Synthèse
La reprise se confirme avec une croissance annuelle du revenu des opérateurs sur le marché de détail de + 2 % ce trimestre.
Alors que la crise sanitaire se poursuit, le revenu des opérateurs, 9,0 milliards d’euros HT au troisième trimestre 2021, est en croissance depuis le début de l’année 2021 (+ 3 % en un an au premier semestre 2021), après dix années de recul.
Dès le début de la pandémie, le revenu issu de la vente de services mobiles s’était légèrement contracté, principalement en raison de la diminution des usages à l’étranger due aux restrictions de déplacements, notamment sur le marché entreprise. Depuis le premier trimestre 2021, le revenu des services mobiles augmente à nouveau, et à un taux inégalé d’environ + 5 % depuis le deuxième trimestre 2021. En particulier, au troisième trimestre 2021, la hausse de 80 % en un an du revenu du roaming out participe pour un point à la croissance du revenu des services mobiles. En outre, le revenu des terminaux mobiles (789 millions d’euros HT ce trimestre) augmente depuis le quatrième trimestre 2020, et de + 2 % en un an ce trimestre, après une hausse de + 20 % le trimestre dernier compensant ainsi la baisse drastique liée à la fermeture des points de venteun an auparavant.
La dynamique se poursuit sur le marché des services fixes. Les opérateurs enregistrent une hausse de leurs revenus pour le sixième trimestre consécutif d’environ 0,6 % en rythme annuel, après dix années de contraction. Portée par la hausse du nombre d’abonnements internet, lerevenu des services fixes à haut et très haut débit continue de croître à un rythme soutenu, et qui n’avait pas été aussi élevée depuis quatre ans (+ 4 % en un an ce trimestre). En conséquence la facture moyenne progresse de 40 centimes d’euros en un an ce trimestre, pour atteindre 33,3 euros HT par mois. Parallèlement, le recul du revenu des services fixes à bas débit s’intensifie : - 18 % ce trimestre contre - 11 % au troisième trimestre 2020. Sur le marché entreprise, le revenu lié à la vente des accès de haute qualité et des accès pour les réseaux intersites (563 millions d’euros HT) augmente pour le deuxième trimestre consécutif, mais faiblement ce trimestre (+ 0,2 % en un an après + 2 %).
Tandis qu’une très large majorité des cartes SIM sont actives sur la 4G, l’usage des réseaux 5G s’amorce.
Parmi les clients mobiles, de plus en plus d’abonnés utilisent les réseaux très haut débit : entre + 9 % et + 12 % en rythme annuel depuis le deuxième trimestre 2020. Au total, 64,3 millions de clients ont utilisé les réseaux 4G [1] ce trimestre, ce qui représente un peu plus de huit cartes SIM sur dix. Sur les réseaux 3G, après une année 2020 marquée par un ralentissement significatif de la croissance de l'usage de ces réseaux, la reprise se confirme ce trimestre : avec 3,4 millions de cartes actives supplémentaires en un an, le nombre de cartes actives sur les réseaux 3G atteint 67,2 millions.
La commercialisation d’abonnements permettant l’utilisation des réseaux 5G a débuté en décembre 2020 en métropole. Neuf mois après cette ouverture, le nombre de clients des opérateurs disposant à la fois d’un forfait et d’un téléphone compatibles avec cette nouvelle technologie, et ayant effectivement utilisé les réseaux 5G au cours du troisième trimestre 2021 atteint 1,6 million [2]. Le nombre de ces utilisateurs a été multiplié par deux en un trimestre.
Au total, 79,8 millions de cartes SIM sont en service en France au 30 septembre 2021, dont neuf sur dix sont des forfaits (72,1 millions). Ces derniers continuent d’augmenter à un rythme élevé et sensiblement identique aux trimestres précédents : + 2,1 millions en un an pour le deuxième trimestre consécutifcontre environ + 2,0 millions par trimestre les six trimestres précédents.Parallèlement, le nombre de cartes prépayées, dont la contraction avait déjà fortement ralenti le trimestre dernier (- 230 000 en un an), voit à nouveau son rythme de recul s’amoindrir : - 100 000 en un an contre - 1,2 million un an auparavant.
Sur le marché des services fixes, la totalité de la croissance du nombre d’abonnements à très haut débit provient,depuis plus d’un an, de celle des accès en fibre optique de bout en bout.Au total, 13,4 millions d’accès sont actifs sur ces réseaux au troisième trimestre 2021, ce qui représente une croissance annuelle de 4,1 millions. Ainsi, 47 % des 28,3 millions de locaux sont raccordables à cette technologie, soit + 5 points en un an. Parallèlement, le nombre d’abonnements à haut débit sur réseau cuivre DSL diminue à un rythme accéléré (- 3,0 millions en un an au 30 septembre 2021), et particulièrement élevé depuis le troisième trimestre 2020. Globalement, sur un total de 31,3 millions d’accès internet,17,5 millions sont à très haut débit (56 %, + 11 points en un an), au sein desquels une large majorité sont des abonnements FttH (76 %, + 8 points en un an).
[1] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.
[2] Le parc actif 5G s'appuie pour partie sur les estimations de certains opérateurs.
L’usage vocal des utilisateurs de téléphone mobile se maintient à un niveau nettement supérieur à la période pré-pandémique.
La consommation moyenne vocale des abonnés mobiles avait fortement augmenté dès le début de la crise sanitaire. Alors qu’elle était relativement stable autour de 3h10 par mois depuis cinq ans, elle atteint, durant le premier confinement au deuxième trimestre 2020, un niveau jamais égalé jusque-là (4h27 par mois, soit plus d’une heure supplémentaire en un an). Depuis le deuxième trimestre 2021,le trafic mobile diminue : - 0,3 % en un an ce trimestre (soit - 6 minutes en moyenne par carte SIM)contre + 17 % un an auparavant. Cependant, la consommation moyenne se maintient à un niveau élevé, et supérieur à ceux observés avant la crise sanitaire : 3h39 par mois par carte SIM ce trimestre contre 3h14 au troisième trimestre 2019. Le trafic vocal provenant des clients des opérateurs français qui ont voyagé à l’étranger reprend, quant à lui, sa tendance à la hausse avec la fin de la limitation de certains déplacements, et cela, pour le deuxième trimestre consécutif (+ 28 % en un an contre - 22 % un an auparavant), retrouvant ainsi son niveau d’avant la crise sanitaire. Sa proportion dans le trafic total mobile augmente ainsi d’un point en un an pour s’établir à 3 % ce trimestre.
La crise sanitaire a également impacté les comportements des abonnés au service téléphonique sur réseaux fixes, mais de façon moins spectaculaire et moins durablement. Depuis les services de voix sur large bande, durant le premier confinement, ces abonnés avaient ainsi augmenté de 30 minutes en un an leur consommation mensuelle (2h17 par abonné en moyenne au deuxième trimestre 2020),alors qu’il diminuait fortement depuis 2013. Ce trafic est resté comparable aux consommations qui ont précédé la pandémie jusqu’à la fin de l’année 2020. Depuis, et notamment, au troisième trimestre 2021, cette consommation moyenne n’a jamais été aussi faible (1h20 par mois, soit - 17 minutes en un an). Globalement, ce sont les appels à destination du réseau fixe national qui sont à l’origine du recul, les appels vers les mobiles se maintenant à un niveau pratiquement identique depuis cinq ans, autour de 30 minutes par mois et par abonné fixe (tout réseau confondu).
Au total, ce sont 59 milliards de minutes qui ont été émises depuis les réseaux fixes et mobiles, en recul de - 3 % par rapport au troisième trimestre 2020, mais à un niveau supérieur de 10 % à celui du troisième trimestre 2019.
Sur les autres usages, comme la consommation de données sur réseaux mobiles ou de SMS, les effets de la crise sanitaire semblent s’amoindrir. Après une stagnation de l’usage moyen de données des utilisateurs des réseaux 4G, à 11 Go, du troisième trimestre 2020 au premier trimestre 2021, la consommation de données reprend son ascension, et s’élève à 12 Go par mois et par abonné 4G au troisième trimestre 2021, soit + 10 % en un an. Au total, 2,3 exaoctets ont été consommés ce trimestre. Avec la réduction des restrictions de déplacements, le trafic de données augmente à nouveau, depuis l’étranger, pour le deuxième trimestre consécutif, de 70 % en un an ce trimestre, et retrouve un niveau supérieur de 27 % à celui d’avant la crise sanitaire.
Enfin, le nombre de SMS, dont le recul avait été multiplié par près de quatre avec la crise sanitaire, mais qui avait enregistré une moindre baisse au deuxième trimestre 2021 (- 4 % en un an contre - 22 % un an auparavant), diminue de 14 % ce trimestre. La consommation moyenne par carte s’est en revanche stabilisée, depuis le début de l’année 2021, autour de 132 SMS par mois.
Notes :
- D’éventuelles révisions des données d’une publication à l’autre s’expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis ;
- Tous les revenus s’entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s’entendent du trimestre N comparé au même trimestre de l’année précédente, sauf mention contraire ;
L’historique des données est téléchargeable sur le site data.gouv.fr.