Le comité d’experts techniques mobile

Evaluation de l’impact carbone de l’extinction des réseaux mobiles 2G/3G

Rapport du comité d’experts technique sur les réseaux mobiles

L’Arcep a publié le 11 septembre 2023 un rapport du Comité d’experts technique sur les réseaux mobiles évaluant l’impact carbone de l’arrêt des réseaux 2G/3G et de la migration vers la 4G/5G de leurs services voix et M2M (technologies utilisées par les machines afin de communiquer entre elles, sans intervention humaine directe). Ce comité indépendant, dont s’est dotée l’Arcep pour éclairer ses réflexions sur les enjeux techniques liés aux réseaux mobiles, rassemble des experts représentant les opérateurs de réseaux mobiles, des équipementiers, ainsi que des participants issus du monde académique et de l’ANFR.

Cadre méthodologique et périmètre d’étude retenu

L’étude évalue l’impact carbone de l’extinction des réseaux 2G/3G et la migration de leurs services en voix et M2M en 4G/5G sur tout le long du cycle de vie des réseaux et des terminaux concernés en comparant deux scénarios :

• un scénario de référence : les services voix et M2M utilisant un réseau mobile 2G et 3G dit de référence (c’est-à-dire un nombre de stations de base défini, un volume de trafic donné, un parc de terminaux et d’IoT défini) ;

• et un scénario de migration : les mêmes services voix et M2M, utilisant un réseau mobile 4G/5G dont l’ensemble des équipements du réseau de référence avec de la 2G et 3G, ont été migrés en 4G/5G à la date de migration.

La méthodologie adoptée dans le cadre de cette étude est celle d’une analyse comparative de type Analyse par Cycle de Vie (ACV) entre les deux scénarios indiqués ci-dessus, selon le standard L.1410 de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), pour un réseau modélisé selon des caractéristiques représentatives des infrastructures actuellement déployées en France.

Dans chacun des deux scénarios, le périmètre de l’analyse inclut les équipements (centre de données, réseau, terminaux) faisant partie du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au sens de la Recommandation L.1450 de l’UIT.

La méthodologie retenue présente des limites détaillées dans l’étude. Il convient de noter que cette étude ne vise pas à aborder tous les enjeux liés à l’extinction des réseaux 2G/3G :

au-delà du périmètre des réseaux et d’une analyse strictement énergétique, l’étude a visé une complétude dans la mesure de l’impact à travers une analyse de type ACV de l’empreinte carbone considérant le cas de l’obsolescence possible d’éléments matériels du réseau et d’éventuellement certains terminaux faisant partie du secteur des TIC. Le choix des équipements IoT (Internet of Things) faisant partie de ce secteur est basée sur la définition standardisée du secteur des TIC et des Recommandations de l’UIT par souci d’ancrage méthodologique et de comparabilité. Le périmètre des équipements IoT ainsi considéré n’inclut pas certains terminaux ne faisant pas partie du secteur des TIC bien que ceux-ci soient impactés par un arrêt de la 2G/3G (par exemple les systèmes embarqués dans les voitures ou dans les ascenseurs). La définition du périmètre des IoT en relation avec celle du secteur TIC fait l’objet de travaux dans le cadre du Comité d’experts technique Arcep/ADEME sur la mesure de l’impact environnemental du numérique ;

• Cette étude consiste en une analyse rigoureuse de la qualité des données malgré la difficulté rencontrée lors de leur collecte, en particulier pour l’IoT où une connaissance fine de ce segment de marché est cruciale au regard de sa contribution dans l’évaluation de l’impact carbone de l’extinction des réseaux mobiles 2G/3G. L’élargissement du champ de la collecte de données à l’IoT devrait permettre à terme de résorber ce type de difficultés ;

• Cette étude fait l’hypothèse d’une réutilisation à iso-service de la bande 900MHz avec des technologies 4G/5G à la place des technologies 2G/3G, sans prendre en compte les éventuelles stratégies de réallocation à d’autres services qui pourraient être mises en œuvre par les opérateurs. Ainsi l’étude ne constitue pas une évaluation de l’impact carbone du refarming de la bande 900MHz (réaffectation du spectre pour d’autres technologies) ; une telle évaluation devrait faire appel à d’autres considérations méthodologiques ;

Par ailleurs, cette étude est centrée sur l’impact carbone et n’a pas examiné les autres catégories d’impact environnemental, (notamment l’impact sur la déplétion de ressources, métaux et terres rares, etc…).

Enfin, d’autres enjeux peuvent être induits par l’extinction de la 2G/3G comme le coût et le désagrément pour les utilisateurs du changement de terminaux ou d’objets connectés ; ceux-ci ne font pas partie du champ de l'étude.