Dans ce scénario, nous considérons qu'à terme, le téléphone mobile remplacera le téléphone fixe dans tous les cas de figure économiquement viables. Dans un certain nombre de foyers en effet, l'alourdissement de la facture téléphonique que représente le passage au mobile paraît difficilement supportable, même si l'on peut encore anticiper des baisses de tarifs : les exemples pris pour les comparaisons internationales nous indiquent de toutes façons que l'évolution des tarifs mobiles, au-delà de la période de décollage, ne fait la plupart du temps que suivre la courbe d'évolution des tarifs du filaire. A l'heure actuelle, l'équipement moyen en téléphonie résidentielle est de 1 poste fixe pour 2,5 personnes (cette moyenne qualifie le “ foyer téléphonique ”). Nous estimons que pour 20% de ces foyers, le surcoût du mobile est prohibitif ¹. Restent dans ces conditions 20 millions de foyers téléphoniques concernés par le radiotéléphone sur la base desquelles nous estimons, dans ce scénario de substitution, qu'une moitié ne ferait que remplacer son abonnement fixe par un abonnement au radiotéléphone tandis que l'autre moitié disposerait au minimum de deux abonnements distincts par foyer. S'ajoute à cela un certain nombre des multi-abonnements individuels (par exemple téléphone de voiture et GSM personnel pour les artisans, abonnement résidentiel et abonnement professionnel pour les professions libérales) : de façon globale, ces doubles équipements pourraient représenter 10% du parc résidentiel, sachant que les équipements dans le monde entreprises sont comptabilisés de façon séparée (cf. infra).

Le téléphone dans les entreprises couvre plusieurs phénomènes : d'une part, en réponse aux besoins des salariés effectivement amenés à se déplacer régulièrement dans le cadre de leurs missions professionnelles (environ 15% des salariés globalement), d'autre part, en accompagnement/substitution des solutions PABX sans fil dans les entreprises multi-sites (25% des salariés, en plus de ceux déjà considérés dans la rubrique précédente).

Au total, le nombre d'abonnements à terme serait dans cette configuration de 33 millions pour le premier groupe (10 millions de foyers téléphoniques avec 1 abonnement au radiotéléphone, 10 millions avec 2 abonnements + 10% de l'ensemble pour prendre en compte les multi-abonnements individuels) et de 8 millions pour le second groupe (3 millions de salariés “ nomades ” et 5 millions dans les entreprises multi-sites).

L'ensemble représente 41 millions d'abonnements au radiotéléphone à terme soit un taux de pénétration voisin de 70%. Pour mesurer le niveau à fin 2002, nous avons utilisé une logistique (en S), caractéristique de la courbe de diffusion de produits innovants. Dans ces conditions (cf. courbe page suivante), la pénétration à fin 2002 serait de 47,6%, soit 28,3 millions d'abonnés.

(1) Au surcoût instantané (différentiel entre coût des communications mobiles et coût des communications filaires) s'ajoute le multi-abonnement puisque qu'on ne raisonne plus en abonnement par foyer mais en abonnement personnel.