L’Arcep publie l’édition 2022 de son rapport sur l’état d’internet en France, remis au Parlement et présenté ce jour lors d’une conférence de presse. Dans ce rapport, l’Arcep poursuit le suivi sur l’année 2021 des différentes composantes des réseaux internet fixes et mobiles : la qualité de service d’Internet, l’interconnexion de données, la transition vers IPv6, la neutralité du net, le rôle des plateformes et l’impact environnemental du numérique. L’objectif de ce suivi : s’assurer à travers la régulation qu’Internet continue à se développer comme un « bien commun », où l’utilisateur est l’arbitre en dernier ressort.
Qualité de service d’internet : l’API « carte d’identité de l’accès » est en cours d’implémentation dans les box
Pour améliorer l’information des utilisateurs, l’Arcep travaille depuis 2018 avec différents acteurs (outils de la mesure en crowdsourcing, opérateurs, associations de protection des consommateurs, acteurs académiques). Des travaux qui se sont traduits par :
- la publication d’un Code de conduite pour inciter les acteurs de la mesure à un niveau minimum de transparence et de robustesse, à la fois pour les protocoles de test, mais aussi dans la présentation des résultats ; une nouvelle version du Code de Conduite a été publiée en 2020[1]
- la mise en place d’une API « carte d’identité de l’accès » dans les box, afin de mieux caractériser l’environnement de la mesure.
L’Arcep met à jour régulièrement la liste des outils qui se sont déclarés conformes au Code de Conduite[2],. Ce Code de conduite évoluera pour prendre en compte la mise en place de l’API « carte d’identité de l’accès » dans les box. En effet, cette API, accessible aux outils de mesure qui se sont déclarés conformes au Code de conduite de l’Arcep, sera déployée et activée dans la quasi-totalité des box du parc concerné par la décision de l’Arcep[3] en juillet 2022.
Interconnexion de données : zoom sur l’acheminement de flux vidéo
À l’occasion de cette publication, l’Arcep met également à jour son baromètre de l’interconnexion en France avec des données à fin décembre 2021. Cette année, le rapport de l’état d’internet en France analyse plus particulièrement le fonctionnement de l’acheminement des flux vidéo. Au niveau mondial, ces flux représentent plus de la moitié du trafic internet[4]. En France, la tendance est similaire puisque plus de la moitié du trafic provient d’acteurs qui fournissent notamment des contenus vidéos consommateurs en bande passante : Netflix, Google (avec Youtube), Akamai, Facebook et Amazon (avec Prime).
Transition vers IPv6 : les travaux de la task-force se poursuivent pour accélérer la migration
L’Arcep revient également dans son rapport sur le second guide « Entreprises : comment déployer IPv6 ? » destiné prioritairement aux experts des systèmes d’information des entreprises afin de les aider à mettre en œuvre la transition vers IPv6. Rejoignez la task-force mise en place par l’Arcep et Internet Society France et ouverte à l’ensemble des acteurs de l’écosystème, pour contribuer à la suite des travaux pour accélérer la migration.
L’Arcep reprend aussi les principaux chiffres du baromètre de la transition vers IPv6 publié fin 2021 : la France a franchi début juin 2022 la barre symbolique des 50% d’accès à internet en France qui proposent de l’IPv6 activé[5]. Malgré ces progrès significatifs plaçant la France en 4ème position en Europe en termes de taux d’utilisation d’IPv6, la transition est loin d’être terminée.
Internet ouvert : l’Arcep participe aux travaux européens sur la mise en œuvre du règlement internet ouvert
En 2021, le BEREC, le groupe des régulateurs télécoms européens, a adopté une modification des lignes directrices relatives à la mise en œuvre du règlement internet ouvert, pour faire suite aux récents arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) relatifs à des pratiques de zero-rating[6]. La publication de la nouvelle version des lignes directrices est en ligne sur le site du BEREC.
Régulation des plateformes numériques : l’Arcep et le Berec font des propositions pour renforcer le Digital Markets Act
Après la publication de la proposition de règlement Digital Markets Act (DMA) par la Commission européenne en décembre 2020, l’Arcep a contribué activement aux réflexions nationales, européennes et internationales afin de renforcer cette proposition et assurer sa mise en œuvre efficace. Au sein du Berec (le groupe des régulateurs européens des télécoms), l’Arcep a notamment contribué à la rédaction de plusieurs documents (rapports, avis, notes), organisé et animé deux ateliers avec l’ensemble des parties prenantes (Commission et Parlement européens, plateformes, associations de consommateurs et représentants de la société civile). Plusieurs des propositions faites par l’Arcep et le Berec ont été retenues dans la version finale du DMA. En 2022, l’Autorité poursuivra son engagement, notamment en contribuant activement aux rapports du Berec sur l’écosystème de l’internet et sur l’interopérabilité des services de messagerie en ligne.
Impact environnemental du numérique : l’Arcep poursuit ses travaux de mesure de l’impact environnemental
Depuis 2019, l’Arcep s’investit largement sur la question de l’impact environnemental du numérique. En 2021, la feuille de route « Numérique et environnement » du Gouvernement ainsi que de nouveaux textes de lois adoptés au cours de l’année permettent d’affirmer le rôle et les missions de l’Arcep sur ces sujets. Au-delà des opérateurs de communications électroniques et des réseaux, l’Autorité s’intéresse à l’ensemble de l’écosystème numérique : elle a publié, avec l’ADEME, les premiers résultats d’une étude commune pour mesurer l’impact environnemental du numérique en France. Enfin, grâce à un nouveau pouvoir de collecte élargi notamment aux opérateurs de centres de données, aux fabricants de terminaux ou aux fournisseurs de contenus et applications, l’Arcep va peu à peu construire et enrichir son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable » dont la première édition est parue en avril 2022.
Documents associés :
• Rapport sur l’état d’internet en France – Edition 2022 / English version of the report is available
• Les faits marquants de l’année 2021 / 2021 Arcep highlights are available in English
• Présentation du rapport sur l’état d’internet en France 2022 diffusée lors de la conférence en ligne
La conférence en vidéo
L'introduction de Laure de La Raudière, présidente de l'Arcep
La mesure de la qualité d'internet
A retenir :
- A l’été 2022, les opérateurs auront déployé l’API « carte d’identité de l’accès » sur la plupart des box récentes.
- 19 outils de mesure se sont déclarés conformes à la version 2020 du Code de conduite de la qualité de service d’internet.
- La qualité du service de données mobiles s’améliore encore nettement cette année : le débit moyen en France métropolitaine atteint 71 Mbit/s en 2021.
Superviser l'interconnexion de données
A retenir :
- Le trafic entrant vers les principaux FAI en France à l’interconnexion a augmenté de plus de 25 % en un an pour atteindre 35,6 Tbit/s à fin 2021.
- 51 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de cinq fournisseurs : Netflix, Google, Akamai, Facebook et Amazon.
- En 2021, le trafic internet mondial transitant sur les réseaux de communications électroniques était composé pour de 53 % de trafic vidéo selon Sandvine.
Accélérer la transition vers IPv6
A retenir :
- Le taux d’utilisation d’IPv6 progresse en France pour atteindre environ 50 % en novembre 2021.
- En novembre 2021, la task-force IPv6 a publié le second guide « Entreprises : comment passer à IPv6 ? »
- Plus de 120 participants à la task-force IPv6 co-pilotée par l'Arcep et Internet Society France : rejoignez la task-force !
Garantir la neutralité d'internet
A retenir :
- Le règlement européen internet ouvert garantit l’accès à un internet ouvert à plus de 450 millions de citoyens européens en leur accordant notamment le droit d’accéder et de diffuser des informations et contenus en ligne.
- Septembre 2021 : La Cour de Justice de l’Union Européenne a rendu trois arrêts en interprétation du règlement internet ouvert relatifs à la conformité des pratiques de zéro rating au règlement internet ouvert.
- 295 signalements remontés en 2021 via la plateforme « J’alerte l’Arcep ».
Contribuer à la régulation des plateformes "gatekeepers"
A retenir :
- Après la publication de la proposition de règlement Digital Markets Act par la Commission européenne en décembre 2020, l’Arcep a poursuivi son engagement sur le sujet afin de renforcer cette proposition et assurer une mise en œuvre efficace.
- L’Arcep a contribué activement aux réflexions aux niveaux national, européen et international via différentes instances (e.g. Task Force française, Berec, conférences internationales).
- Au sein du Berec, l’Arcep contribue actuellement à l’analyse de l’écosystème de l’internet et des mesures d’interopérabilité entre services de messagerie instantanée.
Encourager un numérique soutenable
A retenir :
- L’ADEME et l’Arcep ont publié les premiers résultats de leur étude conduite en 2021 sur l’impact environnemental du numérique en France en janvier 2022. Cette étude montre que les terminaux représentent la première source d’impact environnemental, suivis des centres de données, puis des réseaux
- Grâce à l’élargissement de son pouvoir de collecte de données environnementales à d’autres acteurs que les opérateurs de communications électroniques, l’Arcep va peu à peu pouvoir adresser un périmètre élargi et, à terme, publier des indicateurs environnementaux sur l’ensemble de l’écosystème numérique
Notes :
[1] La version 2020 du Code de conduite : https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/code-de-conduite-QoS-internet-2020_sept2020.pdf
[2]https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-internet-et-numerique/la-mesure-de-la-qualite-de-service-dinternet.html#c29510
[3]Décision de l’Arcep n°2019-1410 en date du 10 octobre 2019
[4] Sandvine, the global internet phenomena report, janvier 2022 : https://www.sandvine.com/hubfs/Sandvine_Redesign_2019/Downloads/2022/Phenomena%20Reports/GIPR%202022/Sandvine%20GIPR%20January%202022.pdf
[5] D’après les estimations Arcep établies à partir des 4 principales sources de données disponibles (Akamai, Apnic, Facebook et Google) : https://www.arcep.fr/actualites/le-fil-dinfos/detail/n/acces-a-internet-ipv6-070622.html
[6] Pratique tarifaire consistant à ne pas décompter du forfait data du client final le volume de données consommé par une ou plusieurs applications particulières.