Consultation publique sur la Boucle locale radio / Synthèse des contributions
I - Les enjeux, le marché
et les technologies de la boucle locale radio
- Les atouts de la boucle
locale radio / l'impact sur les nouveaux services / le marché
Question N°1. Quels
peuvent être les apports de la boucle locale radio au développement
de la société de l'information en France ?
Les opérateurs et
les industriels, malgré les incertitudes pesant sur les
fréquences, les normes et les systèmes, se montrent
dans leur ensemble plutôt intéressés par la
boucle locale radio. Clairement, elle constitue un moyen de déployer
ou de reconfigurer rapidement un réseau, avec des contraintes
de planification allégées et des coûts, notamment
de maintenance, réduits. La flexibilité et la complémentarité
qu'elle autorise donne, par exemple, la possibilité à
un opérateur de desservir, dans un premier temps, un site
ou une zone par voie radio avant d'envisager une solution filaire
que le trafic justifierait par la suite. Pour les câblo-opérateurs,
cela peut être une solution aux trous de câblage
des zones peu denses ou des zones non raccordables pour les services
de télécommunications du fait des problèmes
d'adaptation technique, d'accès au réseau,... Cette
technologie permet également aux exploitants d'offrir des
services de mobilité. Quelques contributions soulignent,
enfin, son faible impact sur l'environnement.
La plupart des acteurs y
voit donc un vecteur efficace pour introduire la concurrence,
sur un segment réservé de fait à l'opérateur
historique. Une contribution rappelle par ailleurs dans quelle
mesure la boucle locale radio peut aussi offrir de nouveaux débouchés
aux installateurs et aux spécialistes de la couverture
radio.
Trois contributions insistent
cependant sur la nécessité de procéder à
l'examen de l'incidence éventuelle de l'emploi de la boucle
locale radio sur la santé des utilisateurs. La multiplication
des antennes et des sites d'émission-réception en
milieu urbain est également dénoncée.
Question N°2. Quels
sont les développements attendus des services de la voix,
de l'image ou des données ? Quels sont les atouts spécifiques
de la boucle locale radio pour ces nouveaux marchés ?
L'étendue des services
offerts devrait être, selon les opérateurs, vaste
et source de différenciation de l'offre. Outre les services
directement liés à la boucle locale radio - services
liés à la mobilité, services de raccordement
provisoire ou de sécurité (rétablissement
rapide après un sinistre, création urgente d'un
nouveau site,...)- les opérateurs visent des services allant
de la téléphonie aux services multimédia
(accès à Internet, par exemple). A ce titre, les
constructeurs semblent moins ambitieux sur la capacité
des systèmes à supporter des services multimédia.
Dans un premier temps, seules pourront être transmises,
par exemple, des images fixes ou faiblement animées- un
constructeur table sur des débits allant jusqu'à
2 Mbit/s.
Enfin, la contribution d'un
opérateur autorisé au Royaume-Uni témoigne
de la diversification, à la fois en termes de services
et de tarifs, utilisée par l'opérateur de boucle
locale radio anglais pour concurrencer les offres de BT et des
câblo-opérateurs.
Question N°3. Quel
est l'impact estimé de l'utilisation de la boucle locale
radio sur le coût du service universel ? Sur le développement
des nouveaux entrants? Sur celui des nouveaux services ?
L'incidence de la boucle locale
radio sur le coût du service universel est logiquement perçue
par tous comme positive. France Télécom indique
pour sa part que la boucle locale radio permet effectivement
de faire baisser le coût du réseau d'accès
dans les zones géographiques à contraintes particulières
d'environnement, de climat ou de relief, ou encore dans les zones
à faible densité de population. Elle souligne
que les conséquences de l'utilisation de la boucle locale
radio ne pourront être constatées que très
progressivement, à l'occasion du renouvellement du réseau
ou de l'implantation de nouvelles lignes. France Télécom
ajoute que les opérateurs doivent avoir la possibilité
d'utiliser conjointement les techniques filaires et radio, suivant
l'équilibre économique local qu'ils doivent déterminer.
On notera la remarque d'un
constructeur sur l'élargissement éventuel du service
universel à certains services de transmission de données
ou de mobilité. La boucle locale radio serait alors incontournable.
Question N°4. Quel
est le marché potentiel de la boucle locale radio: particuliers,
petits et moyens professionnels, grands comptes...? L'analyse
diffère-t-elle en fonction des zones géographiques
concernées? Quelle est la segmentation souhaitable de ce
marché ?
Une réponse s'inspire,
pour quantifier le marché de la boucle locale radio, d'une
étude réalisée par le cabinet Ovum en 1996.
En 2005, 15% des nouvelles installations professionnelles
et 25 % des nouvelles installations résidentielles
se feraient par voie radioélectrique. Le parc de ces nouvelles
installations serait, cette année là, tous segments
confondus, de l'ordre de 150 millions.
S'agissant du marché
français, peu de contributions se risquent à en
mesurer le volume. Un des acteurs estime qu'en 2006, le marché
adressable de la boucle locale pour les nouveaux opérateurs
représentera 60 milliards de francs dont 25 milliards,
soit 40 % pourrait concerner la boucle locale radio. Un constructeur
fait état d'une estimation de 3 millions de lignes, en
faisant l'hypothèse de l'existence de trois opérateurs
globaux en France en 2003.
La segmentation du marché
de la boucle locale radio peut prendre des formes assez diverses
:
- une première approche
assez largement partagée consiste à reprendre le
découpage traditionnel de l'ensemble des marchés
des télécommunications : grand public, professionnels
et PME, grands comptes ;
- un second type de typologie
s'appuie sur la densité des zones couvertes (urbaine, suburbaine
ou rurale) et les débits des services fournis ;
- un troisième groupe
insiste davantage sur la distinction entre les services fixes
et les services de mobilité.
Un opérateur propose
pour sa part une vision du marché de la boucle locale radio
qui reprend en partie les critères précédents,
en liaison avec le type de support envisagé pour raccorder
l'abonné :
- raccordements d'abonnés
résidentiels fixes par voie terrestre ou par satellites;
- services de mobilité
radio de proximité (systèmes PHS, DECT, CT2,...);
- raccordement point-multi-points
jusqu'à l'accès primaire RNIS ;
- raccordement hauts débits
pour des services intégrés aux résidentiels,
de type LMDS ou par satellites ;
- raccordements de sites
à hauts débits (faisceaux hertziens point à
point haut débit...).
I - Les enjeux, le marché
et les technologies de la boucle locale radio
Question N°6. Quel
est le champ d'application des différentes technologies
?
Un nombre important de réponses
indiquent qu'il n'est sans doute pas souhaitable d'établir
une correspondance entre application et technologie, un tel lien
étant par nature évolutif. De fait, les champs d'application
cités en exemple sont souvent différents :
certains acteurs estiment,
par exemple, que les technologies dites sans fil (DECT,
CT2, PHS) doivent être réservées du moins
en ville aux applications de mobilité restreinte, et que
les raccordements d'abonnés fixes doivent être réalisés
avec des technologies point-à multipoint (PMP) ; d'autres,
au contraire, considèrent que les technologies PMP ne sont
pas adaptées au raccordement d'abonnés en zones
denses, et recommandent d'utiliser pour ce type d'application
les technologies sans fil.
Il apparaît d'un avis
quasi unanime qu'il n'existe pas de technologie universelle qui
puisse répondre à toutes les demandes (type d'applications,
zones géographiques). En outre, les réponses soulignent
l'absence, à l'heure actuelle, de technologies permettant
de fournir des accès large bande.
Ainsi, les contributions
insistent sur la nécessité de laisser aux opérateurs
la liberté de définir leur stratégie de choix
technologiques.
Question N°7. On
parle de plus en plus de technologies hybrides, dans le cadre
de la boucle locale radio. Quels choix technologiques peuvent
être faits pour répondre efficacement aux offres
de services ciblées ?
A nouveau, la grande majorité
des réponses souhaitent que les combinaisons éventuelles
de technologies soient laissées à l'initiative des
industriels et des opérateurs. Le cadre réglementaire
ne devra ni imposer, ni limiter ces combinaisons.
Les contributions mettent
en avant la possibilité :
. de combinaisons entre
types de services : par exemple entre mobilité totale et
mobilité limitée (GSM/DECT, DCS/DECT, GSM/PHS,
etc.) ;
. de combinaisons entre
plusieurs technologies : PMP pour le réseau de distribution
et technologie sans fil pour le réseau d'accès ;
. d'utilisation de technologies
différentes pour les transmissions montantes et descendantes,
notamment lorsque les applications nécessitent des débits
asymétriques ;
. de combinaisons entre
technologies radio et filaire : accès PMP ou DECT boucle
locale et câblage de l'immeuble.
Question N°12.
Les systèmes de diffusion MMDS ont-ils un rôle à
jouer dans la boucle locale radio ? Même question pour les
systèmes par satellites du type des projets SATIVOD d'Alcatel
ou Teledesic de Bill Gates et Craig Mac Caw ?
La quasi-totalité
des réponses estiment que le rôle que joueront les
systèmes MMDS et satellitaires dans la boucle locale radio
restera dans un premier temps limité, et les acteurs, dans
leur grande majorité, ne souhaitent pas anticiper leur
apparition dans leur projet de développement.
Une réponse indique
que d'autres types de systèmes satellitaires pourront également
être utilisés comme solution de boucle locale radio
(S-PCS, etc..).
En outre, il apparaît
dans les contributions que le rôle que joueront ces systèmes
est directement influencé par le coût des services
fournis.
I - Les enjeux, le marché
et les technologies de la boucle locale radio
Question N°8 et
N°10. Dans quelle(s) bande(s) de fréquences faudrait-il
privilégier l'introduction de la boucle locale radio en
France ? Sur quels systèmes? Quels sont les besoins estimés
en spectre en fonction des technologies et des applications.
La majorité des contributions
distinguent dans leur analyse les bandes de fréquences
les mieux appropriées d'une part, à la boucle locale
radio pour les terminaux mobiles et d'autre part, à la
boucle locale radio pour les terminaux fixes, la limite entre
les deux se situant à environ 2,2 GHz. Au sein des bandes
de fréquences destinées aux applications fixes,
une deuxième distinction est introduite pour les bandes
de fréquences destinées aux applications multimédia
ou à une utilisation urbaine. Ces bandes de fréquences
sont considérées comme pouvant être supérieures
à 10 GHz, afin de disposer de capacité spectrale
plus large, nécessaire à l'exploitation de tels
services et présentant des caractéristiques techniques
mieux adaptées à un environnement urbanisé.
- Les bandes de fréquences
inférieures à 1,5 GHz :
Les bandes de fréquences
inférieures à 1,5 GHz sont assez peu sollicitées,
à l'exception de besoins exprimés pour le raccordement
au service téléphonique d'abonnés isolés.
- Les bandes de fréquences
utilisées par les systèmes CT2, GSM, DECT, PHS
et DCS 1800:
- La
bande de fréquences CT2
(864-868 MHz) :
Quatre contributeurs, trois
industriels ou association d'industriels et un opérateur,
estiment qu'il faut privilégier la norme CT2 et sa bande
de fréquences associée dans l'introduction de la
boucle locale radioélectrique L'un d'entre eux souhaite
d'ailleurs que cette bande de fréquences soit élargie
à 8 MHz (862-870 MHz) et exploitable sur tout le territoire
national.
- La
bande de fréquences DECT, PHS
(1880-1900 MHz) :
Parmi les 36 réponses
significatives à cette question, 21 privilégient
l'introduction de la boucle locale radio mobile dans la bande
de fréquences 1880-1900 MHz (bande de fréquences
DECT ou PHS), et 5 contributeurs sont favorables, si nécessaire,
à son extension dans la bande de fréquences immédiatement
supérieure, afin de pouvoir offrir, par exemple, des services
de téléphonie évolués comme le RNIS.
Les technologies associées
à l'exploitation de cette bande de fréquences semblent,
de l'avis des contributeurs, être principalement destinées
à répondre au besoin d'une mobilité restreinte.
Toutefois, deux d'entre eux estiment que la bande et la technologie
DECT peuvent être également utilisées pour
l'exploitation de liaisons point à point ou point-multipoint.
S'agissant du choix de la
technologie, 16 contributeurs privilégient l'exploitation
du système DECT dans cette bande, trois lui préférant
la technologie japonaise PHS. Une réponse réserve
son avis et souhaite, le cas échéant, l'introduction
du PHS si ce système s'avérait plus efficace que
le DECT ou en cas d'échec de l'UMTS. Une autre considère
que les systèmes DECT et PHS pourraient partager la même
bande de fréquences.
- Les bandes de
fréquences GSM (890-915/935-960 MHz) :
L'exploitation des bandes
de fréquences du GSM pour la boucle locale radio est souhaitée
par sept contributeurs dont deux estiment nécessaire l'extension
de cette bande.
- Les bandes de
fréquences DCS 1800 (1710-1785/1805-1880 MHz) et
UMTS (1900-1980/2010-2025/2110-2170) :
Les mêmes contributeurs
souhaitent que la totalité de la bande DCS 1800 (75 MHz
duplex) soit disponible, en particulier pour satisfaire les besoins
de la boucle locale radioélectrique. Pour l'un d'entre
eux , cette libération devrait intervenir avant 1999.
Un constructeur propose
que la bande et la technologie DCS 1800 puissent être utilisées
pour la boucle locale radio fixe à bande étroite
et que 2X90 MHz situés dans la bande 1,9-2,2 GHz (UMTS)
soient réservés pour la boucle locale radio fixe
à bande large.
Un autre souhaite également
la délivrance de licences expérimentales dans la
bande 1980 MHz appairée à 2170 MHz (UMTS) qu'il
estime essentielle à l'introduction de la boucle locale
mobile.
- Les bandes de fréquences
comprises entre 2 et 5 GHz :
Deux bandes de fréquences
identifiées ressortent principalement de la consultation
publique :
- La
bande 2,2-2,7 GHz
:
L'exploitation de liaisons
point-multipoint est proposée dans ces bandes de fréquences
des 2,2 GHz par plusieurs industriels.
-
La bande 3,4-3,6 GHz
:
La bande de fréquences
3,4-3,6 GHz est sollicitée par de très nombreux
contributeurs pour l'exploitation de liaisons point-multipoint.
Certains d'entre eux recommandent de privilégier l'introduction
du CDMA dans cette bande.
Selon une des réponses,
l'allocation d'une sous-bande de 2x45 MHz par opérateur
est nécessaire dans cette bande.
- Les bandes de fréquences
des 5 GHz et des 10 GHz :
- La bande des
5 GHz :
Les applications de type
hiperlans (high performance radio local area networks) dans la
bande 5 GHz sont proposées par trois contributions. Cette
technologie est en fait la technologie des Rlans, transposée
dans la bande 5,15-5,25 GHz.
- La bande des
10 GHz :
La bande de fréquences
des 10 GHz, jugée mieux adaptée à l'exploitation
de services nécessitant un plus grand débit de transmission
dans la boucle locale radioélectrique fixe, est sollicitée
par un certain nombre de contributeurs pour l'établissement
de liaisons point-multipoint destinées au service fixe
moyen et haut débit, l'un d'entre eux privilégiant
cette bande pour le raccordement en zone urbaine.
Un opérateur propose
les bandes 10,7 à 12,75 GHz et 13,75 à 14,5 GHz
pour le raccordement direct large bande (système à
satellite).
S'agissant des besoins en
spectre dans la bande des 10 GHz, un opérateur estime
qu'une attribution initiale de 2x25 MHz est indispensable à
l'exploitation d'un réseau CDMA large bande, l'offre complète
des services nécessitant une attribution de 2x50 MHz dans
les zones à haute capacité et haute densité.
Deux constructeurs soulignent
la nécessité d'allocation d'une sous-bande de 2x150
MHz pour l'établissement de liaisons à bandes étroites
et larges, pour la boucle locale radioélectrique fixe.
- Les bandes de fréquences
supérieures à 10 GHz :
L'introduction d'applications
large bande multimédia est aussi proposée par plusieurs
contributions dans les bandes 24,5-26,5 GHz ou 27,5-29,5 GHz.
La bande 22 - 29,5 GHz est en effet jugée bien adaptée
à l'établissement de liaisons point à point,
point-multipoint pour la desserte primaire et la distribution
des abonnés en zone peu dense. Les bandes de fréquences
23, 38, 40 et 58 GHz sont également identifiées
par un opérateur pour l'établissement de liaisons
point à point de forte densité.
Concernant les besoins en
spectre, un constructeur estime nécessaire l'allocation
d'une bande de 600 MHz située dans la bande des 30 GHz
pour les applications de type multimédia et un autre, pour
la technologie qu'il développe, souhaite l'allocation de
2x50 MHz dans la bande des 10 GHz ou 2x75 MHz dans la bande 18/19
GHz.
Question N° 9.
Doit-on différencier les bandes de fréquences et
les technologies à privilégier suivant le type de
zone géographique (zones rurales / zones denses) ? Si oui,
de quelle façon ?
Les trois quarts des 22
réponses exprimées sur ce sujet préconisent
de ne pas différencier les bandes de fréquences
et les technologies à privilégier suivant le type
de zone géographique.
Un constructeur module son
avis en fonction des types d'application. Il estime qu'il faut:
- différencier les
bandes et les systèmes pour les terminaux fixes ;
- différencier les
bandes et les systèmes au cas par cas pour le multimédia;
- ne pas différencier
les bandes et les systèmes pour les terminaux mobiles.
Un opérateur estime
que la différenciation des bandes de fréquences
en fonction du type de zone est pertinente en cas de partage géographique
avec les réseaux mobiles de la bande 150 MHz et 450 MHz
et avec les services spatiaux à 3,6 GHz, mais que, en cas
d'allocation exclusive d'une bande pour la boucle locale, il n'y
a pas de raison, a priori, d'en restreindre l'usage sur une base
géographique.
Pour les contributeurs favorables
à une différenciation des bandes de fréquences
et des technologies, les technologies DECT et PHS avec leurs fréquences
associées sont considérées comme bien adaptées
aux régions urbaines ou denses. Les bandes de fréquences
2,5 GHz, 3,4-3,6 GHz semblent, quant à elles, répondre
aux besoins spécifiques d'un environnement rural.
Question N°11.
Quelle devrait être l'accès à une voie
radio pour une boucle locale : canal de largeur déterminée
ou de largeur variable ? Dans le deuxième cas, quelles
limites pourraient avoir cette variation ?
La quasi totalité
des réponses préconise le choix d'un canal de largeur
variable pour l'accès à la voie radio. Certaines
d'entre elles précisent que la largeur des canaux doit
toutefois être déterminée pour les services
de téléphonie et d'autres estiment que le choix
doit être laissé à l'opérateur.
Il y a peu d'avis exprimés
sur les limites que pourraient avoir ces variations dans les réponses,
en dehors de limites fixées soit par la technique, soit
par le choix commercial des opérateurs. Un opérateur
estime que le besoin pourrait être de 512 kbit/s chez l'abonné.
I - Les enjeux, le marché
et les technologies de la boucle locale radio
Question N°13.
Quels sont les avantages et inconvénients d'une norme européenne
/ nationale ? D'une norme propriétaire / ouverte ?
Question N°14.
L'autorisation de système propriétaire doit-elle
être conditionnée à certaines contraintes
sur l'interface utilisateur, (par exemple : dans les cas des systèmes
point-à-point, obligation de pouvoir raccorder des terminaux
classiques ?
Question N°16 Comment
ces différentes technologies pourraient-elles se raccorder
sur les équipements d'infrastructure existants ? Comment
le raccordement à des architectures de type réseau
intelligent permettrait-il d'élargir la gamme des services
envisageables (mobilité restreinte / élargie, usage
privatifs / publics) ?
Question N°29.
Doit-on spécifier a priori les normes associées
aux fréquences devant être allouées aux exploitants
?
Un grand nombre de contributions
se prononcent en faveur de normes européennes (voire mondiales),
lorsqu'elles existent, qui présentent l'avantage de :
- favoriser les économies
d'échelle en accroissant les volumes de production ;
- favoriser la concurrence
entre industriels, et donc la diminution des coûts des équipements;
- permettre l'interopérabilité
des matériels, ce dernier point n'étant un réel
avantage que pour les technologies proposant un service de mobilité
restreinte.
Toutefois, de nombreuses
réponses soulignent que le recours systématique
à la normalisation au niveau européen est susceptible
d'induire des délais importants dans la mise sur le marché
des produits. Les systèmes propriétaires peuvent
être à l'inverse être développés
plus rapidement.
Un certain consensus se dégage
sur le degré de normalisation en fonction du
type d'applications :
Il paraît nécessaire
que soit normalisé l'ensemble des aspects d'une technologie
lorsqu'elle est destinée à supporter des services
de mobilité restreinte (par exemple DECT, CT2 ou PHS).
A l'inverse, on peut se contenter
d'une normalisation plus légère pour les applications
fixes (systèmes PMP) et le recours à une norme propriétaire
est alors envisageable. Dans ce dernier cas, il semble suffisant
de spécifier l'interface utilisateur, l'interface réseau
et les conditions d'utilisation du spectre (coexistence) :
- S'agissant de l'interface
utilisateur, la quasi unanimité des contributions souhaiterait
que soit imposée la conformité de l'interface utilisateur
avec les matériels existants, de sorte que les abonnés
puissent continuer à utiliser les équipements dont
ils disposent (téléphone sans fil, télécopieur,
minitel, modem). Parmi les quelques réponses qui considèrent
inutile cette disposition, bon nombre estiment qu'elle s'imposera
par le jeu du marché.
- Les contributions font
souvent référence, concernant la normalisation de
l'interface réseau, au standard V.5.1 et V.5.2 développé
par l'ETSI.
- La normalisation de l'interface
radio pourrait en revanche être limitée au respect
de certains principes de coexistence entre systèmes (définition
de gabarits de canaux, masques d'émission) et d'utilisation
efficace de la ressource hertzienne.
Il est acquis que l'utilisation
d'une bande couplée à une technologie (DECT, PHS)
doive être réservée à cette technologie.
S'agissant des autres bandes,
les contributions plaident très largement pour la plus
grande souplesse sur cette question. Les seules obligations devraient
concerner les conditions d'utilisation, sans préciser lesquelles,
respectant les exigences mentionnées aux questions 13 à
16.
Un constructeur demande que
les licences imposent l'ouverture des standards propriétaires
utilisés, sans aborder la question de la légalité
d'une telle disposition. Certains industriels indiquent que le
marché imposera cette ouverture, et se déclarent
prêts, en conséquence, à ouvrir les spécifications
des systèmes qu'ils ont développés.
I - Les enjeux, le marché
et les technologies de la boucle locale radio
Question N°15.
Doit-on rechercher pour les équipements de boucle locale
radio une reconnaissance mutuelle des agréments en Europe
par le biais d'une Règle Technique Commune (CTR) ?
Tous les acteurs s'accordent
sur l'importance d'une reconnaissance mutuelle de l'agrément
des matériels. L'agrément doit comprendre les aspects
évoqués précédemment, selon les types
de systèmes. La majorité des contributions juge
toutefois le mécanisme des CTR trop lourd et propose que
la reconnaissance mutuelle de l'agrément repose sur une
déclaration de conformité. A noter que la proportions
d'acteurs favorables aux CTR est plus importante chez les opérateurs
que chez les constructeurs.
Question N°17.
Quels seraient les moyens envisageables afin d'assurer la cohabitation
avec les systèmes existants ou à venir ?
Question N°18.
En cas de ressources hertziennes partagées (exemple DECT)
faudrait-il, sous réserve de faisabilité technique,
séparer les fréquences utilisables pour les usages
privatifs (PABX, téléphones sans fils domestiques)
des fréquences utilisables pour les applications publiques,
comme l'a fait le régulateur japonais pour le PHS ?
Les réponses distinguent
selon qu'il s'agit d'une cohabitation avec un service radioélectrique
différent ou avec le même service.
Dans le premier cas, les
acteurs indiquent qu'il faudra procéder aux coordinations
nécessaires: coordination aux extrémités
des bandes allouées et coordination aux frontières
des zones d'attribution.
Dans le second et s'il y
a attribution exclusive de fréquences, le respect d'une
norme de coexistence est nécessaire, avec, si besoin est,
des procédures de coordination. Dans le cas du partage
de ressources hertziennes, les avis sont partagés concernant
la nécessité d'introduire une séparation
des fréquences utilisables pour les usages privés
et publics :
- plusieurs contributions
rappellent, concernant le DECT, la recommandation de l'ETSI de
ne pas partager la bande entre utilisateurs afin de ne pas limiter
la capacité des systèmes en termes de trafic. Un
certain nombre d'acteurs expliquent que les risques de perturbation
sont faibles à l'heure actuelle car les usages privatifs
ont lieu à l'intérieur des bâtiments, contrairement
aux usages publics. De plus, certaines contributions mettent en
doute la faisabilité technique d'une telle séparation.
- D'autres estiment que des
perturbations, et notamment une dégradation de la qualité
de service, interviendront lorsque le nombre d'utilisateurs augmentera.
Ils recommandent en conséquence de séparer les ressources
disponibles.
Les réponses défavorables
à la séparation représentent environ 60%
des contributions s'étant prononcées sur cette question.
En cas de partage entre plusieurs
opérateurs publics, plusieurs contributions recommandent
de prévoir la possibilité d'une synchronisation
entre les réseaux.
Question N°19.
Quel peut-être le rôle des antennes intelligentes
(technologie SDMA pour accès multiples par répartition
spatiale) dans la boucle locale radio ?
Aucune contribution n'exclut
que les antennes intelligentes puissent jouer un rôle dans
la boucle locale radio. Cependant, la très grande majorité
des réponses estime que cette technologie n'est aujourd'hui
que partiellement éprouvée.
Il semblerait que les gains,
en termes de densité de l'infrastructure à déployer
(et donc en coût), soient limités aux technologies
FDMA et TDMA et aux applications fixes en zones de moyenne densité.
En tout état de cause,
les contributions indiquent qu'il conviendra de vérifier,
lorsque les antennes intelligentes seront disponibles, si le surcoût
occasionné ne dépasse pas les gains escomptés.
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