L'empreinte environnementale du numérique

Usages et environnement : les enseignements du Baromètre du numérique

Chaque année l’Arcep, le Conseil général de l’économie, l’Agence nationale de la cohésion des territoires et l’Arcom publient le Baromètre du numérique. Cette étude est réalisée sur un échantillon représentatif de plus de 4 000 personnes, et porte sur la diffusion des équipements numériques, les pratiques et usages numériques, les problématiques environnementales ainsi que les inégalités d’accès et de compétences. Les différentes éditions du Baromètre permettent de suivre les évolutions de ces pratiques et usages.

Prise en considération depuis 2008, la question environnementale constitue aujourd’hui un axe à part entière de l’étude.

Entre 2008 et 2019, le Baromètre du numérique a permis d’observer un basculement dans l’opinion des personnes interrogées : seules 38 % des personnes interrogées en 2019 pensent que les technologies numériques représentent une chance pour l’environnement, contre 53 % en 2008.

Il révèle ainsi cette prise de conscience progressive et propose chaque année un angle différent consacré à l’environnement.

La dernière édition du baromètre du numérique, l’édition 2023, a été publiée le 14 mai 2024.

L’édition 2023 interroge les utilisateurs sur le nombre de leurs équipements numériques et leur conservation

En 2023, les foyers disposent de 10 équipements numériques en moyenne, utilisés ou non

Chaque foyer dispose en 2023 en moyenne de 10 équipements numériques avec écrans, utilisés ou non utilisés, soit environ 300 millions d’équipements numériques en France métropolitaine.

Sur l’ensemble des terminaux présents au sein d’un foyer, un quart sont conservés sans être utilisés : environ 70 millions d’équipements seraient donc susceptibles d’être reconditionnés ou recyclés.

En 2023, 20 % des répondants déclarent détenir un smartphone acheté reconditionné ou d’occasion.

Parmi les 37 % des répondants ayant déjà acheté au moins une fois, pour eux-mêmes ou pour un tiers un téléphone mobile reconditionné, une large majorité (62 %) l’a fait pour des raisons économiques, alors que 27 % des répondants en ont acheté pour des raisons environnementales.

L’achat de matériel reconditionné, encore insuffisamment identifié comme levier pour réduire l’empreinte environnementale numérique

Interrogés sur les actions qu’ils estiment utiles pour limiter l’empreinte environnementale numérique, plus de huit internautes sur dix déclarent accomplir au moins une action dans ce but.

L’accroissement de la durée de vie de ces équipements (66 %), ainsi que la limitation de leur nombre (49 %) et de l’électricité qu’ils consomment (77 %) font partie des actions les plus fréquemment menées. Toutefois, seuls 13 % des internautes jugent utile de privilégier l’achat de terminaux reconditionnés pour limiter l’impact environnemental du numérique et 28 % achètent prioritairement des équipements reconditionnés.

Le téléviseur, l’équipement avec l’empreinte environnementale la plus élevée

En 2022, 94 % des répondants déclarent être détenteurs d’au moins un téléviseur. Il est l’équipement numérique dont l’empreinte environnementale est la plus élevée, d’après l’étude ADEME-Arcep, notamment en raison de la taille de son écran.

Pour cette raison, accroître la durée de vie des téléviseurs est un des enjeux essentiels de la lutte contre l’impact environnemental du numérique.


Plus de la moitié des personnes déclarent avoir changé leur téléviseur principal alors qu’il était encore en état de fonctionnement, total ou partiel.

Parmi eux, un tiers en a changé pour bénéficier d’une offre promotionnelle et un tiers afin de monter en gamme.

Parmi les téléviseurs principaux achetés il y a moins de 2 ans, 30 % ont été renouvelés alors que l’ancien fonctionnait encore.

Cette tendance à l’achat régulier de téléviseurs neufs est toutefois nuancée par des efforts pour réutiliser le téléviseur remplacé : une majorité des postes remplacés sont réutilisés, donnés ou vendus à des fins de reconditionnement.

Encourager la durée de vie de nos smartphones : un levier identifié dans l’édition 2021

 En 2020, une très large majorité d’utilisateurs de smartphone (84 %) déclarait le détenir depuis moins de 3 ans, tandis que l’adoption de smartphones de seconde main représentait 17 % de l’ensemble des smartphones détenus.


37 % des personnes disposant d’un smartphone déclarent avoir renouvelé leur smartphone parce qu’il ne fonctionnait plus correctement ou que le système d’exploitation n’était plus mis à jour.

Un quart d’entre eux indiquent avoir renouvelé leur smartphone par envie alors que l’ancien fonctionnait encore.