mobile dépendra avant tout du prix des services UMTS et de la demande pour les services à très hauts débits. Dans cette optique, les réseaux fixes et mobiles seraient alors complémentaires.
Certains contributeurs (3) estiment que l’UMTS sera introduit dans un contexte où la convergence voix/données sera déjà effective. L’avènement de l’UMTS pourrait accélérer ce processus de convergence. Certains (5) considèrent que son rôle sera déterminant par son potentiel technique, les concepts nouveaux qu’il apportera et par sa conception orientée résolument vers les services multimédia.3 A contrario, d’autres acteurs (4) ne croient pas à la convergence avec les services audiovisuels (de type télévisuels notamment). Comme évoqué précédemment, les technologies "classiques" de diffusion semblent mieux adaptées pour répondre aux besoins de ce marché.
Enfin, certains (3) estiment que l’UMTS pourrait favoriser, à terme, la convergence entre réseaux publics et réseaux privés. Ce point a été relativement peu développé par les contributeurs. I.3 Déploiement par îlots
Synthèse :
Plusieurs contributeurs estiment qu’il est difficile de prévoir la portée géographique moyenne des cellules des réseaux UMTS. En effet, celle-ci dépendra à la fois des débits utilisés et du mode de transmission des services (mode "paquet", mode "circuit"). En fonction des hypothèses retenues, les évaluations des acteurs peuvent varier de manière importante. Un contributeur estime que le rayon moyen des cellules UMTS pourrait être supérieur à celui des cellules GSM 1800, ce qui permettrait d’envisager un déploiement rapide des réseaux. D’autres, au contraire, prévoient des rayons de cellule inférieurs à ceux des systèmes de deuxième génération (2 km, dans le cas d’un trafic essentiellement "données", selon l’un des contributeurs). L’enjeu pour un opérateur UMTS sera donc de parvenir à un compromis entre les investissements à engager (nombre de cellules), les débits et la couverture.
De l’avis d’un très grand nombre de contributeurs, les réseaux commenceront par se déployer par "îlots" centrés sur les grandes agglomérations. Plusieurs justifications sont avancées : - l’établissement d’un réseau UMTS ne peut être que progressif, compte tenu des investissements à engager et du nombre important de sites à établir ; - le déploiement de l’UMTS devra répondre sans doute à des exigences marketing peu différentes de celles qui ont sous-tendu le déploiement des réseaux GSM ; - enfin, de toute évidence, les fréquences UMTS ne seront libérées que progressivement au cours des premières années suivant l’introduction de ces systèmes.
De nombreux acteurs (10) considèrent que le déploiement par "îlots" des systèmes UMTS rend nécessaire, voire indispensable, la mise en œuvre de l’itinérance entre réseaux UMTS et GSM, rendue possible par la mise sur le marché de terminaux bi-modes UMTS/GSM Cette possibilité est confirmée par quatre d'entre eux. Certains évoquent l’expérience du GSM qui démontre que la couverture la plus large possible du territoire constitue un élément essentiel de l’offre commerciale. Un contributeur évoque également les exigences liées à l’aménagement du territoire. Selon deux contributeurs, les utilisateurs exigeront la même disponibilité des services de voix et de données en tous lieux, quelle que soit la technologie utilisée. Toutefois, certains autres (4) font remarquer que, sous couverture GSM, les services UMTS pourraient être fournis de manière plus ou moins dégradée, certains pouvant être totalement indisponibles. La question de l’itinérance "sans couture" entre réseaux UMTS et GSM est soulevée dans plusieurs contributions. Les avis sont partagés entre ceux qui estiment que cela sera important pour l’utilisateur et ceux qui s’interrogent sur les besoins réels du marché pour cette fonctionnalité. Sur ce point, il convient de noter que certaines contributions mettent l’accent sur la difficulté technique à mettre en œuvre le "hand-over" entre réseaux UMTS et GSM, y compris entre réseaux d’un même opérateur.
Cette question partage les contributeurs. Deux d’entre eux estiment que les réseaux UMTS auront, à terme, une couverture "nationale", c’est à dire d’une portée comparable à celle des réseaux GSM d’aujourd’hui, même si cela pourrait nécessiter des investissements considérables. Trois autres prévoient, au contraire, une couverture moins extensive de la population, laissant présager une complémentarité avec les réseaux GSM à plus longue échéance. I.4 Enjeux technologiques
Synthèse :
Les réponses soulignent que l’accès radio de l’UMTS (UTRA4) apporte, d’une part, plus de souplesse dans la gestion des ressources radio (3) et, d’autre part, des débits supérieurs dans le prolongement de ceux proposés par les évolutions successives du GSM (GPRS, HSCSD, EDGE) (2). Le seuil des 400 kbit/s est considéré par un acteur comme le minimum nécessaire pour la création de nouveaux services. Par contre, le débit de 2 Mbit/s, dans un contexte de mobilité réduite, reste pour certains (2) une valeur maximale, plutôt du domaine théorique. Dans tous les cas, l’efficacité spectrale de l’UMTS est supérieure à celle du GSM (de 1,5 à 5 fois selon les acteurs), justifiant une nouvelle fois le passage à cette technologie (5). Un acteur se démarque de l’ensemble des réponses. Celui-ci considère que l’UTRA répond partiellement à la demande d’accès Internet et a une efficacité spectrale médiocre. Il propose une technologie alternative (SDMA) permettant, selon lui, d’offrir un gain supérieur de 10 à 20 fois à celui de l’UTRA. Seuls deux acteurs citent clairement les potentialités supérieures du mode TDD dans un contexte de trafic asymétrique. Un autre fait clairement référence au retard du mode TDD par rapport au FDD, alors que certains (4) ne le mentionnent pas. Enfin, un contributeur profite de la consultation pour souligner le caractère essentiel des expérimentations, notamment pour mieux cerner les problèmes de partage des fréquences aux frontières, d’usage des modes TDD et FDD dans une même zone, et de compatibilité avec les systèmes en bandes adjacentes. Seule une contribution fait référence au CDMA 2000 et à ses possibilités d’évolution par rapport au CDMA (IS 95) ainsi qu’aux activités en cours afin d’exploiter les différentes options CDMA, dont CDMA 2000, avec les cœurs de réseau basés sur les protocoles GSM MAP ou IS 41.
Synthèse :
La grande majorité des acteurs ayant contribué sur ce point (4) pensent qu’avec l’introduction de l’UMTS, il n’existe pas de risque de déstabilisation du marché des télécommunications, au sens où l’UMTS pourrait venir bousculer l’économie d’un segment de marché particulier. Seul un contributeur parle de risque de confusion pour le consommateur et de déstabilisation (sans plus de détail). En effet, pour le trafic haut débit, l’UMTS n’entre pas en concurrence avec les technologies d’accès du réseau fixe (ADSL, câble par exemple) ou par satellites où le débit est naturellement plus élevé (2) mais plutôt avec les réseaux locaux sans fil (1). Par contre, concernant les débits inférieurs, sous réserve que les tarifs soient suffisamment attractifs, une substitution du fixe par le mobile reste possible (3).
Synthèse :
Même si le protocole Internet ne présente pas encore toutes les garanties de réponse aux besoins et contraintes des réseaux mobiles, que ce soit au niveau applicatif ou pour le cœur de réseau, la présence croissante de ce protocole dans les réseaux mobiles est toutefois confirmée par l’ensemble des acteurs avec, notamment, des opportunités de réduction de coût pour l’opérateur et l’introduction de critères de qualité de service (6). Pour deux acteurs, plusieurs choix d’architectures sont envisageables en théorie, par exemple, sur la base d’une évolution par rapport au GSM, avec une introduction progressive du protocole Internet, ou d’une rupture par rapport à l’existant. Celle-ci devra toutefois être suffisamment évolutive. Un acteur considère que le choix d’architecture est prématuré. Enfin, l’interconnexion la plus efficace à Internet sous entend une solution tout IP. Seul un contributeur précise clairement les deux options, au choix de l’opérateur, pour l’interconnexion entre les infrastructures des réseaux mobiles et celles de l’Internet. Selon un autre, il existe un risque de sanction du marché par une technologie concurrente si l’UMTS est trop rigide.
Dans tous les cas, l’introduction du protocole Internet, dans la continuité du GPRS, sous entend, entre autres, la préservation de l’intégrité et de la sécurité des réseau mobiles (1), le contrôle des échanges au niveau des réseaux UMTS (1), l’interfonctionnement avec le réseau public traditionnel, la mise à disposition de l’opérateur de ressources d’adressage et de nommage (1), le libre choix entre les protocoles IPV4 et IPV6 par l'opérateur (1), l’interfonctionnement entre les différentes versions5, l’identification de l’utilisateur et la sécurisation des transactions (1). Tous ces points sont en débat dans les différentes instances de normalisation. Quelle que soit la technologie retenue, il est rappelé que pour deux services équivalents et substituables, les mêmes règles doivent s’appliquer. Enfin, en matière de numérotation, le plan de numérotation E.164 est jugé suffisant par un acteur. Un autre estime que la richesse des services UMTS pourrait éventuellement conduire l’abonné à privilégier son numéro mobile.
Synthèse :
Pour certains acteurs (3), le GPRS7 constitue la base initiale de l’architecture de UMTS qui se décompose en trois niveaux : réseau d’accès, de transport et plate-forme de services incluant un environnement domestique virtuel (VHE). Par rapport au GPRS, l’UMTS apporte notamment une plus grande largeur de bande et permet la gestion de la qualité de service8 et prévoit un interfonctionnement avec les réseaux en place : fixes, mobiles ou IP (IPV4 ou IPV6). Des difficultés sont toutefois prévisibles avec les réseaux IPV4, lesquels ne seraient pas capables de supporter la qualité de service ATM. Deux cœurs de réseaux sont envisageables dans un première temps (mode circuit pour le temps réel, mode paquet pour les autres services). Une migration vers le mode paquet seul, ainsi que vers l’architecture distribuée (serveur, terminal) relève du plus long terme à cause notamment des problèmes techniques liés à la gestion de la qualité de service : réduction des délais et acheminement des paquets, etc. Par ailleurs, un contributeur rappelle que l’ouverture maximale des interfaces est un pré-requis à une offre diversifiée en termes d’infrastructures ou de services (séparation fournisseur / opérateur).
Synthèse :
Tout en coexistant avec les réseaux fixes et mobiles en place, l’architecture du réseau UMTS évoluera en deux temps, aux dires de la majorité des contributions des constructeurs et des opérateurs. Elle s’appuiera au départ sur le raccordement d’un nouveau réseau d’accès au réseau mobile GSM, seule technologie de réseau mobile ouvert au public déployée en France. Dans tous les cas, le réseau restera dimensionné, géré, optimisé par l’opérateur. Un acteur précise que l’interfonctionnement entre les réseaux de deuxième et troisième génération, pour l’itinérance et le hand-over, doit être garanti par les opérateurs existants. L’intégration du cœur de réseau interviendra par la suite avec des possibilités de services et avec des supports de transport communs. Le basculement de réseaux à commutation de circuits vers des réseaux à commutation de paquets pourrait favoriser la baisse du coût de l’accès à l’information et des communications voix sur le long terme.
Dans un contexte où les technologies IP vont prendre une part croissante dans les réseaux au niveau applicatif, voire à terme pour la gestion de la mobilité, deux points sont particulièrement mis en avant : l’interconnexion et les services à valeur ajoutée. L’interconnexion de réseaux hétérogènes (RTC et réseaux de données) nécessite le développement de passerelles RTC/IP et une adaptation de la signalisation SS7 à l’IP. Pour un acteur, il nécessite également un cadre réglementaire adapté pour l’interconnexion entre les réseaux existants et ceux des nouveaux entrants. Concernant les services à valeur ajoutée, la problématique de l’accès au réseau de l’opérateur est accentuée. En effet, la gestion des services, rejetée en périphérie du réseau, éventuellement au sein d’une plate-forme unifiée, devient indépendante des technologies d’accès et constitue une opportunité pour les fournisseurs de services. Par contre, l’une des contributions rappelle que les interfaces qui permettent le contrôle d’un réseau de l’opérateur par ces acteurs restent encore à normaliser.
Comment pourrait être garantie l’interopérabilité de bout en bout des services entre terminaux hétérogènes ? Comment pourrait être assuré un accès universel aux données, en particulier multimédia ? Quelles actions en matière de normalisation pourraient être envisagées à la fois sur l’interface utilisateur et sur les services offerts afin de permettre l’émergence de services UMTS correspondant aux attentes des utilisateurs ? Quelles sont les conséquences des solutions qui pourraient être proposées, notamment en termes de liberté de choix de l’abonné, de concurrence et d’organisation du marché ? Synthèse :
Contrairement au GSM, la normalisation est réduite à des "briques" de base autorisant la création de services différenciés par les multiples acteurs. Le protocole WAP, développé au sein du WAP Forum, ainsi que les normes MExE et SIM Tool kit sont régulièrement cités comme les socles d’interfaces d’applications pour la création de ces services UMTS personnalisés et différenciés. La tendance s’oriente vers des systèmes ouverts pouvant supporter le chargement et l’exécution d’applications tant au niveau du terminal que de la carte d’abonné avec un, voire plusieurs systèmes d’exploitation selon les applications. Concernant l’interopérabilité, les avis sont partagés entre standards "de facto" (3) et normalisation de certains éléments essentiels (2). Cependant, si plusieurs systèmes d’exploitation sont envisageables au niveau du terminal, en fonction du type d’application, cette situation est considérée par un acteur comme un frein pour la généralisation de services de masse. De plus, selon deux contributeurs, l’intégration de fonctions de haut niveau au sein du terminal entraîne un risque de distorsion de concurrence. En vue de stimuler le marché des services, il est préférable de placer ces fonctions au sein du module utilisateur (USIM).9 Par ailleurs, un acteur souhaite qu’il y ait un unique responsable de l’intégralité de la chaîne. Un autre propose, notamment, un niveau de responsabilité différent pour l’opérateur selon le service qu’il fournit.
Synthèse : Pour l’ensemble des acteurs, l’UMTS se place dans la continuité du GSM grâce à une nouvelle interface radio mieux adaptée à ce type de service, permettant une migration progressive de services en ligne compatibles avec ceux du GSM. L’environnement mobile nécessite toutefois un développement spécifique.
Dans ce contexte, le protocole WAP (Wireless Application Protocol), optimisant l’accès aux pages Internet pour la transmission radio et les écrans de petites tailles est considéré comme un élément participant à la migration des fonctions de fourniture des services vers les extrémités du réseaux : terminal, carte SIM, HLR serveur. Les normes SIM Tool Kit et MExE s’inscrivent également dans la même approche.
Par contre, deux contributeurs attirent l’attention sur le fait que le protocole WAP, à la différence du MExE, nécessite l’intégration de fonctions de haut niveau au sein du terminal et soulignent qu’un risque de distorsion de concurrence peut en résulter, notamment si l’interopérabilité des applications n’est pas assurée. Dans tous les cas, une offre de services en ligne semble exiger une validation complète de bout en bout de l’ensemble de la chaîne et une participation de l’ensemble des acteurs.
Synthèse :
Dans un contexte de continuité par rapport au GSM, la carte d’abonné est appelée à occuper un rôle majeur dans l’offre de services UMTS, avec des fonctions dépassant le strict cadre de l’abonnement. Le niveau de sécurité sera renforcé en comparaison avec celui disponible sur les réseaux GSM. Une contribution considère que, dans un premier temps, et dans le cadre d’une situation transitoire à préciser, l’opérateur UMTS pourrait refuser l’accès à son réseau, pour des raisons de sécurité, à un abonné disposant d’une seule carte SIM GSM.
Cette carte étant potentiellement une plate-forme pour des services du type "commerce électronique", son utilisation implique des mécanismes de sécurité, d’authentification et de protection renforcés dès le lancement des réseaux et services. La compatibilité entre le protocole WAP et les fonctions SIM Tool kit est à l’étude, comme les cartes bi-modes GSM/UMTS dans le cas de l’itinérance entre deux réseaux.
Bien que les potentialités de la carte SIM soient accrues avec diverses fonctions indépendantes, un constructeur souligne que la question du partage de la carte SIM entre différents fournisseurs n’entre pas dans la logique actuelle de normalisation.
et
Synthèse :
De l’avis unanime des différents acteurs ayant contribué sur cette question, il n’existe pas de chaîne de valeur "type" qui serait à privilégier par rapport à une autre. Certains acteurs (4) prévoient que le marché va s’articuler autour de grands métiers, lesquels pourraient être les suivants : - les opérateurs de réseau UMTS ; - les fournisseurs de services qui pourraient proposer aux abonnés l’accès "groupé" 10 à des services de contenu. Ils factureraient l’abonné et valoriseraient l’accès aux réseaux, ainsi que la fourniture des services de contenu ; - enfin, les fournisseurs de contenu, dont les cœurs de métier pourraient être de nature très diverses (banques, fournisseurs de jeux, d’informations, etc …). Remarque : Il convient de noter que pour certains, le métier d’opérateur de réseau UMTS consiste d’une part à établir et exploiter un réseau (fourniture de capacité, de qualité de services et de couverture) et d’autre part à fournir des services. D’autres, au contraire, font une nette distinction entre ces deux métiers, ce qui toutefois n’exclut nullement la possibilité pour une même entité de concentrer plusieurs métiers. Pour plus de clarté, il est proposé d’utiliser, dans la suite de la présente synthèse, le terme "opérateur de réseau" pour désigner une entité autorisée à établir et exploiter un réseau UMTS. De l’avis de certains (2), la norme UMTS doit rester suffisamment souple pour rendre possible tout type de partenariat entre acteurs de différents métiers et tout type de contrat entre l’abonné et le ou les fournisseurs de services ou de contenu de son choix.
Aucune contribution ne remet véritablement en question la concurrence sur les infrastructures. Certains la jugent nécessaire afin que les utilisateurs puissent disposer de la meilleure qualité de service. D’autres (2) estiment que le partage d’infrastructures pourrait être envisagé dans les zones les moins denses.
Beaucoup de contributeurs estiment que la fourniture des services sera une activité importante, voire privilégiée, du marché de l’UMTS. Par ailleurs, certains (3) font remarquer que, d’un point de vue technique, l’évolution de l’architecture des réseaux ira dans le sens d’une plus grande décentralisation des équipements de contrôle du réseau et de développement des services (concept de plate-forme de création de services) (voir également la synthèse de la question 9). Dans ce contexte, la question de la concurrence sur les services revêt une importance particulière aux yeux de nombreux contributeurs et fait apparaître de nettes divergences d’opinions entre deux groupes, l’un favorable à l’ouverture des réseaux pour les fournisseurs de services et de contenu, l’autre considérant que toute obligation dans ce sens n’est pas souhaitable. Les partisans de cette ouverture (6) considèrent que :
Ces acteurs réclament donc que certaines mesures réglementaires soient prises. Plusieurs propositions sont faites :
L’autre groupe d’acteurs (11) estime que :
Par ailleurs, il convient de noter que :
Diverses contributions (4) soulignent que les fournisseurs de contenu, nouveaux sur le marché des mobiles, auront un rôle important, voire déterminant, dans la réussite de l’UMTS. D’autres (4) souhaitent que la concurrence sur le contenu soit la plus ouverte possible et que les pouvoirs publics veillent à ce qu’aucun abus de position dominante ne la distorde. 1 Selon ces acteurs, le prix des premiers terminaux UMTS seront de l'ordre de ceux des terminaux GSM haut de gamme d'aujourd'hui. 2 Plusieurs atouts de l'UMTS sont cités : capacité à fournir des débits élevés, gestion de la mobilité, prise en compte de la localisation, sécurisation des échanges, personnalisation de l'environnement de services rendue possible avec l'introduction de concepts novateurs, comme celui du VHE qui pourraient à terme, permettre à l'utilisateur d'accéder aux services de manière transparente, quel que soit le type de réseau utilisé. 3 Notamment, les réseaux UMTS pourraient s'appuyer, d'une manière plus ou moins poussée, sur les protocoles IP. 4 D'une manière générale, les contributeurs ne font pas de distinction entre les deux composantes (FDD, TDD) de l'UTRA. 5 A ce jour, l'interfonctionnement entre les versions n'est pas garanti 6 Sur ce point, voir également la question 9. 7 Qualité " best effort ". 8 L'ATM étant retenu pour la première phase de l'UMTS. 9 En GSM, SIM désigne la carte d'abonné et le module utilisateur. En UMTS, il s'agit respectivement de l'UICC et de l'USIM. 10 Certains acteurs parlent de " bouquets de services ". |