Il y a trois ans, vous vouliez « faire tomber les derniers bastions du monopole » d'Orange, notamment sur le marché entreprises. Où en est-on ?
Nous ne sommes pas satisfaits de la situation. Nous voulons un marché entreprises puissant et concurrentiel ; nous sommes loin de l'avoir aujourd'hui. Orange reste tout-puissant sur ce marché. Certes, il a joué le jeu en créant les conditions d'entrée d'un nouvel opérateur, Kosc , comme l'Arcep l'avait réclamé.
Ce dernier a connu des difficultés, ce qui fait qu'il ne joue pas pleinement son rôle d'animateur de la concurrence. Je ne veux pas faire de procès d'intention, mais nous redoutons qu'Orange soit tenté de tout faire pour conserver sa position dominante. De son côté, SFR, deuxième acteur de ce marché entreprises, est challenger et un peu rentier à la fois.
Tout cela est d'autant plus grave que ce marché est un relais de croissance essentiel pour le secteur et un enjeu stratégique pour le pays. Nos PME ne sont pas assez converties au numérique et les télécoms y ont leur part : ce n'est pas acceptable. Sur le marché du grand public des télécoms, nous avons réussi à accompagner quatre opérateurs généralistes fixe et mobile, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Iliad. Les tarifs sont bas et les réseaux performants.
Je suis bien conscient que le marché entreprises évolue plus lentement. Les patrons de PME ont autre chose à penser qu'à changer de fournisseur télécoms. Mais l'Arcep doit absolument compléter ses mesures pour ouvrir ce marché et aboutir aussi à une combinaison gagnante comme le marché grand public.
...
Propos recueillis par Fabienne Schmitt, Raphaël Balenieri et Sébastien Dumoulin
• L'intégralité de l'interview sur le site LesEchos.fr (article réservé aux abonnés)