Synthèse
Le revenu des opérateurs s'accroît pour le deuxième trimestre consécutif.
Le revenu des opérateurs sur le marché final (8,9 milliards d'euros HT) augmente de 0,7% en un an grâce à la forte croissance des revenus issus de la vente des terminaux (+11,1% en un an). En revanche, le revenu des seuls services de communications électroniques (7,7 milliards d'euros HT hors revenus annexes) diminue de 0,5% en un an ; une baisse majoritairement liée à celle des revenus des services à valeur ajoutée (-11,7% en un an au premier trimestre 2018), mais également au recul des revenus des services fixes.
Note : les revenus annexes ne relèvent pas à proprement parler du marché des services de communications électroniques. La contribution des opérateurs déclarés ne donne qu'une vision partielle de ces segments de marché. Cette rubrique couvre les revenus liés à la vente et à la location de terminaux et équipements (fixes, mobiles et internet), de l'hébergement et de la gestion de centres d'appels, des annuaires papier, de la publicité et des cessions de fichiers.
La nouvelle norme comptable IFRS 15 appliquée par les opérateurs depuis le 1er janvier 2018, conduit principalement à un transfert du revenu des services mobiles vers le revenu des terminaux mobiles (rubrique revenus annexes). Les revenus dans le tableau ci-dessus sont présentés à périmètre constant, c'est-à-dire après application de la nouvelle norme comptable. Pour plus de précisions, se reporter à l'annexe en p. 47.
Le recul des revenus des services fixes oscille autour de 1% depuis un an, la croissance des revenus liés aux accès haut et très haut débit (3,0 milliards d'euros HT, +2,2% en un an) ne compensant pas la baisse enregistrée sur les revenus bas débit (707 millions d'euros HT, -9,8% en un an). En revanche, le revenu des services mobiles augmente de 0,5% en an grâce à la croissance du revenu tiré de la vente des forfaits (+1,6% en un an).
De plus en plus de logements sont éligibles à la fibre optique de bout en bout : près de 11 millions au premier trimestre 2018, soit +33% en un an. Parallèlement, le nombre de souscriptions à cette technologie a augmenté au premier trimestre 2018 de près de 50% en un an.
Le nombre d'accès internet haut débit (21,1 millions au premier trimestre 2018, -970 000 en un an), composés essentiellement d'abonnements DSL, diminue depuis le début de l'année 2015. Ils sont progressivement remplacés par les accès internet très haut débit (7,5 millions, +1,7 million en un an), et en particulier par ceux en fibre optique de bout en bout (3,6 millions) dont la croissance s'intensifie (+1,2 million en un an contre +830 000 un an auparavant). Ces derniers représentent ainsi 13% des accès internet, soit quatre points de plus en un an.
Dans une moindre mesure, les abonnements dont le débit est compris entre 30 et 100 Mbit/s - VDSL2, câble coaxial ou box 4G - (2,5 millions), contribuent également à la croissance avec 410 000 accès supplémentaires en un an. Le nombre d'abonnements à très haut débit représente plus d'un abonnement sur quatre à internet sur un total de 28,6 millions, et 41% des logements éligibles au très haut débit (+5 points en un an).
Les souscriptions au service téléphonique fixe se font également quasi exclusivement sur le très haut débit et l'accès aux services mobiles reste dynamique.
Les clients des opérateurs remplacent leur abonnement fixe bas débit (9,9 millions fin mars 2018,
-1,3 million en un an) en souscrivant à des abonnements téléphoniques couplés à l'abonnement internet (28,6 millions, +780 000), et majoritairement via la fibre (3,7 millions, +1,2 million en un an), tandis que le nombre d'accès DSL diminue pour le troisième trimestre consécutif (-490 000 en un an). Ils sont néanmoins largement majoritaires, représentant près de 80% des abonnements VLB.
L'accès aux services mobiles ne cesse de progresser, avec 75 millions de cartes SIM en service (+2,6% en un an) dont 65 millions de forfaits, ces derniers étant les seuls porteurs de la croissance. En effet, le nombre de cartes prépayées, désormais inférieur à 10 millions, continue de diminuer (-1 million de cartes en un an). La fluidité du marché ne cesse de s'améliorer, les clients se tournant majoritairement vers des forfaits libres d'engagement (deux-tiers des forfaits le sont). Le nombre de numéros portés enregistre d'ailleurs des niveaux record supérieurs à 2 millions depuis la fin de l'année 2017.
Les cartes SIM sont de plus en plus actives sur les réseaux 3G et 4G, respectivement huit cartes sur dix et près de six cartes sur dix.
Le nombre d'utilisateurs des réseaux 4G s'élève à 43,3 millions au premier trimestre 2018, dont près de 800 000 en outremer (soit 30% des cartes des départements ultramarins), et celui des réseaux 3G à 57,3 (+4,0 millions en un an). L'extension de la couverture du territoire et l'accroissement de l'équipement de la population en terminaux adaptés contribuent ainsi à un doublement du volume total de données depuis quatre ans. La consommation moyenne atteint 3,6 Go par mois et par carte. Par ailleurs, la consommation de données des clients des opérateurs mobiles français à l'étranger continue d'exploser grâce à la suppression des frais d'itinérance en Europe : elle est pratiquement multipliée par quatre en un an.
Avec près de 6 Go par mois de data consommée, les clients actifs 4G sont à l'origine de 92% du volume total de données.
La consommation de minutes (fixes et mobiles) est quasiment stable depuis deux trimestres après une année de recul, et celle des SMS baisse d'environ 10% en rythme annuel depuis près d'un an.
Le nombre de SMS envoyés (43,5 milliards) diminue depuis plus d'un an tout comme la consommation moyenne (203 SMS par mois). L'ensemble du trafic téléphonique fixe et mobile (59,5 milliards de minutes) est pratiquement stable depuis deux trimestres, la croissance du volume de minutes émises depuis les téléphones mobiles étant plus dynamique (+4,4% en an versus +2,5% un an auparavant). En revanche, la baisse du trafic fixe se poursuit à un rythme d'environ 10% depuis 2015. La consommation depuis les mobiles des clients des opérateurs français qui voyagent en Europe augmente fortement quant à elle : entre +30% et +50% en un an pour les minutes et pour les SMS. Enfin, la consommation moyenne mensuelle continue de baisser sensiblement sur le fixe (2h30 par ligne, -18 minutes), tandis qu'elle évolue peu sur le mobile (3h20 par carte, +3 minutes).
Notes :
- D'éventuelles révisions des données pour un trimestre d'une publication à l'autre s'expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d'exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis.
- Tous les revenus s'entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s'entendent du trimestre N comparé au même trimestre de l'année précédente, sauf mention contraire.
- L'historique des données sont téléchargeables sous format Excel sur le site de l'ARCEP ici ou sur le site data.gouv.fr