L’impact des réseaux de communication, des équipements numériques (téléviseur, ordinateur, tablette, smartphone, console de jeu…) et de leurs usages sur l’environnement est un sujet d’attention croissant. Selon les sources, le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % en France, cette part augmentant rapidement du fait de la croissance de la consommation du numérique dans tous les secteurs d’activité. Cet impact mérite donc une attention particulière. L’Arcep a décidé de faire de l’enjeu environnemental un nouveau chapitre de sa régulation. Son enquête annuelle « pour un numérique soutenable » vise par exemple à l’identification de leviers d’action, tant du côté des acteurs économiques que de celui des utilisateurs.
En premier lieu, les acteurs économiques et parmi eux les grands acteurs du numérique doivent se responsabiliser : par leurs choix technologiques, les nouveaux besoins qu’ils suscitent, ce sont eux qui ont les clés principales de la réduction de l’empreinte environnementale. Mais cela ne doit pas être un prétexte pour ne pas agir individuellement, et réfléchir à adapter progressivement nos usages personnels et professionnels pour une utilisation plus vertueuse du numérique.
En tant qu’utilisateur d’équipements numériques, que puis-je faire pour réduire mon impact environnemental au quotidien ?
Privilégier une connexion internet fixe (fibre, ADSL) dès que possible : elle est moins consommatrice d’électricité que les réseaux mobiles
La consommation énergétique des réseaux mobiles rapportée à la quantité de Go consommés est trois fois plus élevée que celle des réseaux fixes. C’est une bonne raison pour privilégier, dès que c’est possible, l’usage du Wi-Fi sur son téléphone ou sa tablette plutôt que les réseaux mobiles.
- Je connecte mes équipements mobiles (smartphones notamment) au Wi-Fi dès que c’est possible, pour l’accès à internet comme pour passer des appels (Voir le tuto de l’Arcep « Comment activer les appels Wi-Fi sur mobile »).
- J’attends de pouvoir être connecté au Wi-Fi pour lancer les mises à jour de mes applications.
- Je privilégie le téléchargement des vidéos que j’ai prévu de regarder dans les transports avant mon départ, en profitant du Wi-Fi, plutôt que de les regarder en streaming, très gourmand pour les réseaux mobiles.
- Lorsque je suis en mobilité dans les transports ou dans la rue, je me pose la question de savoir si je peux attendre et avoir recours à un réseau fixe pour visionner un contenu.
Réduire ma consommation d’énergie liée aux équipements numériques, en adoptant de bonnes pratiques
Limiter la consommation électrique liée à nos équipements numériques, en plus d’avoir un impact positif sur la facture énergétique du foyer, contribue à réduire notre impact environnemental.
- Je coupe l’alimentation de mes équipements lorsqu’ils ne sont pas utilisés : je débranche la prise, ou je branche mes équipements sur une multiprise, dont je peux éteindre l’interrupteur.
- La nuit, je passe mes équipements en mode « avion » et coupe le Wi-Fi via l’interface de ma box.
- Sauf lorsque je prévois une utilisation qui nécessitera une charge plus importante, j’arrête la charge dès que le niveau de charge atteint un seuil de 80 %, et je ne débute la charge que lorsque le niveau de charge est inférieur à 25 %. Je ne laisse pas mes équipements sur le chargeur, au-delà du temps nécessaire au rechargement.
Pour aller plus loin :
- Je configure finement mes équipements pour limiter leur consommation en fonctionnement, notamment en réduisant la luminosité des écrans.
Prolonger au maximum la durée de vie de mes équipements : c’est l’acte ayant le plus d’impact pour réduire mon empreinte environnementale !
D’après une étude de l’ADEME et de l’Arcep, les équipements (ou terminaux) représentent aujourd’hui la majeure partie de l’empreinte carbone du numérique (79 %, contre 16 % pour les datacenters et 5 % pour les réseaux). Et la phase de production des équipements représente 80 % de cette empreinte. Au-delà de l’empreinte carbone, le renouvellement prématuré des équipements génère d’autres impacts tel que l’épuisement des ressources abiotiques (métaux et minéraux). Cela signifie que l’acte ayant le plus d’impact négatif en matière environnementale à titre individuel est d’acheter un nouvel équipement. Notre premier levier d’action est donc de faire durer le plus longtemps possible leur durée de vie.
- Avant d’acheter un nouvel équipement, je réfléchis à mes usages : est-ce que je peux trouver une solution alternative ? Puis-je me passer de cet achat ?
- En cas de panne, je vérifie que mon équipement n’est pas réparable avant d’en acheter un nouveau.
- Je privilégie, lorsque c’est possible, l’achat d’équipements d’occasion ou reconditionnés.
- Je mets les équipements fonctionnels dont je n’ai plus l’utilité (smartphones, écouteurs, etc.) dans des circuits de recyclage ou de reconditionnement plutôt que de les conserver dans un placard.
Quel est l'impact carbone de votre clé USB, de votre tablette ou de votre enceinte connectée ?
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Pour aller plus loin :
- J’adopte les gestes permettant de favoriser la durée de vie des équipements et limiter leur obsolescence (voir le tutoriel « prolonger la vie des ordinateurs » du rapport état de l’internet)
Connaître l’empreinte environnementale des services numériques que j’utilise, pour maîtriser mon impact
Quand nous utilisons un service numérique, par exemple un réseau social sur un smartphone, nous ne sommes pas toujours conscients de son empreinte environnementale. Celle-ci est la résultante d’émissions liées aux ressources utilisées par cette application sur notre smartphone (et de celles consommées pour la fabrication de notre smartphone), aux ressources réseaux qu’elle mobilise et aux centres de données auxquels elle accède.
- Je configure, lorsque c’est possible, la résolution des vidéos de mes services audiovisuels au plus juste : par exemple, la résolution en 4K (très haute résolution), appréciable sur un grand écran, n’apporte pas un confort visible sur un écran de la taille de mon smartphone.
- Je pense régulièrement à désinstaller les applications dont je ne me sers plus, pour limiter les échanges de données liés à leurs mises à jour. Je désactive, lorsque ce n‘est pas nécessaire, les notifications et pushs.
- Je privilégie, lorsque c’est possible, des contenus textes ou audio, moins gourmands en ressources numériques que les contenus vidéos. Pour écouter de la musique par exemple, j’utilise de préférence un service de streaming audio plutôt que de lancer un clip vidéo.
- Je prends conscience de l’impact environnemental de mon temps d’écran par jour : l’énergie consommée pour fabriquer mon équipement, pour le recharger, pour concevoir et faire fonctionner les réseaux et les centres de données par lesquels transitent les informations…
- Sur PC ou mac, j’utilise un navigateur moderne, prenant en charge les derniers codecs vidéos (un codec est un dispositif permettant de mettre en œuvre l’encodage et le décodage d’un flux de données numériques), permettant de réduire ma consommation de donnée : Chrome, Vivaldi, Opera ou Firefox.
Comment estimer l’empreinte carbone de vos usages numériques ?
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Comment mesurer l’efficacité de mes actions pour limiter l’impact environnemental de mes équipements et usages numériques ?
- Je suis mes consommations de données et les impacts environnementaux associés (émissions de gaz à effet de serre notamment) à mes usages numériques, en particulier sur les réseaux mobiles. A noter : la plupart des opérateurs fournissent des informations sur le sujet via l’espace client ou les applications mises à disposition des utilisateurs.
Pour aller plus loin :
- Je suis la durée de vie de mes appareils et la compare aux durées de vie typiques d’équipements équivalents.
Et du côté des acteurs économiques (opérateurs, fabricants d’équipements, centre de données…), quels sont les efforts menés pour réduire l’impact environnemental du numérique ?
Pour rendre compte de leur impact environnemental, l’Arcep collecte des données auprès des acteurs économiques, et en publie les résultats dans son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable», outil au service du débat public et de la réflexion pour une stratégie bas carbone du numérique. Dans la première édition de cette enquête, diffusée en avril 2022, l’Arcep rend compte de 3 premières catégories d’indicateurs, collectés auprès des quatre principaux opérateurs télécoms : les émissions de gaz à effet de serre, l’énergie consommée, et les téléphones mobiles (vente, collecte recyclage, reconditionnement).
Les prochaines éditions de cette enquête annuelle ont vocation à être enrichies : avec les nouveaux pouvoirs qui lui ont été confiés fin 2021, l’Arcep va progressivement étendre sa collecte de données, jusqu’à présent limitée aux seuls opérateurs télécoms, à d’autres acteurs du numérique comme les fabricants de terminaux ou les opérateurs de centres de données.
Les acteurs numériques peuvent également appliquer les critères du référentiel général de l’écoconception des services numériques pour réduire l’empreinte environnementale des services numériques (sites web, logiciels, plateformes vidéo, chatbots IA, etc.). Publié par l’Arcep et l’Arcom, en lien avec l’ADEME, ce document contient 78 fiches pratiques pour le développement de services plus soutenables. Ce cadre volontaire, établi en collaboration avec la DINUM, de la CNIL et de l’Inria, permet aux acteurs de rendre compte des efforts entrepris sous la forme d’une déclaration d’écoconception.
Pour aller plus loin :
L’ensemble des travaux menés par l’Arcep dans le cadre de sa plateforme de travail « Pour un numérique soutenable » sont présentés dans le grand dossier « L’empreinte environnementale du numérique » et dans la frise « Pour un numérique soutenable ».
• Pour mieux « coller » à la sobriété, téléchargez les stickers de l’Arcep (png - 232Ko).
L’ADEME publie également de nombreux contenus consacrés à l’impact environnemental du numérique. Retrouvez des conseils pour réduire votre impact numérique sur son site longuevieauxobjets.gouv.fr.