L'empreinte environnementale du numérique

Objets et équipements connectés : catégorisation par secteur et allocation de leur impact environnemental

Un frigo connecté doit-il être catégorisé comme relevant du secteur de l’électroménager ou du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (« TIC ») ? A quel secteur son impact environnemental doit-il être affectée ?

Pour répondre à la question de la catégorisation par secteur des objets et équipements connectés, et à celle de l’allocation de leur impact environnemental, le comité d’experts technique sur la mesure de l’impact environnemental du numérique, créé par l’Arcep et l’ADEME en 2020, a remis en juin 2024 son second rapport intitulé « Périmètre des dispositifs IoT vis-à-vis des TIC », également disponible en anglais.

Dans son premier rapport, le comité d’experts relevait que les objets et équipements connectés pourraient peser de plus en plus lourd dans l’empreinte carbone du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (« TIC »).

L’OCDE définit le secteur des TIC comme l’ensemble des activités économiques qui concourent à la visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de l'information par des moyens électroniques.

Il soulignait aussi que le calcul de cette empreinte nécessite une attention particulière, afin d’éviter de la compter en double (à la fois dans le secteur des TIC et dans un autre secteur où l’objet est utilisé) ou de ne pas la compter du tout. Les équipements connectés peuvent également relever pour certains, d’autres secteurs de l’économie.

Faciliter le suivi des émissions générées par les équipements connectés en les affectant tout ou partie au secteur des TIC en fonction de leur degré de proximité avec ce secteur

Dans un contexte de numérisation croissante de la société, l’objectif est de pouvoir suivre les impacts associés aux équipements et objets connectés relevant du secteur des TIC (auxquels appartiennent par exemple les smartphones, les ordinateurs ou les tablettes) et ceux qu’il convient d’affecter aux secteurs économiques dont dépendent les équipements connectés (tel que le secteur des transports pour les véhicules connectés ou de l’électroménager pour les machines à laver connectées).

Une méthodologie de catégorisation et de comptabilisation des émissions carbone des équipements et objets connectés

Ce rapport propose un cadre méthodologique permettant la catégorisation des objets et équipements connectés, en fonction de leur proximité avec le secteur des TIC, puis une méthode d’allocation de l’impact environnemental de ces dispositifs.

Ainsi, une série de questions sur le niveau de connectivité de l’équipement, ou encore sur l’influence de la connectivité sur son fonctionnement, guide les experts au travers d’un arbre de décision. Ce dernier permet d’apprécier un degré de proximité au secteur TIC pour chaque équipement.

La méthode définie par le comité d’experts s’appuie sur le cadre développé par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) pour représenter « l’économie numérique » par rapport au secteur TIC.

Ce cadre, qui décline « l’économie numérique » en trois strates (« Tier » en anglais), est adapté pour pouvoir répartir les produits connectés en fonction de leur proximité par rapport au secteur de l’économie de l’information qui comprend le secteur TIC et le secteur divertissement et media (« E&M »).

Puis à partir de cette répartition, le rapport propose une méthode permettant de déterminer, dans l’impact environnemental global de l’équipement étudié, la part qui doit être allouée au secteur TIC.

L’approche retenue par le comité permet de travailler dans un cadre de référence normalisé et de promouvoir une harmonisation des méthodes de mesure de l’empreinte environnemental des objets et équipements connectés, pour tous les secteurs.

L’Arcep s’attachera à valoriser ces travaux du comité auprès de l’OCDE et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).

Pour en savoir plus :

L’étude ADEME – Arcep sur l’impact environnemental du numérique en 2020, 2030 et 2050, pointait déjà en 2023 la part majoritaire des terminaux utilisateur sur l’empreinte environnementale du numérique. En effet, les objets connectés (IoT) représentaient, en 2020, près de 4% de l’impact carbone de cette brique du numérique ; en 2050, l’étude estime que cette part pourrait atteindre presque 25%. En outre, la croissance de ces objets induit aussi des impacts sur les réseaux et les centres de données.