Paris, le 18 décembre 2017
En 2016, l'Arcep publiait une première édition de son observatoire de la transition vers IPv6, afin de favoriser l'accélération des déploiements en France.
Pourquoi accélérer la transition du protocole IPv4 vers IPv6 ?
Le succès d'internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont eu pour conséquence l'épuisement progressif des adresses IPv4. Les coûts liés à la gestion de la pénurie d'adresses IPv4 et le dysfonctionnement de certaines catégories de services ont amené l'IAB (Internet Architecture Board) à préconiser des standards dorénavant conçus et enrichis uniquement pour le protocole IPv6. Celui-ci offre plus de liberté aux utilisateurs et aux éditeurs, et leur permet de s'affranchir des limitations introduites par les maillons intermédiaires. Pour la France, l'accélération de la transition constitue donc un enjeu d'innovation et de compétitivité.
L'observatoire de la transition vers IPv6 conçu par l'Arcep s'inscrit dans la démarche de régulation " par la data " et vise à l'accélération de ce mouvement, par une mise en transparence des réalisations et des intentions des acteurs majeurs.
Bilan en 2017 : des avancées encore inégales entre les opérateurs
Sur les réseaux fixes, une grande partie des clients des quatre principaux opérateurs dispose de box compatibles avec IPv6 (ou " IPv6-ready "). Néanmoins, parmi ces clients compatibles, le taux de clients activés en IPv6, c'est-à-dire qui émettent et reçoivent effectivement du trafic IPv6, reste très variable en fonction des fournisseurs d'accès. Ceci a un impact direct sur le taux d'utilisation d'IPv6, c'est-à-dire le taux de trafic basé sur le protocole IPv6 tel qu'effectivement perçu par les serveurs hébergeant les contenus en bout de chaîne : 35% pour Free, 33% pour Orange, et moins de 1% pour Bouygues Telecom et SFR.
Prévisions pour 2018 et 2020 : les opérateurs ont-ils tous pris la mesure de l'enjeu ?
L'Arcep publie les prévisions anticipées par les opérateurs de leur taux de clients activés, fin 2018 et fin 2020. Pour cet exercice de projection, les chiffres sont indiqués sous la forme de fourchettes, susceptibles d'évoluer. L'augmentation du taux de clients activés en IPv6 à court et moyen terme, si elle se réalise, se répercutera mécaniquement sur le taux d'utilisation d'IPv6 précédemment exposé.
Une édition marquée par deux enrichissements majeurs : l'ajout de données recueillies auprès des opérateurs et de prévisions de déploiement
Deux évolutions marquent la publication de cette nouvelle édition :
- Outre les données produites et mises à disposition par des tiers, l'observatoire est dorénavant enrichi de données que l'Arcep a recueillies directement auprès des principaux opérateurs en France.
- L'état des lieux actuel et les évolutions passées de l'adoption du protocole IPv6 sont maintenant complétés par les prévisions de déploiement à court et moyen terme anticipées par les opérateurs.