Remarques générales
L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse publie les résultats de l’enquête annuelle 2024 menée sur les marchés des activités postales et des activités connexes. Cette publication s’inscrit dans le cadre des compétences confiées à l’Arcep par le législateur[1]. Elle a pour objectif principal d’assurer l’information de l’ensemble des acteurs du secteur sur les principaux segments du marché des activités postales et connexes.
Cette enquête est conduite auprès des 42 opérateurs autorisés à offrir des services postaux au titre de l’article L.5-1 du CPCE au 31 décembre 2024, des opérateurs des marchés non soumis à autorisation pour la publicité non adressée et des opérateurs de colis[2]. Cette étude mentionne également les flux de presse distribués par portage. Les données quantitatives présentées sont issues de l’observatoire de l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM).
L’ensemble des données présentées sont disponibles en open data sur la plateforme ouverte des données publiques françaises : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/observatoire-du-courrier-et-du-colis/. En particulier, les indicateurs relatifs au marché du colis sont disponibles sur l’ancien périmètre (opérateurs autorisés) jusqu’en 2018 et sur le nouveau périmètre (opérateurs autorisés et opérateurs de colis) à partir de 2017.
Ruptures de séries
- En 2019, en raison de l’élargissement du périmètre des opérateurs interrogés (voir ci-dessus), les indicateurs de colis, d’emploi et d’investissements font l’objet d’un changement de périmètre. Afin d’éviter une rupture de série sur les années récentes, les données sont présentées à périmètre constant, c’est-à-dire sur le champ des opérateurs autorisés et des opérateurs de colis à partir de 2017.
- En 2017, une meilleure prise en compte des colis contenant des petits objets (ou petits paquets) a entraîné une réaffectation d’une partie de ces objets et des revenus associés des envois de correspondance vers les colis. Cette réaffectation concerne les petits paquets importés et exportés. Cette modification de périmètre a principalement conduit à un transfert de flux et de revenus des rubriques « envois de correspondance » vers les rubriques « colis ». Afin d’éviter une rupture de séries sur les années récentes, les données sont présentées à périmètre constant, c’est-à-dire après réaffectation de ces petits paquets sur la période allant de 2014 à 2021.
Synthèse
En 2024, 7,8 milliards d’objets adressés (plis, colis, presse par circuit postal) ont été distribués en France ou exportés, pour un revenu s’élevant à 15,5 milliards d’euros hors taxes. En repli d’environ 7 % en un an, le volume d’objets adressés diminue à un rythme légèrement inférieur à celui de 2023. Cette baisse s’inscrit dans la continuité de la réduction structurelle des flux postaux engagée depuis plus de quinze ans, et ce, malgré la croissance du volume de colis envoyés. Le revenu généré par l’envoi et la distribution des objets adressés a en revanche progressé jusqu’en 2021, porté par le dynamisme du marché du colis, avant de se réduire sensiblement en 2022 et 2023. En 2024, il se stabilise (+0,5 %).
Le marché du colis progresse pour la deuxième année consécutive
En 2024, le nombre de colis distribués en France et exportés atteint 1,7 milliard d’objets, en hausse de 3,7 % en un an. Cette croissance, portée par le marché domestique (+3,6 % en un an) comme international (+2,6 % à l’import, +8,8 % à l’export), marque la deuxième année consécutive de rebond, après une contraction inédite de 5 % en 2022[3]. Le rythme de croissance du volume de colis reste néanmoins inférieur aux années antérieures : +7 % en 2019 et jusqu’à +15 % en 2021.
Le revenu issu de la distribution des colis en France et à l’export augmente également, de +2,7 % en un an. S’élevant à 10,0 milliards d’euros HT, il représente en 2024 près des deux tiers du revenu généré par les activités de distribution d’objets adressés.
Les envois de courriers des particuliers représentent désormais moins de 10 % du trafic distribué en France (hors remis contre signature)
Le nombre d’envois de correspondance distribués en France et exportés s’élève à 5,5 milliards en 2024. En repli de 9,5 %, ce trafic diminue à un rythme sensiblement inférieur à celui de 2023, pour partie en raison de la distribution de courriers électoraux en 2024 venant modérer le recul des envois de courriers. Les envois de correspondance des particuliers se réduisent de 16,7 %, un rythme deux fois plus rapide que celui des entreprises (‑8,7 %). Les envois des particuliers représentent désormais 9,3 % des envois en 2024. Le revenu provenant de la distribution de courrier diminue quant à lui de 3,4 % en un an. Cette baisse est partiellement contenue par les augmentations tarifaires intervenues en 2024 sur les produits relevant du service universel.
Le recul tendanciel du marché de la presse distribuée aux abonnés se poursuit
Les flux de presse distribuée par circuit postal, en recul depuis vingt ans, diminuent de 7,3 % en un an en 2024. Cette contraction s’accompagne d’une baisse de 2,5 % du revenu directement généré par cette activité[4]. Le volume de presse distribuée par portage recule également à un rythme presque identique de 6,9 %.
Le volume de publicité non adressée est pour la première fois inférieur au nombre d’objets adressés
En fort repli depuis 2020, le marché de la publicité non adressée diminue de 25,7 % en volume en 2024. Le nombre d’objets non adressés (7,6 milliards en 2024) est pour la première inférieur au nombre d’objets adressés, alors qu’il représentait plus du double du volume d’objets adressés en 2019. Le revenu afférent à la publicité non adressée, 284 millions d’euros HT, diminue conjointement de 19,0 %. Cette contraction s’est amplifiée depuis 2023. En septembre 2024, l’un des principaux acteurs de ce segment de marché a mis fin à ses activités.
[1] Voir le cadre juridique applicable dans la décision n° 2019-0289. Décision n° 2019-0289 de l’Arcep en date du 12 mars 2019 relative à la mise en place d’enquêtes annuelles dans le secteur des postes
[2] Depuis 2018, le règlement n°2018/644 du Parlement européen et du Conseil relatif aux services de livraison transfrontière de colis a donné de nouvelles compétences aux États membres permet, entre autres, la collecte d'informations à caractère statistique auprès des opérateurs lorsque ceux-ci emploient au moins 50 salariés ou qu’ils sont présents dans plus d'un État membre. En conséquence, le périmètre de certains indicateurs présents dans cette publication a évolué en 2019. Auparavant présentés sur le seul champ des opérateurs autorisés au titre de la distribution de courrier, les indicateurs incluent également l’activité des opérateurs de colis.
[3] En 2022, le marché du colis avait notamment pâti d’un environnement économique défavorable lié pour partie à la reprise de la crise sanitaire en Chine.
[4] Le revenu généré par la distribution postale de la presse avait enregistré une hausse inédite de de 2,2 % en 2023, en raison de la suppression de tarifs spécifiques réservés aux titres de presse d’information politique et générale (PIPG), aux quotidiens à faibles ressources publicitaires (QFRP) et à faible ressources de petites annonces (QFRA) (voir : Protocole d’accord entre la presse, La Poste et l’État portant réforme et programmation du service public de distribution de la presse papier abonnée pour les années 2022-2026)