Perspectives d'évolution à moyen-terme du marché français du radiotéléphone / 2. Historique du développement du marché français

La croissance du marché du radiotéléphone français a connu plusieurs inflexions majeures au cours des années passées dues à trois événements principaux : le lancement des réseaux GSM, l'arrivée d'un troisième opérateur sur le marché et, plus récemment, l'apparition d'offres nouvelles, en particulier à destination du grand public.

  • Lancés respectivement en juillet 1992 et en décembre 1992, les réseaux GSM de France Télécom et de SFR ont secoué un marché jusque là plutôt atone. A partir de la deuxième année pleine d'exploitation, la croissance avoisine les 60%, contre 25% de moyenne les trois années précédentes. Mais le marché ne concerne encore que les professionnels, les prix étant encore très élevés. Le petit retard au démarrage du GSM (un an après le lancement des réseaux) est essentiellement dû au niveau de couverture et à la cherté des terminaux.
  • Six mois déjà avant l'arrivée de Bouygues Télécom à la mi-96, qui se positionne résolument sur le segment du grand public, les deux opérateurs déjà présents sur le marché vont dynamiser leur offre de services et leurs grilles tarifaires. Les années 1996 et 1997 affichent une croissance qui dépasse les 100% en moyenne annuelle.
  • Le boom des abonnements en décembre 1997 (plus de 860 000 abonnés en un mois) correspond à une période de promotion intense des opérateurs, avec de nombreuses offres tarifaires très avantageuses (cartes prépayées, packs Ola, Entrée Libre, Nomad...).

La très forte croissance enregistrée fin 1997 correspond avec la fin de la période de rattrapage du marché français sur ses voisins européens (la France atteint un taux de pénétration de 10%, similaire à ceux de l'Allemagne, l'Espagne, la Belgique...).

Ce rattrapage a reposé, comme rappelé précédemment, sur un certain nombre d'éléments définitivement acquis, essentiellement le lancement des réseaux GSM et l'élargissement de la concurrence mais aussi sur des facteurs en apparence moins stables telles que les offres nouvelles apparues fin 97.

Dès lors, l'accélération observée au cours des tout derniers mois pose plusieurs questions :

  • la base d'abonnés "nouveaux" est-elle aussi bien assise que les précédentes ? En d'autres termes, ne risque-t-on pas de voir augmenter le taux de désabonnement à relativement court-terme ?
  • ce mouvement est-il la préfiguration d'un marché qui aurait enfin trouvé sa "vitesse de croisière" ou un grand nombre de clients n'ont-ils pas anticipé leurs abonnements pour profiter des conditions exceptionnelles proposées à fin 97 ?

Au-delà de ces questions de court-terme, le travail présenté dans cette note vise à faire ressortir les fondamentaux sur lesquels repose le développement du marché des mobiles. La comparaison internationale à laquelle nous nous sommes livrés montre à cet égard que l'évolution du téléphone cellulaire en France ne fait finalement que reproduire, avec plus ou moins de décalage dans le temps, les grandes tendances observées par ailleurs.

Différentes hypothèses quant à la forme de la poursuite du mouvement engagé et la place du mobile, notamment au regard du réseau fixe, nous serviront dès lors de base pour constituer trois familles de scénarios possibles d'évolution à moyen-terme (1998-2002).

Enfin, dans une perspective de plus long terme, nous présenterons les principaux chantiers technologiques en cours et les risques de rupture associés.

Le développement du marché français du radiotéléphone 1985-1997

Source : IDATE

Evolution détaillée pour l'année 1997

Source : IDATE


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