Préparer la révolution de l'internet des objets
Le livre blanc de l'Arcep (8 novembre 2016)
Vous êtes professionnel des télécoms ?
Accédez à l'espace proLa blockchain est une technologie informatique innovante qui permet à des participants d’un réseau de valider par consensus des échanges et des transactions sans faire intervenir d’organe central. Elle pourrait s’appliquer à de nombreux domaines, dont l’IoT, où elle répond à des enjeux de sécurité, de traçabilité, de contrôle des données, d’identification des objets, de validation des communications Machine to Machine, ou encore de confiance des utilisateurs. Mais la blockchain présente aussi des risques technologiques (par exemple, la vérification des transactions par des pairs est susceptible d’entrainer des consommations énergétiques importantes et une augmentation de la latence) voire réglementaires.
L’objectif de l’atelier est d’identifier dans quelle mesure et pour quelles applications la blockchain pourrait contribuer à l’accélération du déploiement de l’IoT, et quels sont les freins qui pourraient limiter ce déploiement.
Dans la continuité du livre blanc sur l’Internet des objets (IoT) publié en novembre 2016, les services de l’Arcep ont souhaité réfléchir aux actions qui permettront aux utilisateurs d’objets connectés de mieux comprendre les différences entre les solutions disponibles afin de pouvoir déterminer plus facilement l’offre la plus adaptée à leurs besoins. A cette fin, l’une des options identifiées consistait en la définition d’un référentiel de comparaison des solutions IoT, qui n’aurait pas vocation à être contraignant mais pourrait être librement utilisé par les fournisseurs d’IoT. Les services de l’Arcep ont ainsi organisé en décembre 2017 deux ateliers regroupant d’une part les utilisateurs, d’autre part les fournisseurs de solutions IoT afin de recueillir leur avis et de discuter de la pertinence des six axes de comparaison pré-identifiés : connectivité, protection des données personnelles, sécurité, consommation énergétique, pérennité, ouverture/interopérabilité.
A l’issue de ces ateliers, les services de l’Arcep considèrent que les discussions ont permis de confirmer le bien-fondé des axes de comparaisons proposés, qui reflètent bien les préoccupations des utilisateurs et les différences entre les technologies disponibles. Toutefois, l’élaboration d’un référentiel de comparaison quantitatif sur cette base et la définition des métriques associées paraissent difficilement atteignables à court terme, au vu de la diversité des cas d’usage auxquels les offres s’adressent, de la difficulté à mesurer certains axes (comme l’interopérabilité par exemple), ou du fait que certaines solutions IoT peuvent être définies sur mesure pour répondre au besoin spécifique d’un utilisateur particulier.
Par conséquent, les services de l’Arcep se fixent comme objectif d’élaborer un guide méthodologique d’accompagnement des utilisateurs de solutions IoT, qui visera à les aider à se poser les bonnes questions pour comparer qualitativement les offres disponibles et déterminer celle la plus adaptée à leurs besoins.
Compte-rendu complet de l’atelier (pdf - 82Ko)
Support de présentation (pdf - 536Ko)
En France, la santé connectée connaît un développement certain. Les usages associés peuvent être distingués entre le bien-être et le médical. Dans le premier cas, de nombreuses solutions ont vu le jour, comme des bracelets connectés portant le dossier médical du patient, des accessoires – appelés “wearables” – tels que des montres permettant de mesurer des données biométriques du patient, le suivi à domicile de patients ou encore la mise en réseau d’objets connectés au sein de maisons de retraite pour accompagner le corps médical et optimiser son action.
Dans le second cas, la mise en œuvre s’avère beaucoup plus délicate et semble à court terme limitée par un cadre réglementaire exigeant et des enjeux économiques et sociaux associés importants. Concrètement les usages liés aux actes médicaux s’apparentent à court terme à l’implémentation de dispositifs connectés ne permettant pas encore de prise de commande à distance. En effet, bien que les professionnels de la santé et les patients se montrent favorables à l’émergence de la santé connectée en France, certaines réserves sont émises en matière de de fiabilité, de sécurité et de résilience des réseaux et objets, mais aussi d’intégrité, de sécurité et de confidentialité des données personnels d’un nouveau genre.
Le troisième atelier organisé par l’Arcep et ses partenaires a permis de réunir différents acteurs de l’écosystème de la santé connectée : des professionnels de la santé, des acteurs de la recherche, des équipementiers, des acteurs de la normalisation, des opérateurs et des pouvoirs publics. Le rendez-vous a permis d’identifier un certain nombre d’enjeux propres à la santé connectée, de freins et de leviers de ce marché émergent, au travers de la grille de lecture de la connectivité, de l’ouverture, des ressources rares, de la confiance et de l’accompagnement des acteurs.
Compte rendu complet de l’atelier (pdf - 41Ko)
La participation à cet atelier a permis de confirmer l’attrait des secteurs visés pour l’internet des objets et nombreuses ont été les entreprises, collectivités et associations à demander à être associées à la démarche. Le présent compte-rendu reflète les positions développées par les participants à l’atelier.
L’internet des objets connaît un fort développement dans le domaine de la ville intelligente et du bâtiment connecté et est d’ailleurs d’ores et déjà utilisé dans de nombreux cas concrets :
Ces solutions proposées par l’internet des objets peuvent prendre la forme de capteurs, par exemple dans le cas de compteurs communicants, mais peuvent également correspondre à des plateformes, permettant le monitoring de ressources, ou à des solutions logicielles en marque blanche. En parallèle de ces premiers usages, d’autres acteurs proposent des services intermédiaires permettant aux entreprises de tester les offres avant leur mise en œuvre. Par exemple, certaines sociétés mettent à disposition des acteurs de l’écosystème des outils permettant de tester leurs cas d’usages dans leurs propres environnements.
Compte-rendu complet de l’atelier (pdf - 49Ko)
L’Arcep a organisé un premier atelier réunissant plusieurs acteurs de l’industrie et des transports utilisant des solutions de l’internet des objets. Cette démarche de concertation de l’Arcep a été accueillie favorablement.
Ce rendez-vous a démontré un réel engouement des acteurs pour l’internet des objets qui se traduit déjà par de nombreuses applications dans le cadre des transports et de l’industrie. Ces usages relèvent aujourd’hui essentiellement de la télémesure, de la gestion de fret et de flotte, ou encore de la circulation de données en temps réel pour le véhicule connecté. L’atelier a également permis d’établir que l’adoption des solutions connectées par les acteurs s’organisait généralement en deux temps.
Dans un premier temps, les usages semblent se limiter à de la relève d’information, sans nécessité de transmettre en temps réel. Les usages s’apprécient alors à une échelle locale. Par exemple, le véhicule connecté apporte déjà à son utilisateur une multitude d’informations concernant son trajet ; de même, de multiples capteurs disposés au sein du véhicule permettent un entretien optimisé. Dans la cadre d’usages industriels, les gestionnaires d’infrastructures de transports ou de réseaux d’énergie connectent leurs équipements en implémentant de nombreux capteurs en vue de réaliser par exemple de la maintenance préventive ; d’autres industriels peuvent utiliser l’internet des objets pour organiser du suivi de marchandises, d’opérations ou bien la gestion de leurs flottes. Le déploiement actuel des réseaux dédiés à l’internet des objets permet de répondre à ces premiers usages peu gourmands en débits, tout en soulignant les enjeux autour de la sécurité des réseaux et des données, en termes de protection, de confidentialité et d’intégrité.
Dans un second temps, la rétroaction devra être rendue possible pour permettre notamment le monitoring et la commande à distance. Par exemple, le véhicule connecté évoluera à terme vers le véhicule autonome qui créera de nouveaux besoins, et exigera notamment un temps de réponse très court avec une gestion en temps réel d’un flux plus important de données. Du côté industriel, les systèmes de contrôle commande commencent à se mettre en place chez les acteurs en initiant une boucle bidirectionnelle. La mise en œuvre de tels cas d’usages est plus compliquée car présente des contraintes plus élevées en termes de technologies et renforce les enjeux de sécurité et de confidentialité des données autour des solutions de l’internet des objets.
Ainsi l’internet des objets appliqué aux secteurs des transports et à l’industrie se manifeste par une première vague de produits connectés démontrant une grande diversité d’usages. Toutefois, l’atelier a mis en avant des degrés de maturité différents. En effet, alors que les solutions techniques se développent pour répondre aux besoins des acteurs, le déploiement de l’internet des objets semble se faire prudemment. Les premières difficultés rencontrées concernent :
En tout état de cause, la réflexion des acteurs sur l’internet des objets doit continuer de murir et cet atelier a permis de valider pour un premier groupe d’utilisateurs la pertinence des cinq enjeux pré-identifiés par l’Arcep et ses partenaires à l’issue du cycle d’auditions, à savoir : la connectivité, les ressources rares, l’ouverture, la confiance et la mutation.
Compte- rendu complet de l’atelier (pdf - 44Ko)