Synthèse
Le revenu des opérateurs sur le marché final, 36,1 milliards d’euros HT en 2021, enregistre une hausse de 2,5 % en un an en 2021 après une année 2020 partiellement impactée par la crise sanitaire.
Le marché mobile, dont les revenus avaient été impactés par la crise sanitaire en 2020, enregistre une nette amélioration en 2021. En effet, le revenu des services mobiles avait été partiellement affecté par la baisse drastique des usages à l’étranger liée aux restrictions de déplacement en 2020, ramenant ainsi sa croissance à 1 % en un an en 2020 après 3 % en 2019. En 2021, la croissance du revenu des services mobiles s’élève à près de 5 %. Les usages en roaming out ayant repris à partir du deuxième trimestre 2021, les revenus associés, 278 millions d'euros HT, n’impactent plus à la baisse la croissance du revenu des services mobiles. En outre, les revenus liés à la vente des terminaux, qui avaient chuté de 7 % en un an en 2020 en raison de la fermeture des points de vente au cours du deuxième trimestre 2020, retrouvent leur niveau d’avant la crise grâce une croissance de 7 % en un an en 2021. Enfin, cette progression du revenu des opérateurs s’explique également par la poursuite de la croissance du revenu des services fixes entamée en 2020 (+ 0,6 % en un an en 2021 après + 0,3 % en 2020 et dix années de baisse continue), et en particulier de celui lié à la vente des abonnements à haut et très haut débit : + 4 % en un an en 2021 après + 3 % en 2020 et deux années de stabilité.
Le montant des investissements, hors achats de fréquences, progresse à un rythme toujours élevé avec + 1,5 milliard d’euros en 2021.
Sur les 15,5 milliards d’euros investis, 664 millions d’euros proviennent de l’achat de fréquences dans les bandes 900 MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz. Les investissements représentent ainsi, hors achats de fréquences, 14,9 milliards d’euros, soit une progression élevée de 1,5 milliard d’euros en un an (+ 10,9 % en un an),légèrementsupérieure à celle enregistrée en 2020 (+ 1,4 milliard d’euros).
Les déploiements dans les boucles locales fixes et mobiles à très haut débit représentent 8,5 milliards d’euros investis, un accroissement de 910 millions d’euros en un an. Cet accroissement annuel est porté à la fois par laprogression des montants investis dans lesdéploiements des boucles locales fixes très haut débit, et notamment celles en fibre optique de bout en bout, avec + 625 millions d’euros en un an, et également par celle des investissements dans les boucles locales mobiles à très haut débit dont la croissance se poursuit pour la deuxième année consécutive (+ 285 millions d’euros en 2021), portés par les déploiements dans les réseaux 5G.
La consommation vocale depuis les terminaux mobiles se maintient à un niveau supérieur à celui enregistré avant la crise sanitaire.
La consommation vocale depuis les réseaux fixes et mobiles, 254 milliards de minutes en 2021, diminue à nouveau, de près de - 6 % en un an, après une année de croissance record de + 19 %,conséquence de la crise sanitaire. Cependant, la consommation depuis les réseaux mobiles reste encore largement supérieure aux années précédant la crise sanitaire : les détenteurs de forfaits mobiles consomment 4h08 en 2021, soit - 13 minutes un an, mais 50 minutes de plus qu’en 2019. En revanche, sur les réseaux fixes, quel que soit le réseau RTC ou VLB, l’effet de la crise sanitaire tend à disparaître après la progression exceptionnelle observée en 2020. Depuis les box internet notamment, la consommation vocale moyenne des abonnés se replie nettement (- 24 minutes en un an) et atteint 1h32 par mois, un niveau de consommation qui n’avait jamais été aussi faible.
Le trafic de données consommées sur les réseaux mobiles, que cela soit pour envoyer ou recevoir des fichiers, regarder des vidéos, ou encore jouer en ligne s’élève à 8,7 exaoctets en 2021. Il continue de croître (+ 22 % en un an en 2021), mais à un rythme inférieur aux trois années précédentes. Les clients actifs sur les réseaux 4G consomment en moyenne 12 Go par mois en 2021, ce qui représente une hausse d’environ 1 Go en un an. Depuis l’étranger, le trafic consommé par les clients des opérateurs français progresse fortement (+ 50 % en un an) après avoir chuté en 2020 (- 17 %) en raison des restrictions de déplacements dues à la pandémie ; il dépasse ainsi nettement son niveau d’avant-crise, au contraire du nombre de SMS émis et reçus en roaming-out qui, même s’il progresse de près de 6 % en un an, conserve un niveau encore deux fois inférieur à celui de l’année 2019. Depuis la France, le repli des usages SMS par les clients des opérateurs français, engagé depuis 2016 au profit des services de messagerie instantanée, et accentué par la crise sanitaire, se prolonge en 2021 : - 13 % en un an, après - 15 % en 2020.
Un an après leur ouverture commerciale, trois millions de clients utilisent les réseaux 5G.
Le nombre de clients des opérateurs mobiles utilisant les réseaux 5G, grâce à leur téléphone compatible et leur forfait 5G, s’élève à 3 millions en métropole au 31 décembre 2021.
Si la proportion de cartes SIM actives sur ces réseaux reste encore faible (environ 4 %), le nombre d’utilisateurs des réseaux très haut débit mobiles 4G[1] est largement majoritaire : 66,1 millions, soit 82 % du nombre total de cartes SIM (+ 5 points en un an) à la fin de l’année 2021.Ce nombre continue de progresser à un rythme qui se maintient autour de 10 % en rythme annuel depuis 2020 (+ 6 millions environ) ; il converge progressivement vers le nombre de cartes actives sur les réseaux 3G (67,7 millions), quiaprès une année 2020 marquée par un fort ralentissement de sa croissance, enregistre un regain de croissance en 2021 : + 3,0 millions de cartes actives contre + 1,5 million en 2020.
Au total, 80,4 millions de cartes SIM sont en service au 31 décembre 2021, dont 72,7 millions de forfaits. Alors que le nombre de forfaits augmente à un niveau supérieur aux deux années précédentes (+ 2,3 millions en un an en 2021 contre + 1,9 million par an en 2019 et 2020), le nombre de cartes prépayées continue de diminuer, mais à un rythme annuel très inférieur à celui de l’année 2020 : - 110 000 en 2021 contre - 1 million en 2020.
Pour la première fois, le nombre d’abonnements internet sur réseaux FttH dépasse celui des abonnements sur DSL.
Sur le marché des services fixes, la totalité de la croissance du nombre d’abonnements internet provient, depuis un an, de celle des accès en fibre optique de bout en bout.Au total, 14,5 millions d’accès sont actifs sur ces réseaux à la fin de l’année 2021, ce qui représente une croissance annuelle de 4,1 millions.Ce nombre dépasse pour la première fois celui des accès internet à haut débit et très haut débit sur réseaux cuivre DSL : 14,4 millions. En effet, les abonnements à haut débit sur réseau cuivre DSL notamment diminue à un rythme accéléré (- 2,9 millions en un an en 2021 contre - 2,5 millions un an auparavant).Ainsi, au 31 décembre 2021, sur un total de 31,5 millions d’accès internet, 18,4 millions sont à très haut débit (58 %, + 10 points en un an), au sein desquels une large majorité sont des abonnements FttH (79 %, + 8 points en un an). Ainsi, près de la moitié des 29,7 millions de locaux raccordables à cette technologie sont effectivement utilisés par les clients, soit + 6 points en un an.
[1] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.
Remarques générales
1. Publication
L’Arcep publie un bilan de l’activité des opérateurs au cours de l’année précédente. Cette publication, fondée sur les données trimestrielles de l’année écoulée, porte le nom de « résultats provisoires ». La publication de résultats définitifs aura lieu en décembre 2022.
2. Elargissement du périmètre des acteurs interrogés en 2021
L’Arcep a élargi son périmètre d’enquête en 2021 en interrogeant l’ensemble des opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile (gestionnaires d’infrastructures d’accueil spécialisés dans l’hébergement d’équipements de téléphonie mobile). Ces opérateurs viennent s’ajouter aux opérateurs exploitant un réseau de communications électroniques ouvert au public ou fournissant au public un service de communications électroniques interrogés. Cela se traduit par un élargissement du nombre de sociétés interrogées pour les enquêtes 2021. Les données concernées sont l’emploi et l’investissement. Les séries historiques de ces indicateurs ont été revues afin de conserver des évolutions cohérentes.
3. Modification des publications en 2015
L’Arcep a réalisé, au cours de l’année 2014, une consultation des principaux opérateurs de communications électroniques, portant sur l’évolution des indicateurs contenus dans ses publications statistiques. Les réponses à cette consultation ainsi que les récentes évolutions du marché des communications électroniques ont conduit l’Autorité à modifier sensiblement les publications relatives au suivi du marché.
Evolution du périmètre des services de capacité :
Jusqu’en 2014, l’indicateur « recettes des services de capacité » sur le marché de détail incluait une partie des prestations vendues à des opérateurs de communications électroniques déclarés auprès de l’Arcep. Il s’agissait principalement du revenu de liaisons louées et de transport de données dont il était difficile jusqu’à présent, pour l’opérateur répondant, de dissocier les montants attribuables à des entreprises et ceux attribuables à d’autres opérateurs. Les recettes provenant des liaisons d’aboutement et des liaisons partielles terminales étaient, quant à elles, incluses dans l’indicateur « prestations de gros de l’accès haut débit et très haut débit » figurant dans la section relative à l’interconnexion et aux prestations de gros. Des ajustements ont été réalisés afin de mieux dissocier les marchés de gros et de détail : ainsi, l’ensemble des recettes des services de capacité vendus aux opérateurs figure désormais dans la section sur le marché de gros (indicateur « services de capacité », en annexe 1.1d). Cela a eu pour conséquence directe une baisse d’environ 500 millions d’euros par an du revenu total sur le marché de détail et une hausse du même montant des recettes relatives au marché de gros des opérateurs fixes.
Services mobiles : dissociation du marché des services des objets connectés :
L’ensemble des publications statistiques de l’Arcep dissocient depuis 2015, au sein des services mobiles, le segment des cartes Machine to Machine (MtoM) des autres services mobiles dits « classiques ». Les indicateurs du nombre de cartes SIM et de revenu des marchés afférents sont ainsi présentés séparément. S’agissant des trafics (appels vocaux, messagerie interpersonnelle, données consommées), les indicateurs présentés sont susceptibles d’inclure le trafic issu des cartes MtoM. Néanmoins, ces consommations sont faibles et négligeables au regard des consommations réalisées à partir des cartes SIM mobiles classiques.
4. Changement de champ réglementaire en 2004
L’Arcep interroge, pour ses observatoires, tous les opérateurs entrant dans le champ de la régulation. L’évolution du cadre réglementaire en 2004 a élargi le périmètre d’enquête, en couvrant également tous les fournisseurs d’accès à internet et les transporteurs de données. Cette modification du cadre réglementaire s’est traduite par un élargissement du nombre d’opérateurs interrogés. Dans la mesure du possible, les évolutions sont présentées à champ constant de 1998 à 2004, puis sur le nouveau champ pour les années à partir de 2004. Les données concernées sont l’emploi, l’investissement et les charges.
5. Ruptures de séries
- L’application, à partir du 1er janvier 2018, de la nouvelle norme comptable IFRS 15 a entraîné une rupture de séries en 2018 dans les revenus des services mobiles et des terminaux mobiles. La partie liée au remboursement des terminaux est désormais enregistrée comptablement en totalité à la date de son achat par le client, dans les revenus des terminaux. Auparavant, ce montant (la « subvention opérateur ») était facturé au travers de l’abonnement mensuel du client pour la période d’engagement. Afin d’évaluer les évolutions entre 2017 et 2018, sur un périmètre comparable, les revenus mobiles de l’année 2017 sont également présentés dans la présente publication selon les normes IFRS 15. Pour plus d’informations, se reporter à l’annexe 1.1b).
- En 2015, l’allocation du revenu des forfaits mobiles couplés (voix+data) entre les différents services a été supprimée. Auparavant, il s’agissait principalement de segmenter le revenu total entre les services vocaux classiques et les services de données, mais selon la composition des forfaits, une partie du revenu des forfaits pouvait également être allouée au revenu des services à valeur ajoutée vocaux et data. Pour l’année 2014, les indicateurs sont présentés sur le périmètre 2015, c’est-à-dire qu’il s’agit des revenus des prestations payées en supplément du forfait. Pour 2013, une rétropolation des données a également été effectuée, mais, s’agissant des services à valeur ajoutée data, une partie de l’allocation peut encore subsister.
- L’année 2013 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité aux opérateurs (marché de gros) : la fusion entre France Télécom et Orange a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom vendait des services de capacité à Orange. Afin d’évaluer l’évolution de ces prestations entre 2012 et 2013 sur des données comparables, les données de revenus publiées sur l’année 2012 correspondent au champ 2013, c’est-à-dire hors ventes entre France Télécom et Orange. Les données des années 2012 et 2013 ne sont pas comparables à celles des années précédentes.
- L’année 2006 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité spécifiquement dédiés aux entreprises : l’intégration de Transpac dans France Télécom au 1er janvier 2006 a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom et Transpac se vendaient des services de capacité. Ces revenus étaient comptabilisés dans les rubriques « Liaisons louées » et
« Transport de données ». Le revenu des services de capacité est présenté à partir de l’année 2006. - Entre 2004 et 2005, l’intégration d’un nouvel opérateur important sur le segment du marché des annuaires (rubrique « Revenus annexes ») crée une rupture entre 2004 et 2005.