L’Arcep collecte trimestriellement des données auprès des opérateurs télécoms, publiées dans cet observatoire du marché des communications électroniques. Créé en 2000, cet observatoire présente l’ensemble des indicateurs de revenu, de nombre d’abonnés et d’usage des utilisateurs des services sur les réseaux fixes et mobiles.
Parmi ces indicateurs figurent par exemple le revenu des opérateurs, le nombre d’abonnements internet à très haut débit sur réseaux fixes, le nombre de cartes SIM actives sur les réseaux 4G et 5G, ou encore la consommation vocale fixe et mobile, les usages de données sur réseaux mobiles ou les usages de SMS.
Retrouvez sur cette page une synthèse du dernier observatoire trimestriel, le rapport complet, le lien pour accéder à l’open data et consultez notre historique pour accéder aux précédents observatoires.
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Synthèse
La croissance du revenu des opérateurs se poursuit mais à un rythme modéré.
Le revenu des opérateurs sur le marché de détail, 9,5 milliards d’euros HT au troisième trimestre 2024, enregistre une croissance modérée : + 1,5 % en un an, après une période de trois ans durant laquelle la croissance oscillait autour de + 2 % par an.
Cette évolution est principalement liée à un ralentissement sur le marché mobile. Portée uniquement par le segment des forfaits, la croissance du revenu des services mobiles ralentit depuis le milieu de l’année 2022 : + 0,3 % en un an au troisième trimestre 2024 contre + 2,2 % au troisième trimestre 2023 et + 3,9 % au troisième trimestre 2022. En outre, le revenu issu de la vente de terminaux mobiles par les opérateurs se stabilise ce trimestre, après des hausses comprises entre + 5 % et + 9 % durant les trois années précédentes. Au total,le revenu des services et terminaux mobiles atteint 4,7 milliards d’euros HT au troisième trimestre 2024, A l’inverse, le revenu issu de la vente des services internet à haut et très haut débit enregistre des croissances élevées, de + 4 % à + 7 % par an depuis le début de l’année 2023 (+ 6,1 % ce trimestre, + 0,7 point en un an). Cette dynamique résulte en partie des hausses tarifaires appliquées par les opérateurs à la fin de 2022 et durant l’année 2023[1].Alors que la croissance du nombre d’abonnements internet continue de ralentir, la facture mensuelle moyenne par abonnement internet à haut et très haut débit augmente depuis le début de l’année 2023 (+ 1,9 euro HT en un an au troisième trimestre 2024). Elle atteint désormais 36,8 euros HT par mois et par abonnement. Le revenu issu de l’ensemble des services fixes (accès à haut et très haut débit et bas débit) s’élève à 4,4 milliards d’euros HT au troisième trimestre 2024, en croissance de 3,1 % en un an.
Près des trois-quarts des abonnements internet sont en fibre optique au troisième trimestre 2024.
Le nombre d’abonnements internet à haut et très haut débit sur réseau cuivre DSL s’élève à un peu moins de 7 millions fin septembre 2024. Il décline depuis huit ans, enregistrant une perte d’environ 3 millions par an depuis plus de trois ans. Parallèlement, l’adoption de la fibre par les clients (grand public et entreprises confondus)se poursuit, bien que lerythme de croissance diminue progressivement depuis le milieu de l’année 2021 : 3,0 millions d’abonnements supplémentaires en un an ce trimestre contre + 3,4 millions un an auparavant ou encore + 3,7 millions en 2022. Au 30 septembre 2024, le nombre total d’abonnements en fibre optique atteint 23,7 millions, représentant 73 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit (+ 9 points en un an) et 91 % du nombre total d’abonnements internet à très haut débit (+ 3 points en un an). Au total, la croissance du nombre d’abonnements internet s’établit à + 0,7 % en un an au troisième trimestre 2024, ce qui représente une augmentation de 230 000 abonnements. Le nombre d’abonnements internet à haut et très haut débit atteint ainsi 32,5 millions dont plus des trois-quarts (76 %, + 1 point en un an) ont également accès au service audiovisuel dans le cadre de leur forfait internet.
Au 30 septembre 2024, plus de 22 millions de cartes SIM ont été actives sur les réseaux 5G.
Le nombre de cartes SIM connectées aux réseaux 5G au cours du troisième trimestre 2024 s’élève à 22,1 millions, marquant ainsi un nouveau record de croissance annuelle de près de 10 millions de cartes depuis l’introduction de la 5G en France en 2020. Cette croissance inégalée du nombre de cartes actives sur les réseaux 5G (+ 4,1 millions au cours du trimestre) est liée à la tenue des jeux olympiques en France durant l’été. Certains opérateurs ont en effet ouvert leur réseau 5G à l’ensemble de leur clientèle à cette occasion. En conséquence, la proportion de cartes actives sur les réseaux 5G atteint 26 % (+ 12 points en un an). En revanche, la croissance du nombre de cartes SIM actives sur les réseaux 4G ralentit progressivement depuis le deuxième trimestre 2022, atteignant + 3 % sur un an au troisième trimestre 2024 après avoir oscillé entre + 10 % et + 13 % par an entre 2018 et 2021. L’utilisation des réseaux 4G reste néanmoins la plus répandue avec 88 % des cartes SIM actives sur ces réseaux, soit une augmentation de 2 points en un an.
Le nombre de forfaits mobiles en service en France continue d’augmenter, mais le rythme de croissance de ces abonnements s’affaiblit : + 810 000 en un an au troisième trimestre 2024 contre+ 1,3 million au troisième trimestre 2023 ou encore + 2,5 millions au troisième trimestre 2022. Parallèlement, le nombre de cartes prépayées, qui s’élève à 6,9 millions, diminue de manière quasi continue depuis plus de dix ans, avec une baisse de 390 000 en un an au troisième trimestre 2024. Au total, 83,8 millions de cartes SIM sont en service en France fin septembre 2024. Plus de neuf cartes SIM sur dix sont des forfaits (76,9 millions) et la proportion de forfaits libres d’engagement, c’est-à-dire des forfaits pour lesquels le souscripteur n’est pas ou plus engagé pour une période définie auprès de son opérateur, continue d’augmenter (80 % des forfaits, + 3 points en un an).
L’usage vocal depuis les réseaux mobiles reste élevé, tandis qu’il continue de décliner depuis les réseaux fixes.
Les clients des réseaux mobiles totalisent un volume de 47 milliards de minutes au troisième trimestre 2024, dont 7 % sont effectuées en Wi-Fi. Après trois années de recul faisant suite à la hausse exceptionnelle de 17 % en un an en 2020 liée à la crise sanitaire, le trafic vocal mobile enregistre une légère progression de 0,8 % en un an au troisième trimestre 2024. Les consommations vocales en Wi-Fi augmentent quant à elles de 16 % ce trimestre. En parallèle, l’utilisation des téléphones fixes décline depuis plus de dix ans, avec une baisse d’environ 20 % par an des usages vocaux depuis 2021. Ainsi, la consommation vocale depuis les réseaux fixes représente 5,1 milliards de minutes au troisième trimestre 2024. Un utilisateur de ligne fixe consomme en moyenne 46 minutes par mois, tandis que la consommation mensuelle moyenne des utilisateurs de forfaits mobiles est stable à environ 3h30 par carte SIM depuis neuf ans, hors pics de croissance observés durant la crise sanitaire.
Les clients des opérateurs mobiles ont également consommé 3,9 exaoctets de données au cours du troisième trimestre 2024. La croissance du trafic de données mobiles ralentit depuis le début de l’année 2023 et s’élève à 12 % en un an ce trimestre contre + 18 % un an auparavant. Un client actif sur les réseaux 4Ga utilisé en moyenne 17 Go par mois de données au cours du troisième trimestre 2024, avec une augmentation constante de 1 Go à 2 Go par an et par abonné chaque trimestre depuis plus de deux ans. A titre de comparaison, une box 4G/5G à usage fixe qui permet aussi d’accéder à internet consomme en moyenne 200 Go par mois (+ 27 % en un an ce trimestre, soit environ + 45 Go par mois et par abonnement).
S’agissant de l’usage des SMS, ce service mobile est de moins en moins utilisé. La consommation des SMS continue de décroître,à un rythme compris entre - 6 % et - 10 % par an depuis plus d’un an. Au troisième trimestre 2024, un client envoie en moyenne 93 SMS par mois (- 11 SMS en un an), contre 250 SMS par mois à son niveau le plus haut en 2016.
Notes :
- D’éventuelles révisions des données d’une publication à l’autre s’expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis ;
- Tous les revenus s’entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s’entendent du trimestre T comparé au même trimestre de l’année précédente, sauf mention contraire ;
L’historique des données est téléchargeable sur le site data.gouv.fr
[1] D’après le dernier observatoire de l’évolution des prix des services fixes et mobiles (30 mai 2024), les prix des services internet à haut et très haut débit en métropole sur le marché résidentiel ont progressé de 2,8 % entre octobre 2022 et décembre 2023.