L’Etat doit savoir se réinventer pour rester à la hauteur
Au cœur de notre relation avec l’Etat se niche une aporie : comme garant de l’intérêt général, l’Etat est à la racine de notre pacte social mais il est aussi vilipendé par ceux qui voient dans l’action publique la source de tous les maux contemporains.
De ce constat découle deux orientations : l’Etat est et doit rester un acteur central de la réponse aux défis que connaît notre pays aujourd’hui ; mais il doit aussi savoir se réinventer et se moderniser pour faire face aux transformations du monde et aux attentes des citoyens.
La naissance des autorités de régulation est un exemple d’évolution réussie dont il faut désormais tirer toutes les conséquences dans le paysage institutionnel : l’essor de ces autorités n’aboutit en effet pas à l’obsolescence définitive de l’Etat « traditionnel » qui reste l’incontournable garant des équilibres fondamentaux.
La culture de la norme qui prévaut trop souvent dans l’administration doit aussi être interrogée dès lors qu’elle n’aboutit pas toujours aux changements nécessaires sur le terrain. Dans un environnement économique, social et technologique en constante mutation, les décideurs publics doivent proposer une action publique responsable, mais aussi plus audacieuse. Cela implique notamment de faire évoluer la gestion de la fonction publique pour encourager l’innovation par les agents publics.
Il existe dans l’Etat de formidables réserves d’énergie et d’intelligence. Ils doivent être mobilisés et surtout mis au bon endroit pour répondre aux attentes des citoyens, au service d’une société plus adaptable et capable de répondre aux défis contemporains.
Par Bruno Lasserre, vice-président du Conseil d’Etat
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La régulation en action
Engagement ! Retour sur la conférence « Territoires connectés » de l’Arcep
Le 26 mars dernier, la conférence « Territoires connectés » de l’Arcep avait pour thème « l’engagement ». Les interventions et les débats entre parlementaires, élus locaux, représentants de l’État et opérateurs, ont eu lieu en présence de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement auprès de cette dernière. Au menu de cette matinée :
Le New Deal mobile, sur lequel les élus ont demandé davantage de prévisibilité, afin de se projeter sur des stratégies pluriannuelles ;
Les déploiements de la fibre, et les interrogations suscitées par la mise en œuvre des AMEL (Appel à manifestation d’engagements locaux) et leur articulation avec le plan Très Haut Débit. L’Arcep a publié son premier avis au gouvernement dans le cadre des AMEL, sur une proposition d’engagements d’Altitude Infrastructure en Côte-d’Or. Si la proposition est acceptée par le gouvernement, l’Arcep contrôlera les engagements de l’opérateur, juridiquement contraignants.
Un constat : la dynamique engagée porte ses fruits ! En 2018, 3 millions de locaux supplémentaires ont été rendus raccordables à la fibre. Côté mobile, la part du territoire couvert en 4G par les quatre opérateurs progresse de près de 20 points et atteint 65%.
• Revoir la conférence en vidéos
• Le rapport d’activité de l’Arcep « Territoires connectés »
• Bilan des actions menées par l’Arcep en 2018 et nouveaux chantiers 2019 pour la connectivité des territoires
• « On peut utiliser le marché pour faire de l'aménagement numérique du territoire » - Interview de Sébastien Soriano, président de l'Arcep pour la Gazette des Communes (22 mars 2019)
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Demain en chiffres
50% des recherches faites sur internet le seront par la voix en 2020. (Le Figaro -18/03/2019)
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En vue
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François Lions, nouveau membre du collège de l’Arcep
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Le président de la République a nommé, le 28 février 2019, François Lions membre du collège de l’Arcep. François Lions était jusqu’à présent directeur général adjoint et directeur « Courrier, Colis et Broadcast » au sein de l’Autorité. François Lions succède à Philippe Distler dont le mandat de membre du collège de l'Arcep est arrivé à son terme. L'Arcep salue la contribution décisive de ce dernier aux travaux de l'Autorité. Philippe Distler a participé à la création de l’Arcep en 1997 et y a joué un rôle important depuis lors.
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Ailleurs dans le monde
Le Mobile World Congress 2019 de l’Arcep sous le signe de la 5G et de la mesure de la qualité mobile
Le Mobile World Congress 2019 qui s’est tenu du 25 au 28 février à Barcelone pourrait se résumer en trois chiffres : - 107 000 visiteurs ;
- 2 400 exposants ;
- et 5 pour 5G, la star du salon !
Une délégation de l’Arcep, dont Sébastien Soriano et Emmanuel Gabla respectivement président et membre du collège de l’Autorité, se sont rendus à cette grand-messe des télécoms.
♦ La 5G : que retenir ?
La 5G était de tous les stands. Équipementiers comme opérateurs, tous se lancent pour faire de cette technologie de rupture une réalité. L’usage le plus mis en avant pour l’instant est celui lié aux jeux en ligne. Les équipes ont pu également rencontrer de nombreux acteurs qui testent des solutions de connectivité 5G pour l’industrie.
♦ La mesure de la qualité des réseaux, un enjeu de taille pour l’Arcep
Le déplacement prévoyait aussi une série de rencontres avec plusieurs acteurs de la mesure de qualité des réseaux. Une bonne occasion de partager la stratégie de régulation par la data de l’Arcep, et d’échanger sur les codes de conduite publiés il y a quelques mois. Ces codes de conduite s’adressent plus particulièrement aux acteurs de la mesure et ont pour objectif d’assurer un niveau minimal d’exigence en termes de pertinence, de présentation et de transparence des mesures.
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L'Arcep like
Le Comité National de Dialogue sur l’exposition du public aux ondes électromagnétiques
Ce comité nouvellement créé sous l’égide de l’ANFR est le lieu privilégié d’information, d’échanges et de concertation sur toute question liée à l’exposition aux ondes engendrée par les antennes, les objets communicants et les terminaux sans fil. Présidé par Michel Sauvade, maire de Marsac-en-Livradois, ce comité réunit les acteurs engagés sur le sujet : associations, opérateurs, collectivités et services de l’État. L’Arcep y participe. La deuxième réunion, qui s’est tenue le 20 mars dernier, est notamment revenue sur l’exposition aux ondes du futur réseau 5G. La feuille de route du comité a aussi été adoptée.
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Tout terrain
Avancées de la connectivité fixe et mobile dans les territoires : Sébastien Soriano, président de l’Arcep s’est rendu dans le Gers à l’occasion du déplacement du Premier ministre
Sébastien Soriano, président de l’Arcep, a accompagné le Premier ministre et quatre membres du Gouvernement (Jacqueline Gourault, Julien Denormandie, Mounir Mahjoubi et Agnès Panier-Runacher) dans le Gers le 22 mars dernier. But de ce déplacement : faire un point sur l’accès des Français au numérique et lancer le dispositif « Cohésion numérique des territoires », une aide directe de 150€ aux utilisateurs pour financer une offre satellitaire, BLR ou 4G fixe là où les réseaux filaires ne sont pas présents).
A l’occasion de ce déplacement, l’Arcep a présenté les avancées de ses travaux sur plusieurs chantiers : - L’enrichissement de l’outil « Carte fibre », qui intègre désormais les prévisions de déploiement des réseaux en fibre optique. Commune par commune, citoyens et élus peuvent dorénavant s’informer sur le délai dans lequel leur lieu de vie, de travail ou leur territoire pourra être raccordé à la fibre optique.
- La mise à jour les données de « Mon réseau mobile », qui permet de comparer la couverture et la qualité de service de chaque opérateur mobile, et du « Tableau de bord du New Deal mobile », qui permet de contrôler la bonne mise en œuvre des engagements pris par les opérateurs dans le cadre du New Deal.
- La publication d’un Atlas départemental du déploiement des sites 4G, avec les prévisions de déploiement à horizon 2020-2022.
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Bien dit
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« Le problème européen, c’est l’innovation. On sait faire de la science avec de l’argent, on ne sait pas faire de l’argent avec la science. Un des principes de la concurrence, c’est de laisser l’innovation prospérer. Quand on voit des grandes plateformes racheter des startups, le droit de la concurrence doit être plus audacieux. »
Pascal Lamy, ancien directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et président émérite de l'Institut Jacques Delors, lors de la conférence anniversaire de l’Autorité de la concurrence
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Pendant ce temps à Bruxelles
Frais d’itinérance, connectivité : les conséquences possibles du Brexit
Alors que l’issue de la procédure du Brexit est encore incertaine, quelles pourraient être les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union sur les frais d’itinérance et plus généralement la connectivité du pays ? - Sur les frais d’itinérance (roaming)
Plusieurs scénarios sont possibles. Si un accord de sortie est trouvé, une période de transition s’ouvrira lors de laquelle le principe de « Roam like at home » devrait continuer à prévaloir. A l’issue de cette période, les modalités encadrant les frais d’itinérance entre le Royaume-Uni et les autres pays de l’Union devront être renégociées dans le cadre d’un nouveau partenariat économique. S’il n’y a pas d’accord, le « Roam like at home » ne sera plus garanti par les textes et tout reposera sur les décisions et les négociations commerciales entre opérateurs des deux côtés de la Manche. - Sur la connectivité du pays
La Confederation of British Industry (équivalent britannique du MEDEF) s’alarmait début février sur les conséquences d’un Brexit sans accord. Il mettait notamment en avant les conséquences graves d’un tel scenario sur le déploiement de la fibre et de la 5G, et sur la résorption de la fracture numérique dans le pays. Les principaux risques relevés portent sur l’amenuisement des investissements privés, les difficultés pour importer de la fibre ou encore les ressources en ingénieurs qualifiés expatriés.
En savoir plus sur le roaming – Fiche issue du site du gouvernement britannique
Le rapport de la Confederation of British Industry
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L'Arcep raconte
Fibre optique dans les immeubles en zones très denses : une plaquette pour rappeler les droits et obligations de chacun
L’opérateur d’immeuble bénéficie-t-il d’une exclusivité pendant laquelle il est le seul fournisseur d’accès à internet ? (Non) Chaque opérateur doit-il installer son propre réseau dans tout l’immeuble ? (Non) Tous les opérateurs fibre ont-ils besoin d’accéder aux parties communes en pied d’immeuble ? (Oui en zones très denses ; ailleurs : non)
Les nombreuses interpellations sur le compte Twitter de l’Arcep en disent long sur les attentes de clarification ! Et de leur côté, les opérateurs commerciaux font part à l’Arcep de leurs difficultés à accéder au point de mutualisation pour raccorder les immeubles.
Pour répondre à ces attentes, l’Arcep vient de publier une plaquette sur les droits et obligations de chacun dans les zones très denses : occupants, propriétaires, syndicats de copropriété et opérateurs d’immeuble et commerciaux. Le diable est dans les détails… et la liberté de choix des utilisateurs et la libre concurrence sont en jeu. Avec les trois étapes illustrées de l’arrivée de la fibre dans un logement, un tableau récapitulatif des droits et des devoirs de chaque acteur et un « vrai / faux » pour répondre aux questions fréquemment posées, cette plaquette a vocation à lever les incompréhensions et fluidifier les relations entre toutes les parties prenantes.
• Télécharger la plaquette
Clémentine Beaumont, Clément Bernez, Jeremy Bonan, Anne-Lise Lucas, Mélissa Nobileau, Agate Rossetti
Direction des affaires juridiques, Direction fibre, infrastructures et territoires et Direction de la communication et des partenariats
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On vous donne rendez-vous
Le 21 mai à Paris - Conférence Telconomics
L’Arcep publiera le 21 mai prochain son observatoire des marchés télécoms en France pour l’année 2018. L’Autorité, présentera à la presse et aux analystes financiers, les données structurantes du marché : investissements dans les réseaux fixes et mobiles, revenus des opérateurs, abonnements au très haut débit fixe, les chiffres clés des réseaux 3G et 4G en France…
Cette conférence sera aussi l’occasion de faire le point sur les actions menées par l’Autorité en faveur de l’investissement et d’évoquer les enjeux d’avenir du secteur.
Ouvert à la presse et aux analystes financiers / Sur invitation
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