L’Arcep collecte trimestriellement des données auprès des opérateurs télécoms, publiées dans cet observatoire du marché des communications électroniques. Créé en 2000, cet observatoire présente l’ensemble des indicateurs de revenu, de nombre d’abonnés et d’usage des utilisateurs des services sur les réseaux fixes et mobiles.
Parmi ces indicateurs figurent par exemple le revenu des opérateurs, le nombre d’abonnements internet à très haut débit sur réseaux fixes, le nombre de cartes SIM actives sur les réseaux 4G et 5G, ou encore la consommation vocale fixe et mobile, les usages de données sur réseaux mobiles ou les usages de SMS.
Retrouvez sur cette page une synthèse du dernier observatoire trimestriel, le rapport complet, le lien pour accéder à l’open data et consultez notre historique pour accéder aux précédents observatoires.
Pour connaître les prochaines dates de publication de l’observatoire des marchés télécoms et des autres publications de cartes et données de l’Arcep, rendez-vous sur notre calendrier des publications.
Synthèse
Le revenu des opérateurs sur le marché final enregistre une croissance de + 3,2 % en un an au premier trimestre 2022 après + 2,5 % sur l’ensemble de l’année 2021.
A l’exception des services spéciaux, tous les postes de revenu des opérateurs sont en croissance depuis le début de l’année 2021. Le revenu s’élève, sur le marché final, à 9,1 milliards d’euros HT au premier trimestre 2022, et progresse depuis un an de + 2 % à + 4 % selon les trimestres, après dix années de recul.
Les services mobiles sont les plus gros contributeurs à cette hausse. Après une année 2020 de croissance limitée, inférieure à + 1 % en un an, le revenu issu de la vente de ces services croît à rythme inégalé depuis dix ans et supérieur à 5 % depuis le deuxième trimestre 2021 (+ 6 % ce trimestre). Conséquence de la reprise des voyages internationaux, le revenu lié aux usages mobiles des clients des opérateurs français à l’étranger (roaming out) progresse à nouveau depuis le deuxième semestre 2021 (+ 81 % en un an ce trimestre). Il participe ainsi à hauteur d’un point à la croissance annuelle sur cette même période, sans toutefois rattraper les niveaux précédant la crise sanitaire : 87 millions d’euros au premier trimestre 2022 contre 157 millions deux ans auparavant. En outre, la vente de terminaux mobiles par les opérateurs participe également à la dynamique du marché après avoir fortement reculé en 2020 en raison de la fermeture des points de vente au début de la pandémie. Le revenu associé s’élève ainsi ce trimestre à 837 millions d’euros HT,le niveau le plus élevé pour un premier trimestre depuis l’adoption de la nouvelle norme comptable IFRS en 2017.
Surle marché des services fixes, l’accélération de la transition du cuivre vers la fibre optique observée depuis le début de l’année 2020, avec des tarifs généralement supérieurs à ceux du DSL,engendre une croissance du revenu des services fixes à haut et très haut débit qui n’avait pas été aussi élevée depuis quatre ans : entre + 3 % et + 4 % en un an depuis près de deux ans. Les utilisateurs des services fixes à haut et très haut débit dépensent, en moyenne, 33,4 euros HT par mois, une facture qui augmente légèrement depuis le début de l’année 2020 (+ 30 centimes en un an ce trimestre). Cette croissance vient plus que compenser le recul du revenu des services fixes bas débit (- 16 % ce trimestre), et la faible contraction du revenu lié à la vente des accès de haute qualité et des accès pour les réseaux intersites (- 0,6 %). Le revenu des services fixes augmente ainsi depuis près de deux ans autour de + 0,6 % en rythme annuel, alors qu’il ne cessait de reculer les quatre années précédentes.
Près de 5 % des cartes SIM (hors cartes MtoM) ont été actives au moins une fois sur les réseaux mobiles 5G au cours du premier trimestre 2022.
Cinq trimestres après la commercialisation des abonnements 5G, le nombre de clients des opérateurs utilisant les réseaux 5G[1], grâce à leur téléphone compatible et leur forfait 5G, atteint 4,1 millionsen métropole. Ce nombre augmente d’environ 1,2 million par trimestre depuis la fin de l’année 2021.
Sur les réseaux 4G, le nombre d’utilisateurs s’élève à 66,9 millions au cours du premier trimestre 2022. La croissance annuelle de ces usagers s’est stabilisée à environ + 10 % depuis près d’un an. Sur les réseaux 3G, la croissance s’élève à près de 2 millions en un an, un niveau en fort recul (les trois trimestres précédents il était entre + 3 et + 4 millions). Le nombre de cartes actives sur les réseaux 3G s’élève ainsi à 67,5 millions, un niveau inférieur à celui du trimestre précédent (67,7 millions)en raison de la substitution croissante des usages vocaux sur les réseaux 3G vers les réseaux LTE.
Au total, 80,7 millions de cartes SIM sont en service au 31 mars 2022, dont 73,2 millions de forfaits. Le rythme de croissance du nombre de forfaits continue d’augmenter légèrement : + 2,3 millions en un an ce trimestre contre + 2,1 millions un an auparavant. Parallèlement, le nombre de cartes prépayées diminue, mais à un rythme annuel moins soutenu durant l’année 2021 : de - 1 million au quatrième trimestre 2020 à - 110 000 ce trimestre.
Sur l’ensemble du territoire français, la moitié des locaux raccordés en fibre optique disposent d’un abonnement actif.
Sur le marché des services fixes, le rythme de déploiement du très haut débit, en particulier celui de la fibre optique de bout en bout, reste soutenu : 5,3 millions de locaux ont été rendus raccordables en un an, soit un rythme de déploiement toujours très élevé. Cela permet à un nombre croissant d’utilisateurs de convertir leur abonnement, généralement en DSL pour un abonnement en fibre optique de bout en bout. Au total, 15,5 millions d’accès sont actifs sur ces réseaux au premier trimestre 2022 (+ 4,0 millions en un an), ce qui représente la moitié des locaux raccordables à cette technologie. Depuis la fin de l’année 2021, ce nombre est supérieur à celui des accès internet haut débit et très haut débit sur réseau DSL : 13,6 millions ce trimestre. En effet, le nombre d’abonnements à haut débit sur réseau DSL diminue à un rythme rapide, autour de - 3 millions par an au premier trimestre 2022. Ainsi, au 31 mars 2022, sur un total de 31,6 millions d’accès internet, 19,3 millions sont à très haut débit (61 %, + 10 points en un an), parmi lesquels une large majorité sont des abonnements FttH (80 %, + 7 points en un an).
[1] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.
Les effets à la hausse de la crise sanitaire sur la consommation vocale des clients des opérateurs mobiles perdurent.
Près de 63 milliards de minutes (hors numéros spéciaux) ont été émises depuis les réseaux fixes et mobiles, dont 85 % depuis les réseaux mobiles (+ 3 points en un an).Ce trafic est à nouveau en baisse depuis le deuxième trimestre 2021 (- 6 % en un an ce trimestre) après une croissance exceptionnelle de près de 20 % en un an sur l’ensemble de l’année 2020, liée à la crise sanitaire. Néanmoins, il reste encore supérieur de 9 % au trafic du premier trimestre 2019, grâce à la consommation élevée des abonnés mobiles.
En 2020, avec la crise sanitaire, les abonnés mobiles ont augmenté leur consommation vocale de 30 minutes à 1 heure en un an selon les trimestres, alors que les usages vocaux par abonné étaient pratiquement stables les cinq années précédentes, autour de 3h20 par mois. Depuis le deuxième trimestre 2021, le volume de communications vocales émises sur les réseaux mobiles se contracte (- 3 % en un an ce trimestre contre + 6 % un an auparavant), sans pour autant que le trafic par abonné retrouve son niveau d’avant crise ; il est encore ce trimestre supérieur de près de 30 minutes à celui du premier trimestre 2019 et s’élève à 3h50 par mois. En revanche, le trafic vocal provenant des clients des opérateurs français qui voyagent à l’étranger augmente à nouveau depuis près d’un an (+ 15 % en un an au premier trimestre 2022 contre - 11 % un an auparavant), atteignant un niveau supérieur de 11 % à celui du premier trimestre 2019. Enfin, lorsque cela est techniquement possible, les utilisateurs de téléphones mobiles peuvent, depuis près de deux ans, faire l’usage des services de communications en voix sur Wifi. Même si l’utilisation de ce service reste faible au regard de la consommation mobile totale (5 %, soit 2,6 milliards de minutes ce trimestre), le trafic de communications en voix sur Wifi a plus que doublé en deux ans.
Sur les réseaux fixes, la consommation vocale a repris sa tendance à la baisse depuis le début de l’année 2021. Cependant, jusqu’à la fin du premier semestre, le trafic par ligne fixe est resté comparable aux consommations qui ont précédé la crise sanitaire. Depuis le deuxième semestre 2021, cette consommation moyenne n’a jamais été aussi faible : environ 1h25 par mois et par ligne pour le troisième trimestre consécutif.
S’agissant des autres services de télécommunications, la dynamique se poursuit. La consommation de données, 2,5 exaoctets, continue de progresser, à un rythme supérieur à celui du premier trimestre 2021 : + 26 % contre + 18 % un an auparavant. Le trafic par abonné 4G continue de progresser, et s’élève à environ 13 Go par mois, soit + 15 % en un an ce trimestre. Depuis l’étranger, la consommation de données, 41,4 exaoctets ce trimestre, augmente à nouveau depuis près d’un an (+ 70 % ce trimestre) et a doublé en deux ans, tout comme celle des clients des opérateurs étrangers lors de leurs séjours en France, 42,1 exaoctets : + 127 % en un an ce trimestre.
Enfin, le nombre de SMS, dont le recul avait été multiplié par près de quatre pendant la crise sanitaire, diminue de façon plus modérée ce trimestre : - 6 % ce trimestre contre - 21 % un an auparavant. La consommation moyenne de SMS par abonné s’élève à 123 SMS par mois ce trimestre, soit - 11 SMS en un an.
Notes :
- D’éventuelles révisions des données d’une publication à l’autre s’expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis ;
- Tous les revenus s’entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s’entendent du trimestre N comparé au même trimestre de l’année précédente, sauf mention contraire ;
L’historique des données est téléchargeable sur le site data.gouv.fr.