Synthèse
Le revenu des opérateurs progresse pour la troisième année consécutive.
Le revenu des opérateurs sur marché de détail s’élève à 37,6 milliards d’euros HT en 2023. Après dix années de recul, le revenu des opérateurs progresse pour la troisième année consécutive, de + 2,5 % en un an en 2023, soit plus de 900 millions d’euros HT supplémentaires. L’effet conjugué d’un marché mobile toujours dynamique et d’un marché fixe en nette croissance explique cette tendance.
Le revenu des services fixes enregistre une amélioration depuis 2020, et en particulier en 2023 avec une hausse de + 2 % en un an. Le revenu issu de la vente de services à haut et très haut débit connaît en effet un taux de croissance inédit depuis 2012, en particulier au second semestre 2023 (+ 5,6 %, + 3 points en un an), en partie en raison des hausses tarifaires réalisées par les opérateurs depuis la fin de l’année 2022[1]. S’agissant des services mobiles, la croissance du revenu, + 3 % en 2023, se maintient à un niveau élevé même si elle ralentit pour la deuxième année consécutive (- 1,2 point de croissance par rapport à 2022). En outre, le revenu issu de la vente de terminaux mobiles par les opérateurs, qui avait été affecté par la crise sanitaire en 2020, enregistre une croissance soutenue depuis trois ans, comprise entre + 5 % et + 7 %par an après - 6 % en 2020.
Sur le marché de gros fixe et mobile, le revenu progresse de + 1 % environ en un an pour la deuxième année consécutive, après un recul de 3 % en 2021, du fait de la hausse de + 11 % du revenu lié aux prestations d’accès internet sur les réseaux fixes. Le revenu des prestations de gros s’élève ainsi à 9,2 milliards d’euros en 2023.
Les investissements des opérateurs restent élevés, malgré une baisse de 5 % en 2023.
Le montant des investissements réalisés par les opérateurs en 2023 s’élève à 13,8 milliards d’euros soit une diminution de - 5,2 % en un an, hors achats de fréquences, après - 2,4 % en 2022 précédée de sept années de croissance continue. Ce montant se maintient toutefois à un niveau élevé, supérieur aux années précédant 2021.
Les opérateurs ont investi 7,7 milliards d’eurosdans le déploiement des boucles locales fixes et mobiles à très haut débit, un montant en baisse de 4 % en un an. Le recul est porté à la fois par la baisse des montants investis dans les boucles locales mobiles (2,7 milliards d’euros soit - 4,3 % en un an), et par la diminution des investissements dans les déploiements des boucles locales fixes à très haut débit, de - 3,8 % en un an, pour 5,1 milliards d’euros investis.
Deux tiers des abonnements internet sont en fibre optique au 31 décembre 2023.
Le nombre total d’abonnements internet en France s’élève à 32,3 millions fin décembre 2023. La croissance de ces abonnements ralentit encore en 2023 : + 1 % en un an environ contre + 1,5% en 2022, après sept années de croissances comprises entre + 2 % et + 4 %. Au sein de ces abonnements, la croissance du nombre d’abonnements internet en fibre optique reste élevée en 2023, même si cette croissance ralentit graduellement depuis le milieu de l’année 2021 : + 3,3 millions en un an en 2023 contre + 4,1 millions deux ans auparavant. Les abonnements à très haut débit en fibre optique remplacent principalement les abonnements internet à haut ou à très haut débit sur réseaux cuivre (8,9 millions en 2023, soit - 24 % en un an), et atteignent 21,4 millions fin décembre 2023, ce qui représente 66 % du nombre total d’abonnements internet (+ 10 points en un an) et 88 % du nombre d’abonnements internet à très haut débit (+ 4 points).
Au 31 décembre 2023, 14 millions de cartes SIM ont été utilisées sur les réseaux 5G.
[2]La croissance des usagers 5G reste soutenue avec 5 millions de cartes actives supplémentaires en un an en 2023 (+ 64 %), alors que, sur les réseaux 4G, la croissance connaît un ralentissement depuis l’année 2021 (+ 4 % en 2023, soit - 5 points en deux ans). Un peu moins de neuf cartes SIM sur dix (87 %, + 3 points en un an) ont été actives sur les réseaux 4G fin décembre 2023 et un peu moins de deux cartes SIM sur dix sur les réseaux 5G (17 %, + 10 points).
Au total, le nombre de cartes SIM en service s’élève à 83,4 millions de cartes SIM au 31 décembre 2023, dont 76,3 millions de forfaits. Le rythme annuel de croissance du nombre de forfaits diminue, et est à son niveau le plus bas historique en 2023, soit + 1,2 million en un an après neuf années de hausses comprises entre + 2 et + 3 millions en rythme annuel. S’agissant des cartes prépayées (7,1 millions fin décembre 2023), leur nombre diminue depuis plus de dix ans, et de - 600 000 en un an en 2023 (- 8 % en un an).
En 2023, un détenteur de téléphone mobile consomme, en moyenne, 14 Go de données, 3h28 et 106 SMS par mois.
La consommation vocale depuis les réseaux fixes et mobiles, 225 milliards de minutes en 2023, diminue continûment depuis 2014 (- 4 % en un an en 2023), à l’exception de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (+ 19 %). Les possesseurs de terminaux mobiles consomment, en moyenne, 3h28 par mois en 2023, ce qui correspond à un niveau d’usage classique moyen observé avant la crise. En revanche, sur les réseaux fixes, quel que soit le réseau RTC ou VLB, depuis la progression exceptionnelle de + 9 % en 2020, l’usage recule à nouveau nettement, pour s’établir à un niveau qui n’avait jamais été aussi faible, d’environ une heure par mois et par ligne fixe.
Le trafic de données consommées sur les réseaux mobiles, que cela soit pour naviguer sur internet, envoyer ou recevoir des fichiers, regarder des vidéos, ou encore jouer en ligne, s’élève à 13,3 exaoctets en 2023, soit + 20 % environ en un an (- 8 points de croissance en un an). Lesclients actifs sur les réseaux mobiles consomment ainsi 14 Gopar moisen moyenne en 2023, en hausse de2 Go environ chaque année depuis 2018. Depuis l’étranger, la crise sanitaire passée, le trafic de données consommées par les clients des opérateurs français progresse à nouveau depuis 2021 (+ 30 % environ en 2023), atteignant ainsi un niveau trois fois plus élevé que celui observé avant la crise, soit 340 000 téraoctets en 2023. En revanche, les autres usages en roaming out, les appels vocaux et les SMS, décélèrent, respectivement de - 7 % et de - 4 % par an en 2023 et, malgré une période 2021-2022 de hausse, ces usages n’ont pas retrouvé leur niveau de 2019.
Le repli des usages SMS en France, engagé depuis 2016 au profit des services de messagerie instantanée, et accentué par la crise sanitaire, continue en 2023,à un rythme un peu supérieur aux années avant crise : - 9 % en un an en 2023 contre - 7 % en 2018 et 2019. Le trafic moyen de SMS est de 106 par mois et par carte SIM, soit - 12 SMS en un an.
[1] D’après l’observatoire de l’évolution des prix des services fixes et mobiles, les prix des services internet à haut et très haut débit en métropole sur le marché résidentiel ont progressé de 2,8 % entre octobre 2022 et décembre 2023.
[2] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.
Remarques générales
1. Publication
L’Arcep publie un bilan de l’activité des opérateurs au cours de l’année précédente. Cette publication, fondée sur les données trimestrielles de l’année écoulée, porte le nom de « résultats provisoires ». La publication des résultats définitifs aura lieu en décembre 2024.
2. Élargissement du périmètre des acteurs interrogés en 2021
L’Arcep a élargi son périmètre d’enquête en 2021 en interrogeant l’ensemble des opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile (gestionnaires d’infrastructures d’accueil spécialisés dans l’hébergement d’équipements de téléphonie mobile). Ces opérateurs viennent s’ajouter aux opérateurs interrogés exploitant un réseau de communications électroniques ouvert au public ou fournissant au public un service de communications électroniques. Cela se traduit par un élargissement du nombre de sociétés interrogées depuis les enquêtes 2021. Les données concernées sont l’emploi et l’investissement. Les séries historiques de ces indicateurs ont été revues afin de conserver des évolutions cohérentes.
3. Modification des publications en 2015
L’Arcep a réalisé, au cours de l’année 2014, une consultation des principaux opérateurs de communications électroniques, portant sur l’évolution des indicateurs contenus dans ses publications statistiques. Les réponses à cette consultation ainsi que les récentes évolutions du marché des communications électroniques ont conduit l’Autorité à modifier sensiblement les publications relatives au suivi du marché.
Évolution du périmètre des services de capacité :
Jusqu’en 2014, l’indicateur « recettes des services de capacité » sur le marché de détail incluait une partie des prestations vendues à des opérateurs de communications électroniques déclarés auprès de l’Arcep. Il s’agissait principalement du revenu de liaisons louées et de transport de données dont il était difficile jusqu’à présent, pour l’opérateur répondant, de dissocier les montants attribuables à des entreprises de ceux attribuables à d’autres opérateurs. Les recettes provenant des liaisons d’aboutement et des liaisons partielles terminales étaient, quant à elles, incluses dans l’indicateur « prestations de gros de l’accès haut débit et très haut débit » figurant dans la section relative à l’interconnexion et aux prestations de gros. Des ajustements ont été réalisés afin de mieux dissocier les marchés de gros et de détail : ainsi, l’ensemble des recettes des services de capacité vendus aux opérateurs figure désormais dans la section sur le marché de gros (indicateur « services de capacité », en annexe 1.1d). Cela a eu pour conséquence directe une baisse d’environ 500 millions d’euros par an à partir de 2015 du revenu total sur le marché de détail et une hausse du même montant des recettes relatives au marché de gros des opérateurs fixes.
Services mobiles : dissociation du marché des services des objets connectés :
L’ensemble des publications statistiques de l’Arcep dissocient depuis 2015, au sein des services mobiles, le segment des cartes Machine to Machine (MtoM) des autres services mobiles dits « classiques ». Les indicateurs du nombre de cartes SIM et de revenu des marchés afférents sont ainsi présentés séparément. S’agissant des trafics (appels vocaux, messagerie interpersonnelle, données consommées), les indicateurs présentés sont susceptibles d’inclure le trafic issu des cartes MtoM. Néanmoins, ces consommations sont faibles et négligeables au regard des consommations réalisées à partir des cartes SIM mobiles classiques.
4. Changement de champ réglementaire en 2004
L’Arcep interroge, pour ses observatoires, tous les opérateurs entrant dans le champ de la régulation. L’évolution du cadre réglementaire en 2004 a élargi le périmètre d’enquête, en couvrant également tous les fournisseurs d’accès à internet et les transporteurs de données. Cette modification du cadre réglementaire s’est traduite par un élargissement du nombre d’opérateurs interrogés. Dans la mesure du possible, les évolutions sont présentées à champ constant de 1998 à 2004, puis sur le nouveau champ pour les années à partir de 2004. Les données concernées sont l’emploi, l’investissement et les charges.
5. Ruptures de séries
- L’application, à partir du 1er janvier 2018, de la nouvelle norme comptable IFRS 15 a entraîné une rupture de séries en 2018 dans les revenus des services mobiles et des terminaux mobiles. La partie liée au remboursement des terminaux est désormais enregistrée comptablement en totalité à la date de son achat par le client, dans les revenus des terminaux. Auparavant, ce montant (la « subvention opérateur ») était facturé au travers de l’abonnement mensuel du client pour la période d’engagement. Afin d’évaluer les évolutions entre 2017 et 2018, sur un périmètre comparable, les revenus mobiles de l’année 2017 sont également présentés dans la présente publication selon les normes IFRS 15. Pour plus d’informations, se reporter à l’annexe 1.1b).
- En 2015, l’allocation du revenu des forfaits mobiles couplés (voix + data) entre les différents services a été supprimée. Auparavant, il s’agissait principalement de segmenter le revenu total entre les services vocaux classiques et les services de données, mais selon la composition des forfaits, une partie du revenu des forfaits pouvait également être allouée au revenu des services à valeur ajoutée vocaux et data. Pour l’année 2014, les indicateurs sont présentés sur le périmètre 2015, c’est-à-dire qu’il s’agit des revenus des prestations payées en supplément du forfait. Pour 2013, une rétropolation des données a également été effectuée, mais, s’agissant des services à valeur ajoutée data, une partie de l’allocation peut encore subsister.
- L’année 2013 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité aux opérateurs (marché de gros) : la fusion entre France Télécom et Orange a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom vendait des services de capacité à Orange. Afin d’évaluer l’évolution de ces prestations entre 2012 et 2013 sur des données comparables, les données de revenus publiées sur l’année 2012 correspondent au champ 2013, c’est-à-dire hors ventes entre France Télécom et Orange. Les données des années 2012 et 2013 ne sont pas comparables à celles des années précédentes.
- L’année 2006 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité spécifiquement dédiés aux entreprises : l’intégration de Transpac dans France Télécom au 1er janvier 2006 a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom et Transpac se vendaient des services de capacité. Ces revenus étaient comptabilisés dans les rubriques « Liaisons louées » et
« Transport de données ». Le revenu des services de capacité est présenté à partir de l’année 2006. - En 2005, l’intégration d’un nouvel opérateur important sur le segment du marché des annuaires (rubrique « Revenus annexes ») crée une rupture entre 2004 et 2005.
6. Revenus des services de téléphonie fixe et d’internet
La segmentation pratiquée dans les publications de l’observatoire rattache, par convention, l’ensemble des revenus des offres multi services à l’internet et ne rattache aux revenus de la téléphonie fixe que les revenus qui lui sont directement attribuables.
L’indicateur de revenu directement attribuable aux services de téléphonie fixe couvre le revenu des frais d’accès et abonnements au service téléphonique (réseau téléphonique commuté - RTC et voix sur large bande - VLB lorsqu’elle est facturée indépendamment du service internet), le revenu des communications depuis les lignes fixes explicitement facturées (RTC et VLB facturés en supplément des forfaits multiplay) et le revenu de la publiphonie et des cartes.
L’accès à un service de voix sur large bande et les communications en VLB, lorsqu’ils sont inclus dans la facturation du forfait internet haut débit, ne sont pas valorisés dans l’indicateur de revenu directement attribuable à la téléphonie fixe : ils sont inclus dans l’indicateur « revenu de l’accès à internet haut débit » et, à un niveau plus agrégé, dans l’indicateur « revenu internet ».
7. Les données du marché dans les départements et collectivités d’outre-mer en 2022
Une étude sur le marché des communications électroniques dans les départements et collectivités d’outre-mer en 2022 est disponible sur le site de l’Autorité : Observatoire des services de communications électroniques dans les départements et collectivités d’outre-mer
Sauf mention contraire, les unités utilisées dans cette publication sont en unités pour les données d’emploi, en millions d’unités pour les indicateurs de parc, en millions d’euros pour les indicateurs d’investissement et de revenus (hors taxes), en millions de minutes pour les trafics de téléphonie et en millions pour les messages texte (SMS et MMS), en exaoctets pour les indicateurs relatifs au volume de données échangées.
Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux sont liés aux arrondis.
Les données révisées sont indiquées en italique dans les tableaux.
Toutes les données sont disponibles sur le site data.gouv.fr (ici).